Malgré des tensions palpables, Annalena Baerbock n'a pas été mise à la porte par le ministre chinois des Affaires étrangères lors de sa visite à Pékin la semaine dernière.
Une vidéo circulant sur les plateformes sociales affirme que la ministre allemande des Affaires étrangères a été expulsée d'une conférence de presse avec des journalistes allemands après que des tensions ont éclaté lors d'une réunion avec son homologue chinois à Pékin.
L'analyse d'Euroverify montre que ces allégations sont infondées et fausses.
Une recherche d'images inversées montre que les images utilisées dans la vidéo ont en fait été filmées lors de la première visite de Mme Baerbock en Chine en avril 2023.
La séquence originale, présentée ici (en anglais) dans un reportage d'Euronews, montre le ministre des Affaires étrangères de l'époque, Qin Gang, convoquant M. Baerbock hors de la salle à la fin de la conférence de presse, sans aucune indication de tensions entre les deux hommes.
M. Gang a occupé le poste de ministre chinois des Affaires étrangères jusqu'en juillet 2023, date à laquelle il a mystérieusement disparu de la scène publique.
Le gouvernement chinois n'a divulgué que peu d'informations sur le lieu où il se trouve, ce qui a donné lieu à d'intenses spéculations.
Lors de sa visite à Pékin la semaine dernière, Mme Baerbock a rencontré l'actuel chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi.
Rien n'indique qu'elle a été exclue d'une réunion, malgré les affirmations qui circulent largement. Euroverify a vu la vidéo manipulée sur Facebook, Instagram, TikTok et X en quatre langues.
Des tensions palpables
Malgré ces fausses affirmations, les tensions entre Mme Baerbock et Mme Yi étaient palpables dans les déclarations faites après la réunion.
Mme Baerbock a dénoncé ce qu'elle a décrit comme le soutien de la Chine à la guerre de la Russie en Ukraine, avertissant que cela pourrait affecter les liens avec Berlin et Bruxelles, selon un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères.
Elle a également dénoncé l'utilisation signalée d'usines chinoises pour produire des drones pour la Russie, avertissant que cela violait "nos intérêts fondamentaux en matière de sécurité européenne".
Les informations selon lesquelles des entreprises chinoises produiraient des drones utilisés dans le cadre de la guerre menée par la Russie en Ukraine, révélées pour la première fois par Reuters, ont sonné l'alarme à Bruxelles et dans les capitales de l'Union européenne.
Le bras diplomatique de l'UE a la preuve que la Russie a créé une usine en Chine pour produire des drones, mais il doit encore confirmer si ceux-ci sont létaux, s'ils ont été expédiés en Russie pour être utilisés sur le champ de bataille ou si la Chine est au courant des activités de Moscou.
Mme Baerbock a également profité de sa visite pour critiquer le gouvernement chinois pour son marché des voitures électriques "fortement subventionné", qui étouffe les entreprises européennes et allemandes.