Barbie n'est pas qu'une poupée mannequin

Barbie n'est pas qu'une poupée mannequin
Par Isabel CES II
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Barbie est au Louvre, ou presque, au Musée des Arts Décoratifs qui consacre une exposition au chef d’oeuvre de Mattel.

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Barbie est au Louvre, ou presque, au Musée des Arts Décoratifs qui consacre une exposition au chef d’oeuvre de Mattel. C’est la première fois que la blonde américaine est accueillie dans un musée français, alors qu’en Italie elle a déjà été exposée à Milan et qu’elle l’est aussi en ce moment à Rome .

Certains s’en étonneront sûrement, mais finalement quoi de plus ‘cult’ que Barbie. Depuis sa création en 1959 elle est le symbole de la libération de la femme, assumant à la fois un côté sexy tout en étant la pionnière dans de nombreuses professions bien avant même qu’une femme en chair et en os puisse y accéder.

Barbie a été astronaute dès 1965, alors que la première femme américaine Sally Ride ne l’a été que 18 ans plus tard. Certes, une Soviétique avait devancée Barbie mais c‘était une cosmonaute ! Capitaine de vaisseau, pilote d’avion et pilote de course dès les années 60, Barbie ouvre la voie.

Et si Hillary Clinton est la première femme candidate à la présidence des Etats-Unis en 2016, Barbie l‘était déjà en 1992.

De plus, elle mène toutes ces carrières de front sans délaisser le charme et la culture. Elle est habillée par les plus grands couturiers de Dior à Chanel (Lagerfeld) en passant par Versace ou Oscar de la Renta, pour n’en citer que quelques-uns. Elle laisse Andy Wharhol croquer son portrait ; incarne des héroïnes de séries télé comme Star Trek ou plus récemment Mad Men, ou de cinéma comme Vivian Leigh “Dans autant en emporte le vent” ou une James Bond girl, car là reside l’une des ses principales qualités, sa versatilité.

Née dans une Amérique où la race blanche domine, Barbie sera Afro-Américaine en 1968, année de l’assassinat de Martin Luther King et du “black power” revendiqué au Jeux Olympiques de México

Depuis, elle se décline dans toutes les couleurs de peau et de cheveux et a conquis tous les continents; et même dans un camp de refugiés palestiniens en Cisjordanie on peut acquérir pour Barbie la artisanale, que porte si bien, à l’occasion, la reine Rania.

Mai 68, la révélation Barbie

- Mai 68 battait son plein, c‘était mon premier printemps en France et j‘étais en CP. Mes parents, soucieux de mon intégration rapide, m’avaient envoyée à l‘école, et là, après la sonnerie d’entrée, consternation! J‘étais la seule et unique élève de tout l‘établissement.

- Ma maîtresse me regarde ne sachant que faire et puis d’un coup elle me dit d’attendre dans la classe, elle revient de chez elle ( elle avait son logement de fonction dans l‘établissement) avec une petite mallette en plastique qu’elle me donne.

- Je l’ouvre et émerveillement à l’interieur se trouve une poupée comme celle photographiée à l’extérieur, une poupée comme je n’en avais jamais vue, pas une petite fille, une femme! Et du côté gauche de la mallette, une penderie avec des dizaines de cintres scrupuleusement rangés arborant toutes sortes de vêtements, de la robe de soirée au jean’s decontracté en passant par le manteau. Une garde-robe de rêve car Barbie, son nom était écrit sur la mallette, appartenait à notre professeure qui nous subjuguait toutes en classe par ses tenues ultra-modernes comme une mini-robe en vichy avec son short assorti que l’on pouvait apercevoir quand elle écrivait en haut du tableau; mais pas de scandale, les classes n‘étaient pas encore mixtes. Et, qui plus est, elle était aussi blonde et ravissante que Barbie (et que BB) en plus d‘être très patiente et bonne pédagogue.

- Pour moi, elle demeure l’artisan du plus féérique jour d‘école de ma vie, que j’ai passé à jouer à la Barbie; d’autant plus que le lendemain je ne suis plus retournée en classe , jusqu‘à la fin de la grève générale. A mon grand regret!

Reine des poupées mannequin, Barbie a connu à ses débuts des imitations à bas prix. Elle s’est depuis democratisée se vendant à des coûts qui défient toute concurrence. Le réel danger est apparu dans les années 90 avec les Bratz , leur design manga relégua temporairement Barbie au rang de mamie. Puis ce fut la folie des Monster high, surfant sur le succès des films et séries d’enfants de monstres et revenants, qui a failli vampiriser la quinquagénaire. Mais tel le phénix qui renaît des ses cendres, à l’orée des ses 60 ans, de nouveau “relookée”, Barbie a reconquis le coeur des petites filles et de ce fait le marché économique.

Chaque seconde 2,5 poupées Barbies seraient vendues dans le monde.

Un marché qui par le passé lui a échappé dans certains pays dictatoriaux. Ainsi, en Espagne, la commercialisation de la poupée mannequin n’a eu lieu qu’en 1978, trois ans après la mort de Franco.

Femme indépendante, Barbie possède, entre autres, sa propre voiture, son scooter, son camping-car, son surf, et bien évidemment sa maison et même son avion! Et face à une mauvaise blague qui proclame que la meilleure Barbie est la Barbie divorcée car : “elle a la voiture de Ken, la moto de Ken, la maison de Ken etc….”; il suffit juste de regarder le rose “pinkie” de tous les accessoires pour comprendre qu‘à moins que Ken ne soit rugbyman du Stade de France et customise ses affaires aux couleurs du maillot de son club, elles appartiennent bel et bien à Barbie.

Sa renommée qui l’a rendue victime de cette plaisanterie machiste lui a aussi valu, à l‘été 1997, un tube planétaire aux paroles ironiques Barbie Girl, mais n’est-ce pas là la rançon du succès ?

Barbie au Musée des Arts Décoratifs

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