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"Percée ukrainienne" à Koursk : Poutine parle de "provocation", régime d'urgence en place

Les autorités de la région de Koursk et le ministère russe de la défense affirment qu'ils "contrôlent" la situation.
Les autorités de la région de Koursk et le ministère russe de la défense affirment qu'ils "contrôlent" la situation. Tous droits réservés AP
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Par Euronews
Publié le Mis à jour
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Bien que Moscou ait affirmé avoir repoussé l'incursion, on ne sait pas si l'assaut est terminé ou si toutes les troupes ukrainiennes se sont retirées de la zone frontalière.

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Un régime d'urgence a été mis en place dans la région russe de Koursk depuis le 7 août, a annoncé le chef par intérim de la région, Alexei Smirnov.

Selon lui, les districts frontaliers de la région "connaissent toujours une situation opérationnelle difficile". Le régime d'urgence, a expliqué Smirnov, est mis en place pour "éliminer les conséquences de l'entrée des Forces armées de l'Ukraine" sur le territoire de la région.

Mercredi, au deuxième jour du "raid" des Forces armées ukrainiennes dans les zones frontalières de la région de Koursk, le président russe Vladimir Poutine s'est réuni avec le ministre de la Défense Andreï Beloousov, le chef de l'état-major général Valeri Guerassimov, le directeur du Service fédéral de sécurité Alexandre Bortnikov et le secrétaire du Conseil de sécurité (ancien ministre de la Défence) Sergueï Choïgou.

M. Gerasimov a indiqué que l'avancée des FAU vers l'intérieur de la Russie, dans la direction de Koursk, aurait été stoppée. Selon lui, le nombre d'unités des forces ukrainiennes qui, le 6 août, "sont passées à l'offensive dans le but de s'emparer d'une partie du territoire dans le district de Soudja", s'élèverait à au moins 1 000 personnes.

Le président russe Vladimir Poutine a parlé de "provocation à grande échelle" en discutant la situation dans la région de Koursk lors d'une réunion avec des membres du gouvernement.

"Commençons par les événements dans la région de Koursk. Comme vous le savez, le régime de Kyiv a entrepris une nouvelle provocation à grande échelle : il tire de manière indiscriminée avec différents types d'armes, y compris des roquettes, sur des bâtiments civils, des maisons résidentielles et des ambulances".

Sans que les informations du locataire de Kremlin quant aux tirs sur les bâtiments civils soient confirmées, le fait qu'il évoque publiquement la "percée" rapportée des troupes ukrainiennes lors d'une réunion d'urgence de son Conseil de sécurité, témoigne du sérieux de la situation.

Les journalistes du service russe de Radio Free Europe / Radio Liberty ont publié une image satellite de la destruction du poste frontière routier de Soudja, dans la région de Koursk, en Russie. L'image serait prise dans la matinée du 6 août.

Incursion qui a pris les (peu nombreuses) forces russes par surprise

Selon Meduza (en russe), qui résume la situation, plusieurs bataillons de la 22ᵉ brigade mécanisée de l'FAU, renforcés par des forces spéciales et des moyens de défense aérienne (et peut-être des bataillons d'autres brigades régulières) ont franchi la frontière dans l'oblast de Koursk dans la nuit du 6 août et, dans la soirée du 7 août, avaient profondément entamé la défense russe.

Ils ont été confrontés à des forces extrêmement faibles - des gardes-frontières et des fantassins de l'un des "régiments de protection des frontières" créés en 2023 et composés en partie de conscrits. Il s'agit en fait d'une défense locale qui ne dispose pratiquement pas de véhicules blindés.

Le commandement russe n'a pu contrer cette attaque probablement inattendue que par des frappes aériennes (avions et hélicoptères) et des systèmes de défense antimissile Iskander contre les colonnes ukrainiennes qui avançaient. Plusieurs unités de véhicules blindés des FAU ont été touchées, mais cela n'a pas arrêté l'offensive. Au moins un hélicoptère russe a été abattu.

À en juger par les vidéos géolocalisables publiées, vers la soirée du 7 août, les forces armées ukrainiennes se sont emparées du poste de contrôle de Soudja (cf. plus haut) ainsi que de la station de comptage de gaz de Soudja (qui fait partie de l'infrastructure du principal gazoduc russe acheminant le gaz vers l'Europe via l'Ukraine).

Malgré les rumeurs et les rapports des "correspondants de guerre" (propagandistes russes), les FAU ne sont pas encore entrées (et n'ont peut-être même pas essayé d'entrer) dans Soudja même. Entre-temps, des quartiers de la ville ont été gravement endommagés par les bombardements ukrainiens. De nombreux civils restent à Soudja.

Au soir du 7 août, aucune réserve russe, dont l'arrivée dans la zone de la percée aurait pu être attendue dans les premières heures ou les premiers jours de l'offensive (si elles avaient été disponibles dans la région de Koursk), n'était entrée dans la bataille.

Kyiv n'a pour l'instant publié aucun commentaire officiel sur l'opération.

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Le département d'État américain a déclaré qu'il n'était pas au courant à l'avance du raid des FAU dans la région de Koursk, mais qu'il était "en contact" avec Kyiv au sujet de l'opération.

Le porte-parole de la Commission européenne pour la politique étrangère, Peter Stano, a déclaré à Suspilne que l'Ukraine avait le droit de se défendre, y compris par des frappes sur le territoire russe.

Dans la matinée, Alexei Smirnov, gouverneur par intérim de la région de Koursk, a écrit sur son compte Telegram que la région avait "résisté héroïquement" aux attaques des Ukrainiens pendant 24 heures. Plus tôt, il a qualifié la situation sur son territoire de "tendue".

Des blogueurs militaires pro-Kremlin rapportent, cependant, que des affrontements se sont étendus jusqu'à la périphérie de Soudja, une ville russe de quelque 5 000 habitants située à une dizaine de kilomètres de la frontière.

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Selon le compte Telegram Rybar, proche du ministère russe de la Défense, trois villages auraient été pris par les Ukrainiens.

Le nombre de victimes n'a pas pu être confirmé de manière indépendante. "Le nombre de blessés suite aux attaques massives des forces armées ukrainiennes dans la région de Koursk est passé à 28", rapporte l'agence d'État TASS, citant des autorités sanitaires.

Cette situation rappelle les raids menés par des combattants des formations supplétives des forces armées ukrainiennes, le Corps des volontaires russes et la Légion "Liberté de la Russie" sur le territoire des oblasts de Belgorod (mai-juin 2023, mars 2024), de Briansk (2023) et de Koursk (mars 2024).

Sources additionnelles • Meduza, Ukrainska Pravda, RFERL

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