À l’issue d’une réunion de dirigeants de pays soutenant Kyiv, Ursula von der Leyen appelle à augmenter massivement les dépenses militaires européennes. Volodymyr Zelensky s’est dit prêt à signer l’accord sur les minerais avec Washington, quelques jours après son échange houleux avec Donald Trump.
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"Nous devons mettre l'Ukraine en position de force", a déclaré la présidente de la Commission européenne aux journalistes réunis devant Lancaster House.
Le pays doit avoir "les moyens de se fortifier et de se renforcer" et d'assurer sa "survie économique et sa résilience militaire" à court et à long terme, a-t-elle poursuivi.
Ces moyens, a-t-elle expliqué, devraient inclure un soutien financier et militaire continu de la part des alliés et des garanties de sécurité "complètes" pour préserver un éventuel accord de paix avec la Russie. Ursula von der Leyen n'a pas détaillé les garanties de sécurité.
Parallèlement à cet effort, a-t-elle ajouté, l'Union européenne doit lancer une "vague" de dépenses de défense pour relever les défis sécuritaires posés par l'agression de la Russie.
"Nous devons vraiment intensifier massivement nos efforts", a déclaré Ursula von der Leyen. "Il est désormais de la plus haute importance d'augmenter les investissements en matière de défense pendant une période prolongée. Il en va de la sécurité de l'Union européenne. Et nous devons (...) nous préparer au pire".
La présidente de la Commission européenne devrait présenter un nouveau plan le 6 mars, date d'un sommet européen d'urgence à Bruxelles, afin d'augmenter considérablement les dépenses de défense dans les 27 États membres. Ce plan reposera sur trois piliers, a-t-elle déclaré en début de semaine : l'assouplissement des règles fiscales pour permettre un financement public plus important, la mobilisation des fonds communs de l'UE et la participation accrue de la Banque européenne d'investissement.
"Nous devons réarmer l'Europe de toute urgence", a-t-elle déclaré.
Ses commentaires interviennent deux jours après la débâcle diplomatique dans le bureau ovale, qui a vu le président américain Donald Trump et le vice-président JD Vance réprimander publiquement le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour son manque supposé de gratitude.
Ce dernier s'est plaint que l'accord sur les minerais de plusieurs milliards proposé par l'administration Trump, qui est dépourvu de garanties de sécurité, ne parviendrait pas à dissuader Vladimir Poutine de lancer un nouvel assaut un jour ou l'autre.
Interrogé dimanche soir sur cette escalade verbale et ses conséquences, il toutefois déclaré qu'il était prêt à signer l'accord sur les minerais avec Washington. "Si nous avons accepté de signer l’accord sur les minerais, nous sommes prêts à le signer", a-t-il affirmé.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs déclaré, à la presse anglaise, que "vu ce qu’il se passe, vu le soutien, me remplacer ne sera pas si facile". Il faisait allusion aux propos de Donald Trump, qui l'avait traité de "dictateur" et évoqué la tenue d'élections.
Interrogée sur le type de message qu'elle souhaitait adresser à Donald Trump, Ursula von der Leyen s'est montrée simple et directe.
"Nous sommes prêts, avec vous, à défendre la démocratie, à défendre le principe d'un État de droit qui interdit d'envahir (et) d'intimider son voisin ou de modifier les frontières par la force", a-t-elle déclaré.