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Non, la police néerlandaise n'a arrêté aucun Israélien pour crimes de guerre à Gaza

Khan Younès, bande de Gaza, le 21 août 2025
Khan Younès, bande de Gaza, le 21 août 2025 Tous droits réservés  Mariam Dagga/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Tous droits réservés Mariam Dagga/Copyright 2025 The AP. All rights reserved
Par Lauren Walker & Nathan Joubioux
Publié le Mis à jour
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Plusieurs messages sur les réseaux sociaux affirment que la police néerlandaise a arrêté deux militaires israéliens. Cependant, dans les deux cas, les photos montrent l'arrestation d'autres personnes dans d'autres pays.

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Plusieurs messages postés sur les réseaux sociaux ces derniers jours affirment que des militaires israéliens ont été arrêtés par la police néerlandaise.

L'une des photos montre un officier de police guidant une jeune femme par le bras. Selon la légende, il s'agirait d'une militaire nommée Yukhal Yulita.

"La police néerlandaise a arrêté l'officier israélien Yukhal Yulita alors qu'elle passait ses vacances en Europe. Elle est accusée par des groupes de défense des droits de l'homme de crimes de guerre à Rafah, où Israël a massacré des civils et rasé des quartiers entiers", peut-on lire dans le message, partagé sur X, Facebook et LinkedIn.

LinkedIn/Euronews
LinkedIn/Euronews Des publications sur les réseaux sociaux affirment que cette photo montre l'arrestation d'un soldat israélien, ce qui est faux.

Une autre photo prétend montrer la police néerlandaise arrêtant un supposé général de division israélien appelé Shitan Shaul, qui serait un commandant du corps blindé. Là encore, les internautes affirment qu'il a été arrêté pour crimes de guerre à Rafah, près de la frontière égyptienne.

Une fêtarde britannique et un gangster irlandais

Cependant, des recherches d'images inversées pour les deux photos révèlent qu'elles représentent des personnes différentes, arrêtées dans d'autres pays que ceux mentionnés dans les messages des médias sociaux.

L'image partagée dans les messages liés à l'arrestation supposée de Yukhal Yulita remonte à août 2016. Elle apparaît dans un article publié par le tabloïd britannique The Daily Mail sur des personnes faisant la fête à Newcastle. "La police éloigne une fille (à droite) de la scène dans le centre ville", est-il écrit dans le papier du Daily Mail.

En outre, il est écrit "police" sur la manche du policier. Or, aux Pays-Bas, les uniformes portent le mot "politie".

Par ailleurs, la photo prétendant illustrer la récente arrestation de Shitan Shaul date en fait de septembre 2022. Elle a été publiée dans de nombreux médias et illustre l'arrestation de "l'un des plus grands blanchisseurs d'argent d'Europe", John Francis Morrissey, surnommé "Johnny Cash" par les journaux irlandais, lors d'un raid dans le sud de l'Espagne.

L'opération a été menée par la Guardia Civil espagnole, dont un agent est visible à gauche du détenu. La Garda irlandaise, dont le logo est visible sur l'uniforme de la personne à droite, a également participé à cette arrestation.

Un porte-parole du parquet national néerlandais a également confirmé à Euroverify que la police néerlandaise n'avait arrêté aucun citoyen israélien répondant aux noms de Yukhal Yulita ou Shitan Shaul. "Aucun soldat israélien n'a été arrêté aux Pays-Bas pour avoir commis des crimes de guerre", a ajouté le porte-parole.

Arrestations en Belgique

La photo de la jeune femme escortée par la police britannique avait déjà été publiée sur les réseaux sociaux. Elle était désignée comme une soldate israélienne nommée Yukhal Yulita. Le message précisait qu'elle était l'un des deux Israéliens arrêtés en Belgique, en relation avec des crimes de guerre présumés.

"La police belge a arrêté deux terroristes israéliens dans le cadre d'allégations de crimes de guerre liés au conflit à Gaza", peut-on lire dans le message. "Les allégations comprennent de graves violations du droit international humanitaire, telles que l'utilisation de boucliers humains et la destruction gratuite, avec des preuves tirées de l'activité des soldats sur les médias sociaux."

Deux membres des Forces de défense israéliennes (FDI) ont en effet été arrêtés par la police en Belgique après qu'une plainte a été déposée par l'ONG Hind Rajab Foundation et le Global Legal Action Network (GLAN). Ces organisations, basées en Belgique, ont affirmé que les deux hommes, qui seraient membres de la brigade Givati, ont commis de graves crimes de guerre dans la bande de Gaza.

L'ONG surveille les réseaux sociaux pour repérer les soldats israéliens en permission publiant des photos depuis l'étranger. Ces photos sont généralement précédées d'images de Gaza. À partir de ces posts, la Fondation Hind Rajab demande aux pays hôtes de les arrêter et de les poursuivre en justice.

Le parquet fédéral, qui a reçu les plaintes, a confirmé que les soldats participaient au festival de musique Tomorrowland. Ils y auraient été vus en train d'agiter le drapeau de leur unité militaire.

La Cour pénale internationale (CPI) a été saisie de ces affaires. "La CPI mène actuellement une enquête sur d'éventuelles violations graves du droit humanitaire dans les territoires palestiniens", a déclaré le ministère public.

Trois mandants d'arrêts

Le tribunal de La Haye a déjà délivré trois mandats d'arrêt publics liés au conflit entre Israël et Gaza. Ils visent le plus haut commandant de la branche militaire du Hamas, Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l'ancien ministre israélien de la défense Yoav Gallant.

La Fondation Hind Rajab s'est félicitée de la décision de renvoyer les affaires devant la CPI, déclarant que cela "confirme que l'affaire a atteint le plus haut niveau d'attention juridique internationale".

Toutefois, l'ONG a critiqué la Belgique, estimant qu'elle aurait dû aller plus loin. "Selon nous, les suspects auraient dû être non seulement arrêtés, mais aussi détenus et poursuivis en Belgique ou extradés vers la CPI", peut-on lire dans une déclaration. "Libérer des individus accusés de manière crédible de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité non seulement sape la confiance du public dans la justice, mais risque de renforcer le sentiment d'impunité et de permettre à ces individus de commettre d'autres atrocités."

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