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Le rapport Draghi sur la compétitivité de l'UE : un accueil mitigé des députés européens

Mario Draghi avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola
Mario Draghi avec la présidente du Parlement européen Roberta Metsola Tous droits réservés Daina Le Lardic/ European Union 2024 - Source : EP
Tous droits réservés Daina Le Lardic/ European Union 2024 - Source : EP
Par Jack Schickler
Publié le
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Cet article a été initialement publié en anglais

Les principaux partis semblent pourtant soutenir les projets de l'ancien premier ministre italien visant à stimuler la faible croissance de l'UE.

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Mario Draghi semble avoir impressionné les principaux députés européens avec ses plans pour stimuler la croissance économique de l'UE, mais tout le monde n'est pas convaincu.

M. Draghi, ancien directeur de la Banque centrale européenne et ex-Premier ministre italien, devrait publier son rapport sur la compétitivité européenne la semaine prochaine, peut-être dès lundi, mais il a présenté ses conclusions aux députés européens hier (4 septembre).

Manfred Weber, leader du Parti populaire européen (PPE) de centre-droit, a déclaré aux journalistes après la réunion : "Le grand message selon lequel la compétitivité est la question numéro un... en tant que parti d'affaires de l'Europe, nous l'accueillons très favorablement".

"Les cinq dernières années ont été les années du Green Deal... sur la base de ce [rapport], nous ouvrons le prochain chapitre", a-t-il ajouté.

M. Weber, qui représente le plus grand groupe politique du Parlement européen, a cité le besoin de projets phares européens de type Airbus et la nécessité de s'assurer que les technologies environnementales telles que les pompes à chaleur et les voitures électriques soient produites en Europe plutôt qu'aux Etats-Unis ou en Chine.

Le rapport de M. Draghi, qui devait initialement être présenté en juin, avait été demandé l'année dernière par la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, également membre du PPE, et fait suite à un rapport de l'ex-premier ministre italien Enrico Letta.

En avril, M. Letta a déclaré qu'il avait tiré la "sonnette d'alarme" concernant le fossé économique croissant avec les États-Unis, appelant à des réformes des règles du marché dans les domaines de l'énergie, des télécommunications et des services financiers.

Un accueil prudent

Les conclusions de M. Draghi - qui incluraient des recommandations spécifiques pour dix secteurs économiques clés, peut-être dans la même veine que M. Letta - ont reçu un accueil plus prudent de la part d'autres membres du Parlement.

"Ce que j'apprécie beaucoup, c'est qu'il défend très clairement les valeurs européennes, telles que les services publics et le changement climatique", a déclaré Bas Eickhout, coprésident du groupe des Verts du Parlement. "Il tire très clairement la sonnette d'alarme".

"Vous ne verrez pas dans le rapport une quelconque mention des coûts de la main-d'œuvre, parce qu'il a dit que ce n'était pas le problème", a ajouté M. Eickhout, tentant de répondre à une critique selon laquelle le rapport serait utilisé pour justifier la réduction des salaires des travailleurs.

Le rapport examinera plutôt la "complaisance" de l'Europe face aux coûts élevés de l'énergie et à la faible productivité dans d'importants secteurs de haute technologie, a-t-il ajouté.

Le soutien est plus nuancé parmi les eurodéputés de gauche.

Dans une déclaration, la présidente du groupe socialiste, Iratxe García, a déclaré que toute relance économique devait être "fondée sur des emplois de qualité et une énergie abordable", y compris un "Buy Green and European Act" (loi sur l'achat vert et européen).

D'autres, comme Manon Aubry du groupe de gauche du Parlement, n'ont été impressionnés ni par les conclusions de M. Draghi, ni par sa franchise.

"Il s'agissait d'une présentation de pure forme qui ne disait pas grand-chose", a déclaré Mme Aubry à la presse après la réunion, ajoutant que les députés avaient été "laissés dans l'ignorance".

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"J'aimerais que l'on parle de compétitivité, mais il faudrait alors remettre en cause la politique commerciale européenne qui a bradé notre industrie... Il y a au minimum une hypocrisie, sinon une contradiction fondamentale", a-t-elle déclaré.

"Quelle est la légitimité démocratique de Mario Draghi pour rédiger un tel rapport ? L'avez-vous élu, ou qui que ce soit d'autre ?", a lancé Mme Aubry.

Sources additionnelles • adaptation : Serge Duchêne

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