Pékin impose depuis la mi-octobre des taxes antidumping temporaires sur les importations de brandy européen. Une mesure qui intervient alors que l’EU prévoit de taxer les véhicules électriques en provenance de Chine.
Depuis le 15 octobre dernier, la Chine impose des taxes douanières sur les importations de brandy européen. Pékin entend ainsi répliquer à la déclaration de la Commission européenne qui prévoit d'imposer des droits de douane sur les véhicules électriques en provenance de Chine.
Bien que certains pays de l'UE aient voté contre l' imposition de taxes sur les véhicules électriques chinois, comme l'Allemagne, la France a voté en faveur de la mesure ce qui a suscité la colère de l'industrie du cognac.
Inquiétude des producteurs de cognac
"Nous sommes pris en otage dans un conflit entre l'UE et la Chine sur les véhicules électriques, et le cognac n'a rien à voir là-dedans", déplore Florent Morillon, directeur de l'Association nationale interprofessionnelle du cognac (BNIC). "Nous sommes complètement sacrifiés. Mais nous pouvons encore sauver la situation. Nous demandons à notre gouvernement de trouver des solutions et de se rapprocher de la Chine pour voir quelles discussions peuvent être menées."
Les droits de douane à destination de la Chine devraient augmenter de 35 % à titre de dépôt pour le moment.
La France devrait être le pays le plus touché par cette décision, la Chine ayant importé 99 % du cognac l'année dernière, ce qui représente un chiffre d'affaires d'environ 1 milliard d'euros.
Un secteur représentant 70 000 emplois
Outre les mauvaises conditions météorologiques et de récolte cette année, le ralentissement économique après la pandémie de COVID-19 et la guerre de la Russie en Ukraine, les fabricants de cognac craignent que cette décision ne menace l'avenir de leur profession, qui représente 70 000 emplois.
"Ajouter le sujet des taxes chinoises, qui nous ferait perdre notre deuxième marché, aurait des conséquences catastrophiques pour tous les opérateurs, viticulteurs, négociants et toute la filière qui nous entoure", expose Anthony Brun, président de l'Union générale des viticulteurs de Cognac, l'UGVC.
D'autres eaux-de-vie européennes telles que l'armagnac, la grappa italienne seront également taxés par la Chine.