La bachata, une danse décriée devenue très populaire

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Par Euronews
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Reportage en République dominicaine pour découvrir l'évolution de cette danse qui fut un temps interdite sur l'île de la mer des Caraïbes, car considérée comme vulgaire.

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La Bachata est à la République Dominicaine ce que le jazz est aux Etats-Unis. Mais si elle est d’abord une musique, elle est aussi une danse et surtout un vecteur d‘émotions. Une façon, disent les Dominicains, d’exprimer leur joie, leur peine, leur souffrance.

Rencontrés dans la péninsule de Samana, des Dominicains nous racontent l’histoire de cette danse qui rencontre un vif succès en Europe. “Il y encore beaucoup d’habitants ici qui n’aiment pas la bachata parce qu’elle était illégale en République dominicaine. Elle était considérée comme une danse vulgaire et sensuelle qui ne pouvait pas être dansée par la haute société. La bachata est encore stigmatisée et elle est toujours moins populaire que la danse nationale qui est le merengue. Mais elle occupe de plus en plus le terrain grâce à Romeo Santos et Juan Luis Guerra qui ont exporté la bachata dans le monde entier”, explique Rudy El Tiguere, directeur de l‘école de danse “Island Touch Dance Academy”.

Si elle a su garder son essence authentique, la bachata a évolué à travers le temps. Sa mutation s’est faite en plusieurs étapes. En terme de musicalité notamment.

“On a commencé avec trois instruments, la tambola, la guoré qui était remplacée par les maracasses et la guitare. L‘évolution a apporté aujourd’hui différents instruments que sont les 5 instruments que l’on retrouve dans la bachata : la guitare, la guitare rythmique, la guitare basse électrique, le bongo et la guira. Aujourd’hui, l‘évolution fait qu’on comprend que petit à petit la musique a changé et on voit qu’actuellement en Europe on ne met plus l’accent sur la musicalité mais plus sur la voix”, détaille Samy ElMagico, professeur de danse et spécialiste de bachata.

La musique a évolué et les textes eux aussi se sont modelés. “Avant les chansons parlaient d’amertume et de désamour. On allait au bar, on trouvait sa femme avec un autre homme et il y avait alors un problème. C’est ça que l’on racontait. Mais actuellement, ce n’est plus le cas. Aujourd’hui on chante l’amour. C’est beaucoup plus romantique,” explique Joan Soriano, chanteur de bachata et guitariste.

La Bachata est en quelque sorte devenue plus sucrée et plus commerciale aussi. Le groupe Aventura il y a quelques années et aujourd’hui Romeo Santos ou encore Prince Royce ont largement contribué à son succès au-delà des frontières de la République dominicaine. Leur bachata plus moderne accompagnée d’une musicalité nouvelle ont par ricochet amené à une évolution de la danse. Avec une bachata qui varie d’un pays à l’autre.

“Si vous prenez par exemple les Espagnols et les Italiens, ils sont dans ce qu’on appelle la “sensual”. Il y a beaucoup d’ondulations, leur danse est très sexy. En France, on a tendance à un peu tout mélanger et à partir sur ce qu’on appelle de la “fusion” ou de la “moderne”, mais la “sensual” a pris également beaucoup de place. Et si l’on vient aujourd’hui en République Dominicaine, on est dans une bachata qui est beaucoup plus authentique, beaucoup plus simple techniquement, plus dans le ressenti et dans le feeling”, explique David Riquelme, directeur de l‘école de danse, “Scène attitude”.

Sensuelle, dominicaine, urbaine ou fusion. Les déclinaisons de la bachata sont aujourd’hui nombreuses. Reste pourtant un mouvement commun à tous les styles, un mouvement crucial, l’ondulation du bassin. “Si tu ne bouges pas ton bassin, si tu n’es pas sensuel, quoi que tu fasses, bachata moderne ou authentique, si tu ne bouges pas ton bassin, tu ne danses pas la bachata,” conclut Pipo, professeur de bachata.

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