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Jean-Marie Le Pen au Parlement européen : retour sur sept moments polémiques

L'ancien leader du Front national, Jean Marie Le Pen, cherche son siège au Parlement européen, à Strasbourg, dans l'est de la France, le 1er juillet 2014.
L'ancien leader du Front national, Jean Marie Le Pen, cherche son siège au Parlement européen, à Strasbourg, dans l'est de la France, le 1er juillet 2014. Tous droits réservés  Christian Lutz/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Tous droits réservés Christian Lutz/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Par Leticia Batista Cabanas & Romane Armangau
Publié le
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Alors que la figure de l'extrême droite française et européenne est décédé, Euronews revient sur les sept moments les plus controversés qu'il a vécus en tant que député européen.

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Jean-Marie Le Pen est décédé ce mardi à l'âge de 96 ans. Leader du Front national (FN), rebaptisé Rassemblement national (RN) lorsque sa fille Marine a pris la relève, il a été député européen pendant 35 ans. Pendant cette période, il a marqué l'hémicycle de son empreinte. Des insultes au négationnisme en passant par les démêlés avec la justice, voici les moments les plus controversés de l'ancien député européen.

1) "Les chambres à gaz n'étaient qu'un détail de la Seconde Guerre mondiale".

Jean-Marie Le Pen aborde le sujet de l'Holocauste lors de l'émission "Le Grand Jury", diffusée sur RTL en 1987. "Je ne dis pas que les chambres à gaz n'ont pas existé. Mais je pense qu'elles ne sont qu'un détail dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", déclare-t-il.

La polémique refait surface au Parlement européen en 2009, où il reste sur ses positions : "Je reste ferme sur ma position : les chambres à gaz ne sont qu'un détail dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale", souffle-t-il, irrité, en levant les yeux au ciel lorsqu'il est hué par de nombreux eurodéputés.

C'est une idée qu'il a à plusieurs reprises exposée. Après avoir exprimé des regrets en 1995, il récidive en 1997 en déclarant : "Dans un livre de mille pages sur la Seconde Guerre mondiale, les camps de concentration occupent deux pages, et les chambres à gaz, 15 lignes. C'est ce qu'on appelle un détail".

2) Tout sauf Le Pen

Jean-Marie Le Pen était si contesté par ses collègues du Parlement européen qu'ils ont modifié le règlement de l'institution pour l'empêcher de présider des sessions.

Jusqu'en 2009, la tradition voulait que le doyen d'âge préside la première session plénière du Parlement en attendant l'élection d'un nouveau président.

Pour éviter ce scénario, les députés de centre-droit et de gauche ont fait adopter des amendements au règlement intérieur du Parlement. Désormais, le président en exercice préside la première session et, s'il n'est pas réélu, le vice-président le plus ancien ou l'eurodéputé ayant le plus long mandat prend le relais.

3) "On a l'impression d'être chez les bolcheviks ici".

Septembre 2011. Lors d'un débat sur les attentats norvégiens survenus deux mois plus tôt, Jean-Marie Le Pen établit un lien entre l'intégration des populations immigrées et le massacre perpétré par un sympathisant d'extrême droite. L'eurodéputé vert français Daniel Cohn-Bendit s'offusque et déclare : "Il est intolérable que le Parlement européen accueille un membre qui tient des propos aussi racistes et odieux".

En réponse, Jean-Marie Le Pen, furieux, rétorque : "J'ai été attaqué par le pédophile Cohn-Bendit (...). J'ai le droit de rappeler qu'il a été mis en cause ici pour avoir hébergé un terroriste de la Fraction armée rouge ! J'ai le droit de défendre mon honneur !". Ce qui fera rire sa fille, Marine Le Pen.

Lorsque le président du Parlement européen de l'époque, Jerzy Buzek, coup son micro, Jean-Marie Le Pen s'écrie : "On se croirait chez les bolcheviques ici !"

4) Députés européens contre journalistes : une échauffourée parlementaire

En avril 2002, une bagarre éclate entre des députés européens et des journalistes postés dans l'une des salles de presse du Parlement.

Jean-Marie Le Pen annule une conférence de presse à la dernière minute, craignant d'être interrompu par des collègues hostiles qui font campagne contre lui. Mais l'atmosphère est si tendue que son absence provoque une bagarre entre les journalistes qu'il avait laissés en plan et les députés présents dans la salle.

Jean-Marie Le Pen a lui "emprunté des voies détournées" pour retrouver le chemin de son bureau, saluant un journaliste et assurant qu'il n'est "pas démotivé" par toute l'agitation autour de sa personne.

5) Interdiction de siéger au Parlement pendant un an

Jean-Marie Le Pen n'était pas étranger aux tribunaux, comparaissant fréquemment pour apologie de crimes de guerre, négationnisme, incitation à la haine ou injures publiques. Toutefois, c'est une condamnation pour violence qui lui a coûté son siège au Parlement européen pendant un an.

En 1997, l'eurodéputé agresse Annette Peulvast-Bergeal, maire socialiste de Mantes-la-Ville, lors des élections législatives. Il est condamné pour cette agression un an plus tard. Cette condamnation lui vaut également de perdre temporairement son poste de conseiller régional en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Après une bataille juridique en France et au niveau européen, il est finalement exclu en avril 2003, pour revenir aux élections européennes l'année suivante. "Une injustice majeure et des sanctions totalement disproportionnées", avait-il déclaré au moment de son exclusion.

6) Adieu au Parlement européen "inutile"

Après 35 ans passés dans l'hémicycle, Jean-Marie Le Pen n'a pas versé de larmes en faisant ses adieux au Parlement européen. Il a plutôt utilisé son dernier discours - un monologue amer de quatre minutes en français - pour déplorer la prétendue "inutilité" du Parlement européen face à "l'invasion des migrants".

"Vous, parlementaires, qui êtes restés aveugles, sourds et muets, vous serez maudits par l'avenir. L'Europe est impuissante. Pire : elle paralyse les réactions nationales qui devraient mobiliser ses peuples."

Après s'être plaint que l'institution n'était "qu'un moulin à vent" traînant des sacs de sable "au lieu de sacs de grain", Jean-Marie Le Pen fait remarquer que son seul souvenir, après huit mandats parlementaires consécutifs, est "un sentiment d'inefficacité". Il termine son discours sous les applaudissements des eurosceptiques.

7) Le scandale des emplois fictifs du Front national

Jean-Marie Le Pen et son parti, le FN, sont accusés d'avoir détourné des fonds entre 2004 et 2016. Le verdict est attendu le 31 mars 2025, mais en raison de sa mort, il ne sera jamais inculpé.

En septembre dernier, un procès s'est ouvert sur le détournement présumé de fonds européens par le parti de Marine Le Pen.

25 personnes, dont Jean-Marie Le Pen, sont accusées d'avoir détourné des fonds européens, destinés à rémunérer des assistants parlementaires d'eurodéputés, au profit d'individus qui travaillaient en fait pour le parti entre 2004 et 2016.

Jean-Marie Le Pen avait été déclaré inapte à assister au procès en raison de sa santé fragile. Son avocat avait déclaré qu'il "ne peut plus se déplacer et que ses facultés sont très diminuées".

Video editor • Leticia Batista Cabanas

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