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Zone Euro : le PIB stagne au 4ème trimestre, plombé par l'Allemagne et la France

Photo de fichier de Francfort
Photo de fichier de Francfort Tous droits réservés  FERDINAND OSTROP/AP
Tous droits réservés FERDINAND OSTROP/AP
Par Piero Cingari
Publié le Mis à jour
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La zone euro enregistre une croissance nulle au quatrième trimestre 2024, avec un recul de l'économie de l’Allemagne de -0,2 % de la France de -0,1 %. Si l'euro s'est maintenu à 1,04 dollar, l'écart entre la politique de la BCE et celle de la Fed se creuse.

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L'économie de la zone euro n'enregistre aucune progression au quatrième trimestre 2024. L'Allemagne et la France, les deux plus grandes économies du bloc ont enregistré des contractions plus importantes que prévu, suscitant des inquiétudes quant à la faiblesse économique persistante en Europe.

Selon les données préliminaires publiées par Eurostat jeudi, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro est resté inchangé par rapport au trimestre précédent, ce qui représente un net ralentissement par rapport à la croissance de 0,4 % enregistrée au troisième trimestre et un résultat inférieur à l'expansion de 0,1 % prévue par les analystes. Il s'agit de la plus faible performance depuis le quatrième trimestre 2023.

Dans l'Union européenne (UE) au sens large, le PIB a augmenté de 0,1 % en glissement trimestriel. Sur une base annuelle, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,9 % dans la zone euro et de 1,1 % dans l'UE, soit une légère amélioration par rapport au trimestre précédent (respectivement 0,9 % et 1,0 %).

L'Allemagne et la France en recul

Ce sont l'Allemagne et la France qui ont le plus pesé sur la croissance, avec des contractions inattendues.

L'économie allemande s'est contractée de 0,2 %, soit moins que la baisse de 0,1 % attendue, tandis que le PIB de la France a baissé de 0,1 %, manquant ainsi les attentes de stagnation. Pendant ce temps, l'économie italienne est restée stable pour le deuxième trimestre consécutif, défiant les prévisions d'une modeste augmentation de 0,1 %.

En revanche, certaines économies périphériques ont enregistré de meilleures performances, le Portugal (+1,5 %) étant en tête du classement des croissances, suivi de la Lituanie (+0,9 %) et de l'Espagne (+0,8 %).

Les performances les plus faibles ont été enregistrées en Irlande (-1,3 %), en Allemagne (-0,2 %) et en France (-0,1 %).

"Une fois de plus, c'est la périphérie qui est à l'origine de la majeure partie de la croissance, avec des expansions particulièrement fortes au Portugal et en Espagne. La France et l'Allemagne restent un frein, car elles sont toutes deux confrontées à des vents contraires structurels et cycliques bien documentés, ainsi qu'à des troubles politiques", a déclaré Kyle Chapman, analyste des marchés des changes chez Ballinger Group.

Une réduction attendue des taux de la BCE

Les chiffres du PIB plus faibles que prévu renforcent les attentes selon lesquelles la Banque centrale européenne (BCE) réduira ses taux d'intérêt lors de sa réunion d'aujourd'hui.

Les marchés tablent sur une réduction de 25 points de base à 2,75 % et prévoient quatre baisses de taux d'ici à la fin de 2025.

Francfort reste sous pression pour poursuivre son cycle de réduction des taux afin de stimuler une économie visiblement en difficulté, tandis que l'inflation progresse vers l'objectif de 2 % de la BCE.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, devrait souligner que la politique monétaire seule n'est pas suffisante pour relancer la croissance et que des mesures fiscales, ainsi que des réformes structurelles, sont nécessaires pour améliorer la compétitivité.

La divergence de politique entre la BCE et la Fed s'accentue

Les baisses de taux attendues par la BCE mettent en évidence une divergence croissante de politique monétaire avec la Réserve fédérale américaine, qui a maintenu ses taux entre 4,25 % et 4,50 % lors de sa réunion de mercredi.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a réaffirmé qu'il n'y avait "pas d'urgence" à réduire davantage les taux, soulignant la résilience de l'économie américaine.

"L'économie de la zone euro est fragile, confrontée à une croissance stagnante et à des risques de récession croissants. Les données du PIB du quatrième trimestre confirment une croissance proche de zéro, et les enquêtes PMI indiquent une contraction continue de l'industrie manufacturière. En revanche, l'économie américaine reste robuste, tirée par les dépenses de consommation, un marché du travail tendu et des investissements basés sur l'IA", a déclaré Boris Kovacevic, Global Macro Strategist chez Convera.

Réactions des marchés

L'euro est resté stable autour de 1,04 $ en milieu de matinée dans les échanges européens avant la réunion de la BCE. Les rendements des obligations souveraines ont baissé dans la zone euro, reflétant une demande accrue d'actifs sûrs.

Le rendement de référence du Bund allemand a perdu 6 points de base à 2,52%, tandis que le rendement de l'OAT française à 10 ans a baissé à 3,26%. Le rendement du BTP italien a glissé de 7 points de base à 3,60 %.

Les actions de la zone euro ont peu réagi, l'indice Euro STOXX 50 progressant de 0,5 %. Le géant néerlandais des semi-conducteurs ASML Holding N.V. a gagné 3,3 %, prolongeant sa hausse de 5,5 % depuis mercredi, après avoir publié des résultats supérieurs aux prévisions et des perspectives améliorées.

L'indice allemand DAX a augmenté de 0,2 % pour atteindre un nouveau record, bien que les actions de la Deutsche Bank aient chuté de 3,4 %, les investisseurs réagissant à la stagnation des prévisions de revenus et à l'augmentation des coûts.

L'indice espagnol IBEX 35 a surperformé, augmentant de 0,8 %, grâce à des gains dans les secteurs de l'immobilier et de la banque.

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