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Syrie : Kaja Kallas appelle à éviter les "scénarios" de la Libye, de l'Afghanistan et de l'Irak

Kaja Kallas a mis en garde contre la violence sectaire en Syrie après la chute d'Assad.
Kaja Kallas a mis en garde contre la violence sectaire en Syrie après la chute d'Assad. Tous droits réservés  European Union, 2024.
Tous droits réservés European Union, 2024.
Par Jorge Liboreiro
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Selon la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne, les premiers signaux provenant des forces rebelles syriennes étaient "bons", mais qu'il était "trop tôt" pour rendre un verdict.

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La transition en cours en Syrie après la chute de Bachar al-Assad ne doit pas se transformer en "vengeance" et "représailles" entre factions opposées, a demandé Kaja Kallas, qui a appelé à la protection des minorités et à la liberté de religion.

"C'est une grande inquiétude car nous savons qu'il y a beaucoup de groupes différents en Syrie", a-t-elle déclaré, mardi soir, lors d'une session spéciale de la commission des affaires étrangères du Parlement européen.

"Les semaines à venir seront certainement cruciales pour voir si cela va dans la bonne direction".

Dans ses premières remarques devant les caméras depuis les événements du week-end, Kaja Kallas a salué le peuple syrien pour son "accomplissement historique" et a prédit que la transition présenterait "d'énormes défis" pour la nation déchirée par la guerre et pour l'ensemble du Moyen-Orient.

La cheffe de la diplomatie européenne, qui a pris ses fonctions au début du mois, a notamment pointé du doigt les risques persistants de violence sectaire, d'extrémisme, de radicalisation, de "militarisation de la religion" et de terrorisme, "qui doivent tous être évités".

"Nous devons éviter que ne se répètent les scénarios horribles de l'Irak, de la Libye et de l'Afghanistan", a-t-elle déclaré.

"Deuxièmement, les droits de tous les Syriens, y compris ceux des nombreuses minorités, doivent être protégés. Et troisièmement, il est crucial de préserver l'intégrité territoriale de la Syrie et de respecter son indépendance, sa souveraineté, ainsi que les institutions de l'État", a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne le dialogue avec le HTC, le groupe rebelle qui a mené l'offensive qui a renversé le régime d'Al-Assad et qui s'est positionnée comme un acteur de premier plan dans la nouvelle ère politique, Kaja Kallas a admis certains progrès.

HTC, dont le nom signifie "Organisation pour la libération du Levant", est un groupe islamiste radical qui a précédemment déclaré son allégeance à Al-Qaïda avant de rompre les liens en 2016. En conséquence, les Nations unies et l'Union européenne ont inscrit le HTC sur la liste des organisations terroristes.

Bien que le HTC et son chef, Abou Mohammed al-Joulani, aient tenté de gagner en légitimité en adoptant le pluralisme et en nommant un premier ministre provisoire, ils restent en proie à des accusations de violations des droits de l'homme, notamment des exécutions présumées pour blasphème et adultère, menées en vertu d'une interprétation stricte de la loi islamique.

Conscient de cet équilibre délicat, Kaja Kallas a déclaré que les rebelles seraient jugés "non pas sur leurs paroles mais sur leurs actes" et a averti qu'il était "trop tôt" pour se prononcer.

"Les premiers signaux sont bons mais nous ne nous précipiterons pas dans un quelconque arrangement si nous n'avons pas de certitude", a déclaré Kaja Kallas aux députés. "Il est important que nous maintenions des contacts étroits avec les acteurs régionaux et tous les acteurs internationaux afin d'aider la Syrie à retrouver une vie normale".

En raison de la classification du HTC de'organisation terroriste, Bruxelles ne peutpas dialoguer avec les rebelles. Les États-Unis, par exemple, comptent sur la Turquie pour faire passer des messages sur leur politique syrienne. Kaja Kallas n'a pas précisé si elle faisait de même.

Ces derniers jours, Kaja Kallas a été en contact avec ses homologues du Maroc, du Liban, d'Israël et des Émirats arabes unis, entre autres.

Une autre question posée par les députés est restée sans réponse : l'UE va-t-elle procéder à une révision rapide des multiples sanctions (lien en anglais) qu'elle a imposées au régime d'Assad, qui comprennent des restrictions sur les armes, le pétrole, la technologie et les transactions financières ?

Barry Andrews, législateur libéral, a suggéré que l'exemption prévue par les sanctions qui permet l'acheminement de l'aide humanitaire soit élargie dans un premier temps.

Au cours de la session d'une heure, la Haute représentante a insisté sur le fait qu'il était "dans l'intérêt de tous", y compris de l'UE et de la Ligue arabe, que la Syrie prospère dans l'ère post-Assad et ne sombre pas dans une nouvelle guerre civile ou une nouvelle crise des réfugiés.

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