Zoran Milanović est passé tout près d'obtenir la majorité absolue dès le premier tour de la présidentielle, avec environ 49,10 % des voix.
Les premiers sondages de sortie des urnes le donnaient vainqueur dès le premier tour, mais un second tour sera finalement nécessaire.
Le président croate sortant Zoran Milanović a obtenu environ 49,10 % des suffrages lors du scrutin de dimanche, devançant très largement son principal opposant conservateur Dragan Primorac, crédité de 19,35 % des voix.
Zoran Milanović critique ouvertement le soutien militaire occidental à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie. Il est souvent comparé à Donald Trump pour son style combatif de communication avec ses opposants politiques.
Un scrutin à la portée européenne
Depuis plusieurs mois, les tensions sont vives entre le président sortant et l'actuel Premier ministre Andrej Plenković, ce dernier ayant qualifié Zoran Milanović de "pro-russe" et de menace pour la position internationale de la Croatie.
Selon Andrej Plenković, ce scrutin présidentiel est fondamental pour l'avenir de la Croatie au sein de l'UE et de l'OTAN.
"La différence entre Dragan Primorac et Zoran Milanović est très simple : Milanović nous mène à l'Est, Primorac nous mène à l'Ouest", considère-t-il.
Bien que la présidence soit une position largement symbolique en Croatie, le président détient tout de même une certaine autorité politique et agit en tant que commandant militaire suprême.
Zoran Milanović a critiqué le soutien de l'OTAN et de l'UE à l'Ukraine et a affirmé que la Croatie ne devrait pas prendre parti, affirmant que le pays devrait rester à l'écart des conflits mondiaux, bien qu'il soit membre des deux alliances.
Le président sortant a également bloqué la participation de la Croatie à une mission de formation dirigée par l'OTAN pour l'Ukraine, déclarant qu'"aucun soldat croate ne participera à la guerre de quelqu'un d'autre".
Son principal rival aux élections, Dragan Primorac, a quant à lui déclaré que "la place de la Croatie est à l'Ouest, pas à l'Est".
Le "positionnement mondial" de la Croatie en question
La candidature de Dragan Primorac à la présidence a toutefois été entachée par une affaire de corruption qui a conduit le ministre croate de la Santé en prison le mois dernier.
Au cours de la campagne électorale, le candidat conservateur a cherché à se présenter comme un rassembleur et Zoran Milanović comme un diviseur.
"Aujourd'hui est un jour extrêmement important", a déclaré Dragan Primorac après avoir déposé son bulletin de vote. "La Croatie a besoin d'unité, la Croatie a besoin de son positionnement mondial, et surtout la Croatie a besoin d'une vie paisible".
Marija Selak Raspudić, une candidate indépendante conservatrice, arrive à une lointaine troisième place dans les résultats quasi-définitifs. Elle a axé sa campagne électorale sur les difficultés économiques des citoyens ordinaires, la corruption et des questions telles que le déclin de la population dans ce pays de quelque 3,8 millions d'habitants.
Le second tour de la présidentielle opposera donc Zoran Milanović à Dragan Primorac le dimanche 12 janvier.