Le mur des Justes du Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant de la communauté juive ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi. Les autorités suspectent une opération d'ingérence pilotée par la Russie.
Trois ressortissants serbes ont été mis en examen jeudi soir pour avoir aspergé de peinture verte trois synagogues et un restaurant juif de la capitale française dans la nuit de vendredi à samedi dernier.
Ils sont accusés de dégradations sur biens privés, d’un bien classé et d’un édifice de culte, pour un motif religieux, dans le but de servir les intérêts d’une puissance étrangère. Les trois hommes risquent vingt ans de réclusion criminelle et 300 000 € d'amende.
Deux d'entre eux ont été placés en détention provisoire jeudi ; la justice se prononcera sur le cas du troisième dans le courant de la semaine prochaine.
Les trois Serbes avaient été interpellés lundi à Antibes, dans les Alpes-Maritimes, alors qu'ils s’apprêtaient à quitter le pays.
Deux affaires antérieures et similaires
Deux affaires présentent des similitudes avec les jets de peinture sur le Mémorial de la Shoah et trois synagogues.
En mai 2024, des inconnus ont tagué des "mains rouges" sur le mur des Justes, là encore sur le Mémorial de la Shoah. Les "mains rouges" sont le symbole du lynchage à mort de trois soldats israéliens à Ramallah, en 2000.
Trois Bulgares ont été mis en examen et placés en détention provisoire en fin d’année dernière dans le cadre de cette affaire, que les services de sécurité français considèrent comme une opération d’ingérence étrangère.
En novembre 2023,** la France avait condamné "l’amplification et la primo-diffusion sur les réseaux sociaux des photos de tags représentant des étoiles de David" à Paris.
Les autorités avaient expulsé un couple de Moldaves pris sur le fait après avoir tagué plusieurs dizaines d’étoiles de David sur des façades d’immeubles. Le couple assure avoir agi sur commande et contre rémunération. Une conversation en russe, sur leur téléphone, atteste cette version, selon la police.
La découverte des tags, juste après les massacres du 7 octobre 2023 et au moment d’une forte résurgence des actes antisémites, avait suscité une vive émotion.
La diplomatie russe a nié toute implication et qualifié de "stupides" et "indignes" les soupçons relayés par la presse.