Famille, proches et d'innombrables anonymes ont rendu ce dimanche à Arras un hommage à Dominique Bernard, ce professeur de français assassiné il y a tout juste un an devant son lycée par un ancien élève devenu islamiste radical.
Du Mozart, de la danse contemporaine et de la poésie contre la barbarie. Dimanche matin, sur la Place-des-Héros à Arras (Pas-de-Calais) les proches de Dominique Bernard, assassiné par un de ses anciens élèves il y a tout juste un an, lui ont rendu un nouvel hommage par les arts, que cet enseignant de 57 ans aimait tant.
Seul le maire de la ville a été invité à prendre la parole. Des ministres du nouveau gouvernement Barnier, également présents à cette commémoration, ont été priés d'assister à cet hommage, en silence.
Un choix assumé par la veuve du professeur, également enseignante. "A quoi bon? Tout a été dit", a-t-elle expliqué au journal Le Monde.
Isabelle Bernard ne souhaitait surtout pas de "récupération politique".
Les autres victimes de l'attaque du 13 octobre 2023 ont également participé à l'organisation de cette séquence mémorielle et culturelle. Un deuxième professeur ainsi que deux agents de la cité scolaire, où ils travaillaient, avaient été blessés durant cette attaque terroriste.
Dimanche, une foule d'anonymes a assisté à ce moment de partage dont l'objectif était de "défendre les valeurs humanistes défendues par Dominique(...) pour faire avancer les jeunes, pour éviter que des crimes aussi injustes soient de nouveau commis".
C'est d'ailleurs dans le prolongement de cet hommage que l'épouse du professeur a aussi lancé un prix littéraire, au nom de son mari, récompensant des nouvelles écrites par des adolescents. Sa première édition, ouverte aux collégiens et aux lycéens a pour thème... la tolérance.
Ce lundi, l'hommage à Dominique Bernard se poursuivra dans tous les établissements scolaires de France par une minute de silence et un moment d'échange entre les professeurs et leurs élèves alors qu'une seconde commémoration est également prévue mercredi, cette fois en mémoire de Samuel Paty, ce professeur décapité près de son collège par un autre jeune islamiste, le 16 octobre 2020.
Dominique Bernard a été tué de plusieurs coups de couteau par Mohammed Mogouchkov, un jeune Russe de 20 ans originaire d'Ingouchie. L'enseignant connaissait bien cet élève dont il avait remarqué et signalé par le passé "le caractère dangereux".
Peu après le drame, le jeune homme avait été rapidement interpellé, ainsi que son frère et un cousin. L'assaillant avait prêté allégeance au groupe État islamique avant de passer à l’acte.
L'enquête est toujours à l'instruction. Le procès de cette attaque terroriste n'est pas encore programmé à ce jour.