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Quels pays européens participeront à la "coalition des volontaires" pour l'Ukraine ?

Le président français, le Premier ministre britannique et le président ukrainien (de gauche à droite) lors du sommet à Londres sur l'Ukraine
Le président français, le Premier ministre britannique et le président ukrainien (de gauche à droite) lors du sommet à Londres sur l'Ukraine Tous droits réservés  AP Photo
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Par Vincenzo Genovese & Grégoire Lory
Publié le Mis à jour
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La France et le Royaume-Uni ont lancé l'idée d'envoyer des troupes sur le terrain en guise de garantie après l'accord de paix. Mais jusqu'à présent, peu de pays semblent être d'accord.

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La France et le Royaume-Uni ont lancé l'idée de développer une « coalition des volontaires » pour la défense de l'Ukraine afin de contribuer à tout plan de paix futur lors du sommet qui s'est tenu dimanche à Londres.

Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a décrit la coalition comme un groupe de pays « prêts à soutenir l'Ukraine avec des troupes au sol et des avions dans les airs, en collaboration avec d'autres ».

Le mandat de ces éventuelles troupes en Ukraine n'est pas encore certain. Le directeur de l’IRSEM Europe (Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire), Philippe Perchoc, liste toute une série de questions relative à l’envoi de soldats.

« Est-ce que ça veut dire envoyer des troupes dans l'ouest de l'Ukraine pour libérer des soldats ukrainiens de l'ouest de l'Ukraine pour aller au front ? Est-ce que c'est du maintien de la paix ? C'est deux choses différentes. Et dans ce cas-là, de maintien de la paix, ça veut dire troupes de maintien de la paix qui sont positionnées sur le front pour empêcher les combats. Donc, c'est beaucoup de choses différentes », a-t-il expliqué à Euronews.

Les experts estiment que plusieurs milliers de soldats seraient nécessaires pour garantir de manière crédible le maintien de la paix. « Disons un corps d'armée de 50 000 soldats, pour envoyer un message clair à la Russie : nous sommes très sérieux à ce sujet », a souligné à Euronews Sven Biscop, de l'Institut Egmont basé à Bruxelles.

Mais si Londres et Paris sont manifestement prêts à explorer cette option, l'Europe a des positions très différentes sur cette question sensible.

Des pays hésitants

Certains pays européens semblent approuver l'initiative franco-britannique, mais ne se prononcent pas encore sur l'idée de déployer des soldats sur le terrain.

Le Portugal, par exemple, a assuré son plein soutien au plan qui sera défini par le Royaume-Uni et la France, mais Lisbonne considère qu'il est encore trop tôt pour envisager l'envoi de troupes en Ukraine dans le cadre d'une opération de maintien de la paix.

« L'envoi de forces nationales doit être soumis à l'avis du Conseil supérieur de la défense nationale, qui se réunira le 17 mars », a souligné le président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa.

Le Premier ministre néerlandais Dick Schoof a expliqué qu'il n'avait pris aucun engagement concret au nom de son pays, mais il a également assuré que les Pays-Bas se joindraient aux planificateurs militaires français et britanniques pour élaborer des solutions possibles.

L'Espagne pourrait également être de la partie, mais à un stade ultérieur. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a assuré que son pays n'avait « aucun problème » avec l'envoi de troupes à l'étranger, mais qu'à l'heure actuelle, en Ukraine, « l'effort est encore principalement politique et diplomatique ». Ce choix serait probablement soutenu par l'opinion publique nationale : 81,7 % des Espagnols sont favorables à l'envoi de soldats en Ukraine en tant que force de maintien de la paix, selon un sondage réalisé par la chaîne de télévision « La Sexta ».

Italie et Pologne : les sceptiques

La Première ministre italienne, Giorgia Meloni, fait partie des dirigeants les plus sceptiques. « Je reste perplexe quant à l'utilisation de troupes européennes. Je considère qu'il s'agit d'une solution qui risque de s'avérer très compliquée et probablement moins décisive que d'autres », a-t-elle déclaré aux journalistes après la réunion de Londres, soulignant toutefois que « le déploiement de troupes italiennes n'a jamais été à l'ordre du jour à ce stade ».

Selon elle, la meilleure option pour offrir des garanties de sécurité à l'Ukraine est d'impliquer d'une manière ou d'une autre l'article 5 de l'OTAN sur la défense collective, qui engage les membres de l'Alliance à se protéger mutuellement en cas d'attaque.

La manière de déployer cet article alors que l'Ukraine n'est pas membre de l'OTAN n'est toutefois pas claire, de sorte que la suggestion de Giorgia Meloni reste floue à ce stade.

Bien qu'elle ait été l'un des plus grands soutiens de l'Ukraine depuis l'invasion, la Pologne reste fermement opposée à l'envoi de troupes en Ukraine.

Le Premier ministre Donald Tusk a précisé que le pays avait déjà assumé un lourd fardeau en accueillant près de deux millions de réfugiés ukrainiens au cours des premières semaines de la guerre.

Varsovie apportera un soutien logistique et politique, mais pas de troupes sur le terrain, semble-t-il.

La Hongrie et la Slovaquie, pas du tout disposées à le faire

La Hongrie et la Slovaquie ont été les pays les plus critiques à l'égard du soutien militaire de l'UE à l'Ukraine et les plus favorables à l'ouverture d'un dialogue avec la Russie pour mettre fin à la guerre.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a accusé les dirigeants européens réunis à Londres de vouloir « poursuivre la guerre au lieu d'opter pour la paix ».

Le Premier ministre slovaque a émis des réserves sur la stratégie de « la paix par la force », qu'il considère comme « une justification de la poursuite de la guerre en Ukraine ».

Il est donc peu probable que les gouvernements hongrois et slovaque participent à une quelconque initiative, l'envoi de leurs troupes étant hors de question.

Quelle est la position de l'Allemagne ?

Tous les regards sont désormais tournés vers l'Allemagne, où un nouveau gouvernement est en cours de formation, avec à sa tête le chrétien-démocrate Friedrich Merz.

L'actuel chancelier allemand Olaf Scholz a exclu l'envoi de troupes allemandes en Ukraine, bien que son ministre de la Défense Boris Pistorius ait laissé entendre que des forces de maintien de la paix pourraient être stationnées dans une zone démilitarisée en cas de cessez-le-feu.

Cette position pourrait toutefois changer, même si la décision de déployer des soldats allemands en Ukraine risque d'être difficile à faire accepter par l'opinion publique nationale.

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