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Guerre commerciale : Trump écarte l'accord sur les droits de douane "zéro pour zéro" proposé par von der Leyen

Ursula von der Leyen a proposé des droits de douane nuls entre Europe et États-Unis, pacte refusé par Donald Trump.
Ursula von der Leyen a proposé des droits de douane nuls entre Europe et États-Unis, pacte refusé par Donald Trump. Tous droits réservés  AP Photo/Virginia Mayo ; Pool via AP
Tous droits réservés AP Photo/Virginia Mayo ; Pool via AP
Par Jorge Liboreiro
Publié le Mis à jour
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"L'Europe est toujours prête à conclure un bon accord", avait déclaré Ursula von der Leyen, alors que les tensions commerciales avec les États-Unis atteignent un niveau record. Mais Donald Trump a vite écarté cette proposition.

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La proposition de droits de douane nuls faite par la Commission européenne aux États-Unis est resté lettre morte. "Non, ce n'est pas suffisant", a assuré Donald Trump, lundi 7 avril. Près d'une semaine après l'entrée en vigueur de nouveau droits de douane, le président républicain campe sur ses positions et ne compte pas rétropédaler.

Ursula von der Leyen s'est pourtant dite prête à négocier avec, notamment, la proposition d'un accord visant à supprimer les droits de douane sur tous les biens industriels, à l'image de ce qui fonctionne avec d'autres partenaires européens. "L'Europe est toujours prête à conclure un bon accord. C'est pourquoi nous gardons l'idée sur la table", a-t-elle également affirmé.

"L’Union européenne s’est très, très mal conduite avec nous", a répondu Donald Trump, qui se dit persuadé que le déficit commercial des États-Unis avec l'Union européenne va "disparaître rapidement" grâce à l'explosion des achats d'énergie états-unienne par les pays européens.

Vers un bras de fer ?

Cependant, Ursula von der Leyen ne compte pas se laisser faire. La présidente de la Commission européenne avait également affirmé quelle était prête à prendre "des contre-mesures et à défendre nos intérêts" en cas d'échec des pourparlers, ce qui semble être de plus en plus le cas.

L'accord "zéro pour zéro" avait déjà été proposé par le passé "à plusieurs reprises" pour le secteur automobile, "mais il n'y a pas eu de réaction adéquate" de la part de Washington, a ajouté Ursula von der Leyen.

La Commission a étendu l'offre à tous les produits industriels ces derniers jours, alors que les négociations s'intensifiaient, a déclaré un porte-parole. Aucun autre détail n'a été fourni.

"Nous préférons une solution négociée", a déclaré la cheffe de l'exécutif européen, avertissant que son exécutif utiliserait "tous les instruments" disponibles pour riposter "si nécessaire", y compris un instrument anti-coercition qui a été introduit en 2023, mais qui n'a jamais été déclenché.

Donald Trump a annoncé des droits de douane généralisés de 20 % sur les importations en provenance de l'Union européenne, qui entreront en vigueur le 9 avril. L'acier, l'aluminium et les voitures sont soumis à un taux distinct de 25 %. Au total, plus de 380 milliards d'euros de produits fabriqués dans l'UE seront concernés. Les produits pharmaceutiques, le cuivre, le bois d'œuvre, les semi-conducteurs et l'énergie ont été exemptés.

Ursula Von der Leyen a qualifié les droits de douane radicaux de Donald Trump de "tournant majeur pour les États-Unis", qui aurait des "coûts immenses" pour les consommateurs et les entreprises américains et porterait un coup "massif" à l'économie mondiale. Alors que Washington a qualifié les droits de douane de "réciproques", Bruxelles a rejeté sa logique comme n'étant "ni crédible ni justifiée".

Lors de son intervention lundi, Ursula von der Leyen a annoncé la création d'une nouvelle "task force" chargée de suivre de près l'évolution du commerce mondial. "Nous nous protégerons également contre les effets indirects du détournement des échanges. À cette fin, nous mettrons en place une "task force de surveillance des importations"", a-t-elle déclaré. "Nous examinons les importations historiques que nous avons et que nous avons eues et nous cherchons à savoir s'il y a une augmentation soudaine d'un certain produit ou d'un certain secteur sur laquelle nous devons agir".

Outre l'impact immédiat sur les flux commerciaux entre l'UE et les États-Unis, qui risque de faire disparaître des milliards de dollars, la Commission s'inquiète également des ramifications potentielles que la décision de Donald Trump aura sur le commerce international, en particulier sur l'Asie.

L'appel d'Ursula von der Leyen à la Chine

Les pays asiatiques ont été frappés par des taux plus élevés que le bloc : 24 % pour la Malaisie, 26 % pour l'Inde, 32 % pour l'Indonésie, 36 % pour la Thaïlande, 46 % pour le Viêt Nam, 48 % pour le Laos et 49 % pour le Cambodge, entre autres. La Chine a été frappée d'un droit de douane "réciproque" de 34 % en plus du taux précédent de 20 %, soit un total impressionnant de 54 % (Pékin a déjà riposté).

Les niveaux sont si prohibitifs que Bruxelles craint que les pays asiatiques, dont les économies dépendent des exportations, soient exclus du marché américain et réorientent leurs produits vers l'Europe, l'inondant des produits moins chers au détriment des producteurs européens.

La Chine est une source d'inquiétude particulière, car elle fait déjà l'objet d'un examen minutieux pour avoir inondé l'Occident de produits à bas prix et fortement subventionnés.

Lors d'un appel avec le Premier ministre chinois Li Qiang, la présidente Ursula von der Leyen a souligné la responsabilité de l'Europe et de la Chine, en tant que deux des plus grands marchés du monde, de soutenir un système commercial fort et réformé, libre, équitable et fondé sur des conditions de concurrence égales. Elle a également appelé à "une résolution négociée de la situation actuelle", en insistant sur "la nécessité d'éviter toute nouvelle escalade".

Enfin, elle a assuré qu'il était urgent de trouver des solutions structurelles afin de rééquilibrer les relations commerciales bilatérales.

La Chine affirme, de son côté, qu'elle "se battra jusqu'au bout" et prendra des contre-mesures contre les États-Unis pour sauvegarder ses propres intérêts après que le président Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires de 50 % sur les importations chinoises. "Je pense que ce que les États-Unis ont fait ne reflète pas une volonté de dialogue sincère", a également déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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