Dans le texte de son discours du Nouvel An, le chancelier allemand décrit un monde en crise permanente, tout en insistant sur sa capacité d'action.
Le 30 décembre, Friedrich Merz a enregistré son premier discours de Nouvel An en tant que chancelier allemand.
Dans un monde que Friedrich Merz décrit comme incertain, conflictuel et de plus en plus fragmenté, il a tenté par son discours de prendre le contre-pied : non pas l'apaisement, mais l'affirmation de soi.
"Nous ne sommes pas le jouet des grandes puissances", a déclaré le chancelier, contredisant ainsi ouvertement le sentiment de nombreuses personnes selon lequel l'Allemagne perdrait de son influence et de son contrôle face aux crises mondiales.
Au lieu de cela, il a souligné sa propre capacité d'action : l'Allemagne n'est ni victime de circonstances extérieures ni impuissante face aux développements internationaux.
Friedrich Merz a également évoqué la guerre d'agression russe contre l'Ukraine et a rappelé que les Ukrainiens abordaient à nouveau la nouvelle année dans des conditions extrêmes : sans sécurité, en partie sans électricité et sous des tirs de missiles continus.
Dans le même temps, il a précisé que cette guerre ne s'arrêtait pas aux frontières de l'Allemagne. Le sabotage, l'espionnage et les cyberattaques font depuis longtemps partie du quotidien, ici aussi. Selon Friedrich Merz, les actions de la Russie sont dirigées contre toute l'Europe.
L'Allemagne est toutefois un pays sûr, selon le chancelier allemand, qui a ajouté que cette sécurité n'était toutefois pas acquise. L'Europe doit renforcer sa capacité de dissuasion et défendre ses propres intérêts de manière plus conséquente.
Le discours de Nouvel An de Friedrich Merz semblait délibérément général, mais il a clairement mis l'accent sur une plus grande autonomie européenne en matière de sécurité.
Outre la situation de la politique étrangère, il a parlé des changements structurels qui marquent le pays à long terme. Le protectionnisme mondial, la dépendance stratégique vis-à-vis des matières premières et l'évolution des relations avec les États-Unis sont autant de risques pour la prospérité et la stabilité.
Là encore, il a associé diagnostic et exigence : l'Allemagne et l'Europe doivent apprendre à se rendre moins vulnérables.
Sur le plan de la politique intérieure, le chancelier s'est montré inhabituellement ouvert à la critique. De nombreuses personnes ne ressentent guère les réformes menées jusqu'à présent, a-t-il reconnu. Selon lui, cela ne suffit pas. Dans le même temps, il a annoncé d'autres réformes fondamentales, notamment en matière de retraite et d'État social. L'évolution démographique, l'augmentation des coûts et les bouleversements technologiques ne laissent selon lui aucune place à l'immobilisme.
Les perspectives du discours étaient axées sur 2026, une année qui, selon Friedrich Merz, pourrait être un moment de renouveau pour l'Allemagne et l'Europe. Pour cela, il faut avoir confiance en ses propres forces, dans les réformes et dans les processus démocratiques, même si ceux-ci sont souvent longs et conflictuels. La résignation n'est toutefois pas une option, selon le chancelier allemand.