Diplomatie du vaccin : l'UE n'a pas dit son dernier mot

Diplomatie du vaccin : l'UE n'a pas dit son dernier mot
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Par euronews
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En matière de diplomatie sanitaire, l'Union européenne se montre plus en retrait que d'autres puissances comme la Chine et la Russie. Mais Bruxelles n'a pas dit son dernier mot.

Un an de pandémie... Et de diplomatie sanitaire. Au cours des douze derniers mois, la livraison de matériel médical est devenu un outil d'influence sur la scène internationale. Et en pleine course aux vaccins, la Russie et la Chine n'hésitent pas à utiliser leur remède maison comme arme diplomatique.

Profitant du retard de l'Europe, Pékin avance ses pions jusqu'en Europe. La Chine a déjà conclu des contrats avec une vingtaine de pays, dont la Turquie, le Brésil, la Serbie et la Hongrie. La superpuissance poursuit des objectifs clairs :

"D'abord, la Chine veut améliorer son image, qui a été ternie par la pandémie. Et deuxièmement, elle veut cimenter ses liens avec les pays stratégiquement importants ainsi que ceux qui sont concernés par le projet de Nouvelle route de la soie", détaille Yanzhong Huang, expert des questions de santé mondiale pour le think tank Council on foreign relations.

"Troisièmement, elle veut faire grandir la part de marché de ses vaccins, en espérant utiliser cette diplomatie du vaccin pour contribuer à la réalisation d'autres objectifs économiques", poursuit le chercheur.

De son côté, la Russie a déjà signé des millions de commandes avec de grands pays comme l’Inde et l’Argentine. Une aubaine pour son rayonnement international.

"L’idée est de promouvoir la science russe et la Russie comme une usine technologique alternative. La Russie est vue comme un producteur de pétrole, bien qu'elle dispose de très bons scientifiques", selon Jacob Kirkegaard, de l'institution américaine de politique publique German Marshall Fund.

Pour aurant, ce dernier estime qu'il "s'agit en grande partie un leurre, notamment en ce qui concerne les capacités de la Russie à fournir réellement de grandes quantités de son nouveau vaccin Spoutnik V. J’en doute fortement, au regard des livraisons du Spoutnik V en Russie, qui sont très limitées", conclut Jacob Kirkegaard.

Bruxelles n'abandonne pas

Pour certains, Bruxelles n'en fait pas assez pour contrer cette diplomatie des vaccins russe et chinoise. Mais l'UE, qui peine à gérer l'approvisionnement se sa population, doit-elle livrer des doses de vaccin à ses voisins, comme l'Ukraine ? L'eurodéputé bulgare Andreï Kovatchev estime cela indispensable.

"Nous devons absolument soutenir l'Ukraine, et ce n'est que le début de ce soutien. Notre contribution, grâce au budget de l'UE et aux États membres s'élève à 850 millions d'euros. Et ce n'est que le début du soutien que nous allons apporter à tous nos voisins, y compris aux Balkans occidentaux", assure l'élu du PPE.

L'UE espère également aider certains pays plus pauvres via le mécanisme COVAX de l'OMS, qui a l'ambition de livrer 2 milliards de doses cette année.

Mais tant que Bruxelles n'aura pas réglé les problèmes de sa propre chaîne d'approvisionnement, la Russie et la Chine continueront de profiter du retard à l'allumage sur le vieux continent.

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