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Incendie de Grenfell : les entreprises de construction et le gouvernement mis en cause

PHOTO DE FICHIER - Des hommages sont placés près de la tour Grenfell à Londres, dimanche 14 juin 2020.
PHOTO DE FICHIER - Des hommages sont placés près de la tour Grenfell à Londres, dimanche 14 juin 2020. Tous droits réservés Kirsty Wigglesworth/Copyright 2020 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Kirsty Wigglesworth/Copyright 2020 The AP. All rights reserved
Par Euronews avec AP
Publié le Mis à jour
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Cet article a été initialement publié en anglais

Sept ans après l'incendie de la tour Grenfell à Londres, qui a couté la vie à 72 personnes, un rapport a révélé des décennies de défaillances de la part du gouvernement et d'autres organismes occupant des postes à responsabilité dans le secteur de la construction.

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La tragédie avait horrifié la nation britannique et soulevé des questions sur le laxisme des autorités et des entreprises de construction. Le 14 juin 2017, un incendie s'était déclaré dans la Grenfell à Londres, faisant 72 morts. Un rapport vient d'être publié, mettant en cause plusieurs responsables, notamment les entreprises du secteur de la construction et le gouvernement britannique.

Le gouvernement et les constructeurs, parmi les responsables incriminés

L'enquête publique s'est étalée sur plusieurs années, donnant lieu à plus de 300 auditions publiques et à l'examen d'environ 1 600 déclarations de témoins.

Sa conclusion a permis d'établir qu'il n'y avait pas de "cause unique" à la tragédie, mais qu'une combinaison d'entreprises malhonnêtes, de régulateurs faibles ou incompétents et d'un gouvernement complaisant avait conduit à l'incendie le plus meurtrier sur le sol britannique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Responsable de l'investigation, le juge à la retraite Martin Moore-Bick, a déclaré que la mort des victimes aurait pu être évitée et que "ceux qui vivaient dans la tour ont été gravement négligés pendant plusieurs années" par de nombreuses personnes et organisations. "Tous y ont contribué d'une manière ou d'une autre, dans la plupart des cas par incompétence, mais aussi dans certains cas par malhonnêteté et cupidité", a-t-elle ajouté.

FILE - Sur cette photo d'archive du mercredi 14 juin 2017, de la fumée et des flammes s'élèvent de la tour Grenfell, à Londres.
FILE - Sur cette photo d'archive du mercredi 14 juin 2017, de la fumée et des flammes s'élèvent de la tour Grenfell, à Londres. Matt Dunham/Mischa Saag

Un revêtement hautement combustible à l'origine de la propagation du feu

Construit en béton dans les années 1970, le bâtiment était recouvert d'un revêtement en aluminium et en polyéthylène, un matériau hautement combustible, lors d'une rénovation dans les années précédant l'incendie, par lequel le feu s'est propagé sur 25 étages.

Le rapport est très critique à l'égard des architectes et des entreprises qui ont privilégié ce matériau pour son bas cout sans vérifier s'il respectait bien les normes de sécurité valables pour la construction. Il met également en cause les fabricants du revêtement, affirmant que ceux-ci se se sont livrées à une "malhonnêteté systématique", manipulant les tests de sécurité et déformant les résultats pour prétendre que le matériau était sûr.

L'enquête pointe également du doigt les organismes chargés de faire respecter les normes de construction britanniques et les autorités locales peu scrupuleux, ainsi que gouvernement britannique dirigé par les conservateurs qui aurait ignoré les avertissements en matière sécurité.

Des manifestants à la marche de solidarité organisée par Justice4Grenfell et le syndicat des pompiers à l'occasion du premier anniversaire de l'incendie, 16.06.2018
Des manifestants à la marche de solidarité organisée par Justice4Grenfell et le syndicat des pompiers à l'occasion du premier anniversaire de l'incendie, 16.06.2018Kirsty Wigglesworth/Copyright 2018 The AP. All rights reserved.

Un manque de formation des pompiers

Un premier rapport publié en 2019, portant sur ce qui s'est passé la nuit de l'incendie, a aussi critiqué les pompiers pour avoir dit aux résidents de rester dans leurs appartements et d'attendre les secours. Ce conseil a été modifié près de deux heures après le début de l'incendie, trop tard pour permettre à de nombreuses personnes des étages supérieurs de s'échapper. La brigade des pompiers de Londres avait été hautement critiqué pour un "manque chronique de gestion et de direction efficaces".

Le rapport indique que les pompiers n'étaient pas suffisamment formés pour faire face à un incendie dans une tour d'habitation et qu'ils disposaient de vieux équipements de communication qui ne fonctionnaient pas correctement.

La tour Grenfell, révélateur des inégalités sociales au Royaume-Uni

La tragédie de Grenfell a suscité un examen de conscience sur les inégalités en Grande-Bretagne.

Grenfell était un immeuble de logements sociaux situé dans l'un des quartiers les plus riches de Londres - à deux pas des boutiques de luxe et des maisons élégantes de Notting Hill - et de nombreuses victimes appartenaient à la classe ouvrière et étaient d'origine immigrée. Les victimes étaient originaires de 23 pays et comprenaient des chauffeurs de taxi et des architectes, un poète, un jeune artiste acclamé, des retraités et 18 enfants.

Le rapport indique cependant que l'enquête "n'a trouvé aucune preuve que les décisions qui ont abouti à la création d'un bâtiment dangereux ou à la propagation calamiteuse du feu aient été influencées par des préjugés raciaux ou sociaux".

La tour en ruine, qui s'est dressée pendant des mois après l'incendie comme une pierre tombale noire sur la ligne d'horizon de l'ouest de Londres, est toujours là, désormais recouverte d'une bâche blanche. Un cœur vert et les mots "Grenfell forever in our hearts"(Grenfell pour toujours dans nos cœurs) sont inscrits au sommet.

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