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Erdogan exclut une Chypre réunifiée et prône un accord de paix prévoyant deux États

Des femmes turques et un enfant marchent devant une affiche du président Recep Tayyip Erdoğan après une parade militaire dans le nord de Chypre, 20 juillet 2024.
Des femmes turques et un enfant marchent devant une affiche du président Recep Tayyip Erdoğan après une parade militaire dans le nord de Chypre, 20 juillet 2024. Tous droits réservés Petros Karadjias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Petros Karadjias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved
Par Euronews avec AP, EBU
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

A l'occasion des 50 ans de l'invasion turque dans le nord de Chypre, le président turc rejette le plan de l'ONU pour une Chypre fédérée et réaffirme son engagement en faveur d'un accord de paix prévoyant deux États.

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Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a douché les espoirs d'une réunification de Chypre, soutenue par l'ONU, réaffirmant son soutien à un accord sur deux États que les Chypriotes grecs ont rejeté comme étant sans issue.

S'exprimant lors d'un événement organisé dans le nord du pays pour marquer le 50ᵉ anniversaire de l'invasion turque qui a divisé l'île selon des critères ethniques, Recep Tayyip Erdoğan a exclu toute reprise des pourparlers sur la base du plan Annan, qui proposait la création d'une République unie de Chypre, une fédération de deux États.

Ce plan avait été soumis à un référendum en 2004. Il avait été approuvé par 65 % des Chypriotes turcs du nord, mais plus de 75 % des Chypriotes grecs du sud avaient rejeté la proposition.

Bien que le président turc ait déjà rejeté le plan de fédération de l'ONU, la Grèce et les Chypriotes grecs espéraient qu'il assouplisse sa position.

"On ne peut pas se baigner deux fois dans la même eau. Vous n'arriverez à rien en ignorant les faits sur l'île. Nous pensons qu'une solution fédérale n'est pas possible à Chypre", a déclaré M. Erdoğan.

Ses remarques pourraient compliquer davantage les efforts du secrétaire général de l'ONU, António Guterres, pour ramener les deux parties à la table des négociations.

Les commentaires de leader turc ont été repris par Ersin Tatar, l'actuel président du territoire connu en Turquie sous le nom de République turque de Chypre du Nord.

"L'attitude dominante et imposante de la mentalité chypriote grecque immuable a fait échouer tous les processus de négociation", a-t-il déclaré, faisant référence aux pourparlers qui sont au point mort depuis 2017.

"La partie grecque insiste toujours sur une solution, sous le nom de solution fédérale, dans laquelle les Chypriotes turcs seront minoritaires et qui fera de Chypre une structure unitaire au sein de l'Union européenne. Cette solution a pour but de détruire notre État et notre souveraineté en exigeant le retrait de la Turquie en tant que garant et droit d'intervention et le retrait des soldats turcs de Chypre. Il nous est donc impossible d'accepter ces objectifs", a souligné ce dignitaire pro-turc.

De l'autre côté de la zone tampon contrôlée par l'ONU, le président chypriote Nikos Christodoulides a déclaré avoir reçu des messages positifs de l'ONU concernant la résolution du problème chypriote, mais il s'en est pris à Ankara pour ce qu'il a appelé la "violation des droits de l'homme du peuple chypriote".

"Si la Turquie souhaite réellement que les conditions de sécurité et de stabilité prévalent dans la région, si la Turquie souhaite se rapprocher de l'UE, avec des avantages pour la Turquie elle-même, si la Turquie souhaite participer aux efforts des États de la région pour la stabilité et la sécurité régionales, la Turquie connaît très bien la voie à suivre pour y parvenir", a-t-il martelé.

Le président chypriote Nikos Christodoulides lors d'un événement marquant le 50ᵉ anniversaire de l'invasion turque à Nicosie, le 20 juillet 2024.
Le président chypriote Nikos Christodoulides lors d'un événement marquant le 50ᵉ anniversaire de l'invasion turque à Nicosie, le 20 juillet 2024.Petros Karadjias/Copyright 2024 The AP. All rights reserved

L'anniversaire de l'invasion turque est vécu différemment de part et d'autre de la frontière.

Dans le nord contrôlé par la Turquie, il s'agit d'un événement festif pour ceux qui considèrent l'invasion comme un salut face à la domination de la majorité de langue grecque.

En revanche, dans le sud, la journée du 20 juillet a commencé par le hurlement des sirènes commémorant les raids aériens au lever du jour, un jour solennel marquant ce que les Chypriotes grecs considèrent comme une catastrophe qui a fait des milliers de morts ou de disparus et déplacé un quart de la population chypriote grecque.

Chypre est divisée depuis 1974, date à laquelle les troupes turques ont envahi l'île en réponse à un coup d'État de la junte militaire grecque qui a renversé le gouvernement légitime de Chypre. La Turquie maintient environ 35 000 soldats dans le nord de Chypre.

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La partie nord, qui abrite une majorité de Chypriotes turcs et de colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre du Nord en 1983, un territoire reconnu uniquement par la Turquie.

Chypre a rejoint l'Union européenne en 2004 et Bruxelles considère l'ensemble de l'île comme un territoire de l'UE, les Chypriotes turcs étant également considérés comme des citoyens de l'UE.

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