La Nouvelle-Calédonie fut le théâtre d'importants soulèvements indépendantistes en mai 2024, déclenchés par un projet de réforme de la France, afin d'accorder le droit de vote aux élections provinciales à des milliers de résidents, sans avoir consulté au préalable les indépendantistes.
Plus d'un an après les émeutes meurtrières qui ont frappé la Nouvelle-Calédonie, le président Emmanuel Macron réunit les dirigeants de l'archipel du Pacifique pour un sommet à Paris à partir de mercredi.
L'événement portera sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie et réunira des législateurs, des personnalités du monde économique et des représentants de la société civile de l'archipel.
Il fait suite à l'échec des négociations entre les politiciens indépendantistes et non-indépendantistes qui eut lieu en mai cette année, lorsque le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, avait organisé une réunion de trois jours qui n'avait abouti à rien.
Le projet "Souveraineté avec la France" du ministre, qui prévoyait l'introduction de la double nationalité française et néo-calédonienne, a suscité une réaction violente de la part des loyalistes. De l’autre côté du spectre, les politiciens indépendantistes sont pour une indépendance totale, tandis que beaucoup d'autres veulent une plus grande autonomie.
Cette fois-ci, M. Macron a annoncé que les discussions dureraient "aussi longtemps que nécessaire", afin de garantir que les questions clés soient abordées "avec tout le sérieux qu'elles méritent". À l'heure actuelle, les discussions devraient se poursuivre jusqu'au week-end, sans qu'aucune échéance ne soit fixée.
Toutefois, le contenu et le calendrier de ce nouveau sommet restent flous.
Plusieurs discussions seront consacrées à l'économie et à l'avenir du nickel, la Nouvelle-Calédonie détenant entre 20 et 30 % des ressources mondiales de nickel.
La Nouvelle-Calédonie fut touchée par de massives émeutes en mai 2024, déclenchées par un projet de réforme constitutionnelle du gouvernement français afin d'accorder le droit de vote à des milliers de résidents non autochtones installés depuis longtemps. Les émeutes avaient causé la mort de 14 personnes et coûté des milliards d'euros suite aux dégâts.
À l'heure actuelle, seuls les Kanaks (la population autochtone de Nouvelle-Calédonie) et les personnes arrivées de France avant 1998 peuvent voter aux élections provinciales. Cependant, depuis 1998, 40 000 ressortissants français supplémentaires se sont installés dans le territoire d'outre-mer de la Nouvelle-Calédonie.
La France a organisé trois référendums en Nouvelle-Calédonie sur l'indépendance entre 2018 et 2021, dans le cadre de l'Accord de Nouméa, un accord de paix datant de 1988 ayant mis fin aux violences entre indépendantistes et loyalistes.
Une majorité d'électeurs a choisi de rester dans le giron de la France au lieu de soutenir l'indépendance. Le peuple kanak indépendantiste a rejeté les résultats du dernier référendum de 2021, qu'il a boycotté étant donné qu'il s'était tenu au plus fort de la pandémie de COVID-19 qui a gravement touché la communauté kanak.
Selon le recensement de 2019, 32,5 % des Kanaks, représentant 41 % de la population totale de l'archipel, vivent dans la pauvreté.