Emmanuel Macron veut "une Europe puissante" et "souveraine"

Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Elysée (Paris), le 9 décembre 2021
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse à l'Elysée (Paris), le 9 décembre 2021 Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
Tous droits réservés Ludovic Marin/AP
Par euronews avec AFP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button

Emmanuel Macron a présenté ce jeudi ses priorités pour la présidence française du Conseil de l'Union européenne qui démarrera le 1er janvier 2022 et placée sous la devise : "relance, puissance et appartenance".

PUBLICITÉ

Emmanuel Macron a présenté ce jeudi ses priorités pour la présidence française du Conseil de l'Union européenne (PFUE) qui démarrera le 1er janvier et s’achèvera le 30 juin. Il s'agira de la 13e présidence semestrielle tournante, la 13e exercée par la France depuis les années 1950 et la première depuis 2008.

Durant sa conférence de presse, organisée à l'Elysée, Emmanuel Macron a fixé comme objectif de la PFUE de rendre l'Europe "puissante dans le monde", proposant de réformer Schengen pour mieux protéger les frontières européennes et Maastricht pour un nouveau cadre budgétaire.

Le chef de l'Etat a affiché une forte ambition pour cette présidence, qui va coïncider avec la campagne pour la présidentielle d'avril et les législatives de juin.

"S'il fallait résumer en une phrase l'objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d'une Europe de coopération à l'intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin", a déclaré Emmanuel Macron devant une centaine de journalistes rassemblés dans la salle des fêtes de l'Elysée.

Une fois de plus, le président a défendu l'importance cruciale de renforcer la souveraineté européenne en soutien à la souveraineté nationale.

"Face à toutes ces crises qui percute l'Europe, nombreux sont ceux qui voudraient ne s'en remettre qu'à la seule nation. Ces nations sont notre force, notre fierté, mais l'unité européenne est leur complément indispensable", selon lui. "Nous devons agir en Européens, nous devons penser en Européens", a-t-il martelé.

AP Photo
Emmanuel Macron présent ses priorités de la présidence française de l'UEAP Photo

Depuis son élection en 2017, célébrée au son de l'hymne de l'UE, Emmanuel Macron se pose en chef de file des pro-Européens face aux "nationalistes" et "populistes", et vante les avancées obtenues à 27, comme le plan de relance post-Covid 19 de 750 milliards d'euros adopté en 2020.

Pour la présidence française, Paris a choisi comme devise "Relance, puissance et appartenance" et comme emblème un U et un E bleu et rouge traversés par une flèche blanche, symbole de "l'ambition d'aller de l'avant", a expliqué le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes Clément Beaune.

Reforme de l'espace Schengen

Durant ces six mois, un effort particulier sera consacré à une réforme de l'espace Schengen pour que l'UE "protège ses frontières" face aux crises migratoires qui se succèdent.

Il a ainsi souhaité la "mise en place d'un pilotage politique de Schengen", à travers des réunions régulières des ministres européens en charge de ces questions, ainsi que des mécanismes de soutien solidaire en cas de crise à la frontière d'un Etat membre.

Revoir le cadre budgétaire

Emmanuel Macron a proposé de "repenser le cadre budgétaire" européen des accords de Maastricht. Pour surmonter la crise économique provoquée par la pandémie de covid-19, les règles européennes en matière d'équilibre budgétaire sont actuellement suspendues.

Pour le dirigeant la question des 3% de déficit du Produit intérieur brut fixé par le Pacte de stabilité et de croissance est désormais "dépassée".

Politique de voisinage

Il a aussi annoncé la tenue d'un sommet entre l'Union africaine et l'UE les 17 et 18 février à Bruxelles afin de "refonder en profondeur" la relation "un peu fatiguée" entre les deux continents. Pour le président français il faut un "New Deal" avec l'Afrique et fixer un agenda pour l'éducation, la santé et le climat.

Toujours en matière de politique de voisinage, Emmanuel Macron compte organiser au mois de juin une conférence sur les Balkans occidentaux. Il souligne que la région est traversée par de nouvelles tensions. Il appelle à une politique de réengagement et d’investissement auprès des pays concernés pour assurer la paix régionale et continentale.

Sommet le 10 mars

Au total, quelque 400 rendez-vous sont prévus, essentiellement sur les trois premiers mois en raison de la présidentielle en France. Ils débuteront par un discours suivi d'un débat au Parlement européen le 19 janvier et seront répartis aux quatre coins de la France. Un sommet européen informel se tiendra les 10 et 11 mars, soit un mois juste avant le premier tour de la présidentielle.

Service civique européen

Emmanuel Macron a aussi annoncé ce jeudi vouloir "la mise en oeuvre concrète et véritable" d'un "service civique européen" de six mois pour les moins de 25 ans, après avoir déjà élargi le programme Erasmus "aux apprentis" et "doublé le nombre de bénéficiaires".

"Allons plus loin et réfléchissons à un service civique européen de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d'apprentissage, un stage ou une action associative", a souhaité le locataire de l'Elysée.

Un "travail sur l'histoire de l'Europe"

Enfin, face aux "révisionnismes", le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi son souhait d'initier "un grand travail sur l’histoire de l’Europe" dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne du premier semestre 2022.

PUBLICITÉ

"Nous vivons un moment politique en Europe où le révisionnisme s’installe dans plusieurs pays, est utilisé par les puissances qui veulent remettre en cause nos valeurs, notre histoire", a affirmé le président français. En conséquence, "je souhaite que nous puissions au mois de juin prochain en France, initier ce travail de forger une histoire et une historiographie de notre Europe", a-t-il ajouté.

Les marges de manœuvre françaises seront toutefois limitées car si la présidence tournante permet de donner un élan à certaines priorités, il reste ensuite à construire des consensus à 27, ce qui n'est jamais aisé.

Un agenda européen chargé

L'agenda européen du chef de l'Etat sera chargé jusqu'à Noël avec la réception du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, qui fera son premier déplacement international à Paris vendredi.

Lundi, Emmanuel Macron se rendra en Hongrie pour rencontrer le Premier ministre souverainiste Viktor Orban, avant le sommet européen des 16 et 17 décembre.

En attendant, le président a préparé sa conférence de presse en échangeant avec les présidents de la Commission européenne Ursula Von der Leyen lundi et du Conseil européen avec lequel il a déjeuner ce jeudi.

PUBLICITÉ
Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Vaccins, projet européen, présidentielle.. ce qu'il faut retenir des vœux d'Emmanuel Macron

Pour Macron, une "convergence de vue solide" avec Scholz

Le pape François participera pour la première fois au G7 en juin prochain