L'accord conclu en juin a été vivement critiqué par les écologistes et les groupes d'opposition en Serbie, qui affirment qu'il causera des dommages environnementaux irréversibles tout en n'apportant que peu d'avantages à ses citoyens.
PUBLICITÉUne nouvelle ligne de production expérimentale de la version électrique de la Grande Panda de Fiat a été inaugurée lundi à Kragujevac, dans le centre de la Serbie.
Construite dans l'usine connue pour produire les véhicules de la marque italienne depuis qu'elle a été rebaptisée Fiat Chrysler - aujourd'hui Stellantis - en 2008, elle devrait devenir la toute première voiture électrique produite en série en Serbie, la production devant débuter en octobre.
Son lancement fait suite à un accord sur le lithium conclu avec l'UE début juillet à Belgrade, qui pourrait réduire la dépendance de l'Europe à l'égard de la Chine et rapprocher la Serbie, qui entretient des liens étroits avec Moscou et Pékin, de Bruxelles.
Cet accord a toutefois été vivement critiqué par les écologistes et les groupes d'opposition en Serbie, qui affirment qu'il pourrait causer des dommages irréversibles à l'environnement tout en n'apportant que peu d'avantages à ses citoyens.
Selon l'étude géologique américaine de 2023, la Serbie disposerait d'environ 1,2 million de tonnes de réserves de lithium, un minerai essentiel pour la fabrication de batteries électriques, alors que la transition vers des véhicules à zéro émission s'accélère.
Pour la Grande Panda de Fiat, le groupe Stellantis a déclaré qu'il avait fallu deux ans pour adapter l'usine de Kragujevac afin qu'elle puisse produire des VE.
La Grande Panda est équipée de feux LED distinctifs et d'un intérieur fabriqué à partir de matériaux recyclés.
Après avoir quitté la chaîne de production de Kragujevac, les voitures seront livrées en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique.
Carlos Tavares, PDG de Stellantis, affirme que son entreprise est prête à relever le défi des fabricants chinois de véhicules électriques. "Chez Stellantis, nous sommes prêts à nous battre", déclare-t-il.
"Nous allons leur montrer que nous travaillons dur. Nous allons leur montrer que nous disposons de la bonne technologie. Nous allons leur montrer que nous sommes un concurrent très féroce".
Le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, était présent lors de l'inauguration de la nouvelle ligne de production d'essai.
"Je vous félicite pour ce grand jour. Je félicite tout le monde en Serbie. Je suis fier de notre Serbie, fier de Fiat et fier de Stellantis", déclare-t-il.
"Je suis fier de notre coopération, qui n'est pas toujours simple et facile, et nous aimons cet esprit combatif que nous avons vu ici aujourd'hui. Nous n'en manquerons pas, et nous nous battrons et travaillerons dur pour rattraper les pays les plus développés d'Europe et du monde".
Le groupe Stellantis, qui a vendu 1,35 million de véhicules dans le monde l'année dernière, a récemment annoncé des bénéfices nets en baisse de moitié au premier semestre, en grande partie à cause de la baisse des ventes et des coûts de restructuration.
Née en 2021 de la fusion de Fiat-Chrysler et de PSA Peugeot, la multinationale franco-italienne a enregistré des bénéfices nets de 5,6 milliards d'euros au cours de la période, soit une baisse de 48 % par rapport aux 11 milliards d'euros enregistrés au cours de la même période l'année dernière.
PUBLICITÉDes milliers de personnes protestent contre l'accord sur le lithium en Serbie
Lundi, des milliers de personnes se sont rassemblées dans plusieurs villes de Serbie pour protester contre un projet d'extraction de lithium que le gouvernement de ce pays des Balkans a récemment signé avec l'Union européenne.
Les manifestations ont eu lieu simultanément dans la ville occidentale de Šabac et dans les villes centrales de Kraljevo, Aranđelovac, Ljig et Barajevo.
Elles font suite à des rassemblements similaires dans d'autres villes serbes au cours des dernières semaines. La plus grande réserve de lithium de Serbie se trouve dans une région riche en terres fertiles et en eau, située dans l'ouest du pays.
La multinationale Rio Tinto a lancé un projet d'exploration très controversé dans la région il y a plusieurs années. Après une forte opposition, le projet avait dû être suspendu.
PUBLICITÉAu début du mois, cependant, la Cour constitutionnelle de Serbie a annulé la décision du gouvernement d'annuler un projet minier de 2,4 milliards de dollars (2,21 milliards d'euros) lancé par la compagnie minière australo-britannique dans la vallée de Jadar, ouvrant ainsi la voie à sa relance.
Vučić a déclaré que toute excavation ne commencerait pas avant 2028 et que le gouvernement chercherait à obtenir des garanties environnementales fermes avant d'autoriser le projet.