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Les Européens largement favorables à l'augmentation des budgets nationaux de défense

Cette photo non datée fournie jeudi 5 janvier 2023 par l'armée française montre des chars AMX-10 RC.
Cette photo non datée fournie jeudi 5 janvier 2023 par l'armée française montre des chars AMX-10 RC. Tous droits réservés  Jeremy Bessat via AP
Tous droits réservés Jeremy Bessat via AP
Par Alice Tidey
Publié le Mis à jour
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L'enquête intervient à la veille d'un sommet de l'OTAN au cours duquel ces derniers devraient plus que doubler l'objectif de dépenses de défense militaires.

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Le soutien à l'augmentation des dépenses de défense nationale semble largement répandu en Europe, même si la plupart des personnes interrogées semblent penser qu'il est impossible de devenir indépendant des États-Unis en matière de sécurité et de défense avant la fin de la décennie, selon une nouvelle enquête de grande envergure.

La plupart des 16 400 personnes interrogées dans 12 pays européens par le Conseil européen des relations étrangères (ECFR) se sont déclarées favorables à l'augmentation des dépenses de défense nationale de leur pays, avec de nettes majorités en Pologne, au Danemark, au Royaume-Uni, en Estonie et au Portugal.

Plusieurs pays sont divisés sur la question, comme la Roumanie (50 %), l'Espagne (46 %), la France (45 %), la Hongrie (45 %), l'Allemagne (47 %) et la Suisse (40 %), mais ont tout de même exprimé leur soutien à l'augmentation des dépenses de défense, l'Italie étant le seul pays sondé où la majorité (57 %) était "plutôt" ou "fortement" opposée à cette idée.

Cependant, le sondage révèle également que le scepticisme quant à la capacité de l'UE à devenir indépendante des États-Unis en termes de défense et de sécurité au cours des cinq prochaines années est élevé.

Ce n'est qu'au Danemark et au Portugal qu'une majorité de personnes interrogées s'est montrée optimiste quant à la possibilité de devenir indépendant des États-Unis avant la fin de la décennie. La plupart des personnes interrogées en France et en Roumanie semblent également croire que c'est possible (44 % et 45 % respectivement).

En revanche, la plupart des personnes interrogées en Pologne, en Estonie et en Espagne pensent le contraire. En Italie et en Hongrie, une majorité de personnes interrogées (54 % et 51 % respectivement) considèrent que l'autonomie de l'UE en matière de sécurité et de défense est "très difficile" ou "pratiquement impossible" à réaliser dans les cinq prochaines années.

Les Allemands sont plus ou moins également partagés sur la question, 44 % d'entre eux estimant qu'il est possible d'y parvenir et 45 % qu'il est difficile ou plutôt impossible d'y parvenir.

Toutefois, l'enquête révèle que le soutien à l'Ukraine n'est pas subordonné à la poursuite de l'aide de Washington.

Dans 11 des 12 pays sondés, une majorité ou tout au moins une part proche de celle-ci des habitants sont opposés à l'idée que l'Europe retire son soutien militaire à l'Ukraine, pousse l'Ukraine à renoncer aux territoires occupés par la Russie ou lève les sanctions économiques contre la Russie, même si les États-Unis modifient leur politique sur ces points.

L'effet Donald Trump

Ces résultats s'expliquent en partie par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche et par la rhétorique anti-européenne que lui-même et certains membres de son administration ont employée au sujet du commerce et de la défense et qui a suscité un sentiment anti-américain dans certains pays européens.

Néanmoins, bien qu'une majorité de personnes dans 10 pays pensent que Trump nuit aux relations entre l'UE et les États-Unis, la plupart sont d'avis que les relations seront réparées une fois qu'il aura quitté ses fonctions.

L'enquête intervient un jour avant que les dirigeants des 32 États membres de l'OTAN ne se réunissent à La Haye pour leur sommet annuel.

Donald Trump a exigé que l'objectif de dépenses de défense de l'alliance soit relevé de son niveau actuel de 2 % du PIB à 5 %, et a jeté le doute sur le soutien à long terme de Washington à la sécurité européenne.

La proposition actuellement sur la table prévoit une augmentation à 3,5 % des dépenses militaires de base, avec 1,5 % supplémentaire pour les investissements liés à la défense qui inclurait les infrastructures, la cybersécurité et l'argent pour stimuler une approche de la sécurité à l'échelle de la société tout entière.

Le premier ministre Pedro Sánchez a écrit dans une lettre adressée la semaine dernière au secrétaire général de l'OTAN, Mark Rutte, que Madrid "ne peut pas s'engager sur un objectif de dépenses spécifique en termes de PIB".

"Pour l'Espagne, s'engager sur un objectif de 5 % serait non seulement déraisonnable, mais également contre-productif, car cela éloignerait l'Espagne des dépenses optimales et entraverait les efforts actuels de l'UE pour renforcer son écosystème de sécurité et de défense", a écrit le Premier ministre espagnol dans la lettre qui a été vue par l'Associated Press.

L'enquête de l'ECFR note toutefois que les personnes interrogées en Espagne s'inquiètent un peu plus du fait que leur pays ne dépense pas assez pour la défense, au détriment de leur sécurité, que du fait qu'il dépense trop pour la défense, au détriment d'autres domaines de dépenses publiques. La grande majorité d'entre eux ne s'est toutefois pas prononcée sur la question.

En fait, sur cette question, les 12 pays étaient également divisés, le Danemark, le Royaume-Uni, la Pologne, la Roumanie et l'Allemagne rejoignant leurs homologues espagnols, tandis que les six autres pays penchaient pour l'autre position.

L'UE a tenté de dissiper certaines craintes en lançant un programme de relance de la production et du déploiement de la défense qui, espère-t-elle, incitera les États membres à investir 800 milliards d'euros dans ce secteur au cours des quatre prochaines années.

La principale force de frappe financière du plan réside dans le fait qu'il permet aux États membres de s'écarter des règles budgétaires strictes de l'Union, à condition que les dépenses supplémentaires soient exclusivement consacrées à la défense.

L'autre pilier, appelé SAFE, prévoit que la Commission accorde des prêts aux États membres à des taux préférentiels par rapport à ce que la plupart d'entre eux obtiendraient s'ils se procuraient eux-mêmes les fonds sur le marché. L'exécutif européen autorise également la réaffectation aux dépenses de défense de fonds européens non utilisés et précédemment affectés à d'autres programmes.

La défense devrait également être l'un des principaux sujets à l'ordre du jour du sommet des dirigeants de l'UE qui se tiendra jeudi à Bruxelles.

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