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Visas pour les Russes : la Hongrie rejette les préoccupations de l'UE

Viktor Orbán, premier ministre hongrois
Viktor Orbán, premier ministre hongrois Tous droits réservés Alexandros Michailidis/Alexandros Michailidis
Tous droits réservés Alexandros Michailidis/Alexandros Michailidis
Par Mared Gwyn Jones
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Budapest affirme que son système de carte nationale tient compte des règles de l'UE et des risques potentiels en matière de sécurité.

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Face à la demande d'explication de Bruxelles concernant l'assouplissement des conditions d'entrée pour les ressortissants russes et biélorusses en Hongrie, Budapest rejette les craintes que cela ne nuise à la sécurité de l'espace Schengen.

Dans une lettre partagée par le ministre hongrois des Affaires européennes sur le réseau social X mercredi, le ministre hongrois de l'Intérieur, Sándor Pintér, affirme que le système de carte nationale - qui a récemment été étendu aux Russes et aux Biélorusses - serait délivré "conformément au cadre pertinent de l'UE et en tenant dûment compte des risques de sécurité encourus".

"La Hongrie continue d'accorder une grande importance à la protection de sa sécurité nationale et à la sécurité de l'espace Schengen dans son ensemble", a également écrit M. Pintér.

Le système hongrois de carte nationale d'immigration (désormais ouvert à la Russie et au Bélarus, ainsi qu'à l'Ukraine et à plusieurs pays des Balkans occidentaux) permet aux "travailleurs invités" de rester dans le pays pendant deux ans, renouvelables pour trois années supplémentaires, et peut ouvrir la voie à la résidence permanente.

La commissaire européenne chargée des affaires intérieures, Ylva Johansson, a écrit à son homologue hongrois le 1er août pour lui faire part de ses inquiétudes quant aux récentes modifications apportées à ce régime, qui pourraient permettre à des "espions et saboteurs russes potentiels d'accéder facilement à l'UE", mettant ainsi en péril la sécurité de l'espace Schengen, où les citoyens n'ont pas besoin de passeport.

"Si leur système d'accès facile constitue un risque, nous agirons", a averti Mme Johansson dans sa lettre.

L'Union européenne craint que l'inclusion des Russes et des Biélorusses dans le système ne conduise à un" contournement de facto " des mesures qu'elle a mises en place pour se protéger des menaces sécuritaires russes depuis que Moscou a envahi l'Ukraine en 2022.

Ces mesures comprennent la suspension d'un accord de facilitation des visas avec la Russie, la fermeture de l'espace aérien aux vols opérés par la Russie et des restrictions strictes sur les déplacements terrestres dans les pays limitrophes de l'UE.

Le gouvernement hongrois affirme toutefois que les demandeurs seront soumis au même processus de sélection rigoureux que pour les autres permis, soulignant que la Commission n'a jamais exprimé d'inquiétudes quant aux processus actuellement en place.

Il ajoute que la Hongrie n'est responsable que d'une "fraction" des permis de séjour actuellement délivrés aux ressortissants russes et biélorusses dans les 27 États membres de l'UE.

L'inquiétude de Bruxelles

La commissaire Johansson avait donné au gouvernement hongrois jusqu'au 19 août pour répondre à sa lettre, un délai qui a été dépassé de deux jours. Un porte-parole de la Commission a confirmé mardi 20 août qu'elle était "en contact avec les autorités hongroises" et qu'elle attendait leur réponse.

"Il est très important de ne pas tirer de conclusions hâtives, car il est encore trop tôt pour déterminer les implications (...) de ce projet en matière de droit européen", a expliqué le porte-parole.

"Lorsqu'il s'agit de notre acquis et des règles de Schengen, la Hongrie est liée à tout moment par les règles de Schengen, et cela signifie qu'il doit y avoir des contrôles très approfondis, non seulement si vous êtes en possession d'un visa ou d'un permis de séjour valide, mais aussi si vous avez des contrôles de sécurité approfondis en place", a-t-il poursuivi.

L'exécutif doit maintenant évaluer les réponses de Budapest à une série de questions posées par Mme Johansson. Elle a clairement indiqué que l'Union européenne était prête à agir si le système de carte nationale présentait un risque pour la sécurité.

Au cœur des préoccupations de Bruxelles se trouve un accès potentiel à l'espace Schengen - qui supprime les contrôles aux frontières entre 29 pays européens - pour les personnes présentant un risque sérieux pour la sécurité de l'UE.

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Bien que chaque pays de l'UE soit libre de concevoir sa propre politique en matière de visas, la Commission pourrait intervenir si elle constatait que les décisions d'un pays violent les règles minimales communes imposées par Bruxelles.

Huit pays nordiques et baltes - le Danemark, l'Estonie, la Finlande, l'Islande, la Lettonie, la Lituanie, la Norvège et la Suède - se sont également prononcés sur la question dans une lettre datée du 15 août et adressée à M. Johansson, dans laquelle ils expriment leur profonde inquiétude face à ce projet et demandent instamment à la Commission de réagir.

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