C’est la première fois, depuis la crise de 2008, que les banques centrales européenne et américaine empruntent des voies différentes. En 2014, le président de la BCE, Mario Draghi, et la présidente de la Fed, Janet Yellen, ont en effet dû s’adapter à leurs économies respectives.
La tendance est des plus contrastée des deux côtés de l’Atlantique : positive pour la croissance américaine, négative pour celle de la Zone euro, qui plus est menacée de déflation. Cela s’est traduit, en 2014, par des orientations de politique monétaire de plus en plus divergentes entre la Réserve fédérale américaine et la Banque centrale européenne. Là où l’une, la Fed, a progressivement renoncé aux assouplissements quantitatifs, l’autre, la BCE, se retrouve acculée à y recourir. Là où l’une, la Fed, songe à relever ses taux en 2015, l’autre, la BCE, a adopté en septembre le taux directeur le plus bas de son histoire et se dit parée à mobiliser davantage d’outils non conventionnels pour contrer la déflation.
La BCE doit à tout prix éviter un scénario à la japonaise : des prix de plus en plus bas sur fond de consommation et d’investissements atones. Le risque est sérieux alors que l’Allemagne, première économie de l’Union, a réchappé de justesse de la récession et que la déflation menace d‘étouffer la reprise naissante en Espagne et en Grèce.