Après la mort du plongeur néerlandais Robcornelis Maria Huijben Uiben lors des opérations sur l'épave du superyacht Bayesian, les travaux de récupération ont repris au large de Porticello, tandis que les autorités continuent d'enquêter sur les causes de l'accident.
Après le naufrage qui a causé la mort de sept personnes en août 2023, et le récent décès d'un plongeur néerlandais lors d'opérations de plongée, les travaux de renflouement du superyacht Bayesian doivent reprendre ce jeudi au large de Porticello, en Sicile, si les conditions météorologiques le permettent.
C'est ce qu'a annoncé TMC Marine, la société chargée de superviser le projet. Les activités avaient été suspendues après le décès du plongeur néerlandais Robcornelis Maria Huijben Uiben, 39 ans, survenu lors d'une intervention technique en profondeur.
"La tragédie de la semaine dernière a profondément affecté toutes les personnes impliquées", déclare Marcus Cave, directeur de TMC Marine. "Cependant, l'équipe reste déterminée à mener à bien l'opération. Nous collaborons activement avec les autorités pendant que les conditions sont évaluées en vue d'une reprise en toute sécurité des activités préparatoires".
Samedi dernier, Robcornelis Maria Huijben Uiben était en train de couper le mât de charge à une profondeur de 49 mètres, dans le cadre des opérations de renflouage de l'épave du Bayesian, quand une perche aurait provoqué un violent recul, entraînant le détachement d'un morceau de métal qui aurait heurté le plongeur.
Le parquet de la ville de Termini Imerese, sous la direction du procureur Raffaele Cammarano, a ouvert un dossier pour faire la lumière sur le drame.
Sept morts dans le naufrage du Bayesian
L'accident du plongeur est le dernier chapitre tragique de la catastrophe du Bayesian.
Le naufrage du 19 août avait déjà coûté la vie au magnat britannique Mark Lynch et à sa fille Hannah, à l'homme d'affaires Jonathan Bloomer et à sa femme Judy, à l'avocat Chris Morvillo et à sa femme Neda, ainsi qu'au cuisinier du navire, Thomas Recaldo. Quinze autres personnes ont été sauvées.
Trois membres de l'équipage font actuellement l'objet d'une enquête pour homicide volontaire et naufrage volontaire : il s'agit du capitaine néo-zélandais James Cutfield, de l'officier mécanicien Tim Parker Eaton et du marin Matthew Griffith, qui était de quart sur la passerelle au moment de la tempête.
Les causes qui ont conduit au naufrage du superyacht Bayesian lors d'une violente tempête le 19 août dernier restent au centre de l'enquête coordonnée par le parquet de Termini Imerese.
L'hypothèse la plus crédible est celle d'un enchaînement d'erreurs humaines : en particulier, la dégradation des conditions météorologiques aurait été sous-estimée et les mesures d'urgence n'auraient pas été activées à temps pour sécuriser le navire et ses passagers.
Un rapport révèle des vulnérabilités techniques du superyacht
Des expertises techniques ont par ailleurs démontré que le Bayesian ne pouvait pas se pencher au-delà de 70 degrés lorsqu'il naviguait dans de mauvaises conditions météorologiques.
Or, l'équipage et le propriétaire du yacht n'étaient pas conscients de ces "vulnérabilités" car elles n'étaient pas indiquées dans le livret d'information relatif à la stabilité du Bayesian, selon le MAIB, l'organisme britannique chargé des enquêtes sur les incidents graves en mer.
"Une fois que le yacht s'est incliné au-delà d'un angle de 70°, la situation était irrécupérable", explique Andrew Moll, le chef du MAIB.
L'analyse de l'épave, une fois qu'elle aura été ramenée à la surface, sera par ailleurs cruciale pour vérifier l'étanchéité structurelle du navire et évaluer la présence de défaillances mécaniques ou de dommages antérieurs.