La dernière semaine de la COP29 débute alors que les experts affirment que les politiques nationales seront cruciales face à la crise climatique.
Avec l'arrivée des ministres du monde entier ce lundi à Bakou, la COP29 entre dans sa phase finale.
Surnommée la "COP des finances", elle vise à convenir d'un nouveau régime de financement de la lutte contre le changement climatique, l'accord actuel arrivant à échéance l'année prochaine.
L'objectif précédent de 100 milliards de dollars par an jusqu'en 2025 n'a été atteint qu'il y a deux ans.
Un nouvel objectif de financement bien plus ambitieux
Aujourd'hui, le nouvel objectif vise plus d'un millier de milliards de dollars, selon l'organisation des Nations unies pour le commerce et le développement, la CNUCED.
"Nous avons réalisé un modèle pour tenter d'évaluer le montant du nouvel objectif", explique la secrétaire générale de la CNUCED, Rebeca Grynspan.
"Et nous avons produit ce document qui dit que l'objectif devrait commencer à 1 100 milliards de dollars l'année prochaine. Cela correspond plus ou moins aux montants proposés par d'autres études", ajoute-t-elle.
Rebeca Grynspan reconnaît toutefois que cet objectif sera difficile à atteindre.
"Les négociations seront difficiles, il ne faut pas sous-estimer les difficultés auxquelles nous sommes confrontés", déclare-t-elle.
"Et, bien sûr, il ne s'agit pas seulement du montant total, mais également des responsabilités dans ce montant : d'où viendront les investissements et à quoi seront-ils destinés".
Le rôle crucial des gouvernements et du secteur privé
Le nouvel accord sera négocié par les gouvernements, mais le secteur privé jouera un rôle clé dans sa mise en œuvre dans les années à venir.
Dans la lutte contre le changement climatique, les banques de développement occupent une position charnière entre les pays et les entreprises.
Selon Odile Renaud-Basso, présidente de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, aucun changement réel ne se produira sans des politiques ambitieuses de la part des gouvernements nationaux.
"Avoir un objectif n'est pas une solution en soi, c'est un moyen", affirme-t-elle. "Il faut également un engagement de tous les pays du monde sur leur contribution nationale et sur le type d'objectifs qu'ils se fixent, en termes d'énergies renouvelables, d'abandon du charbon et du gaz".
"L'objectif national que chaque pays se fixe est donc également très important, car avoir de l'argent sans projets ne donnera rien", ajoute Odile Renaud-Basso.
Une opinion partagée par John WH Denton, le secrétaire général de la Chambre de commerce internationale.
"Nous attendons que les gouvernements montrent la voie, qu'ils soient aussi impliqués que lors de la crise financière mondiale", déclare-t-il à Euronews. "Et nous attendons des actions".
Le compte à rebours est donc lancé à Bakou : il reste une semaine aux participants de la COP29 pour convenir d’un nouvel objectif de financement et pour annoncer les projets de leur pays face à l’urgence climatique.