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Appel à soutenir le peuple iranien et cibler le régime

Un portrait de Mahsa Amini est tenu lors d’un rassemblement appelant à un changement de régime en Iran après la mort d’Amini, à Washington le samedi 1er octobre 2022.
Un portrait de Mahsa Amini est tenu lors d’un rassemblement appelant à un changement de régime en Iran après la mort d’Amini, à Washington le samedi 1er octobre 2022. Tous droits réservés  AP Photo
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Par Amandine Hess
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La répression s'accentue en Iran, alertent des défenseurs des droits de l'Homme reçus au Parlement européen pour commémorer le mouvement "Femme, vie, liberté", lauréat du prix Sakharov 2023.

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Des eurodéputés appellent à poursuivre le soutien à la société civile iranienne, trois ans après le décès en détention de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire obligatoire. Le décès de la jeune femme kurde de 22 ans avait entraîné des manifestations d'ampleur violemment réprimées par le régime.

L'Iran a exécuté plus de 900 personnes en 2024, selon les Nations unies. Le mois dernier, Téhéran a annoncé avoir arrêté plus de 21 000 personnes qu'elle accuse d'espionnage pour Israël lors de la guerre des 12 jours en juin. 

"La persécution des militants continue. La discrimination contre les femmes se poursuit. Plusieurs femmes sont dans le couloir de la mort. Beaucoup d’entre elles sont emprisonnées. Elles sont dans cette prison appelée Qarchak qui a une situation horrible", déclare à Euronews Shahin Milani, directeur exécutif du Centre de documentation sur les droits humains en Iran (IHRDC), qui collecte des preuves sur les violations des droits de l'Homme en Iran pour lutter contre l'impunité du régime.

La société civile accuse le régime iranien de destruction systématique de preuves afin de dissimuler ses abus et d'enterrer tout espoir de justice. En août, les autorités ont détruit la section du cimetière de Behesht-e Zahra de Téhéran où sont enterrés des milliers de prisonniers politiques exécutés dans les années 1980.

Les autorités iraniennes ont également recours à"la répression transnationale numérique" pour tenter d'intimider et de réduire au silence les dissidents au-delà de ses frontières, alerte Marcus Michaelsen, chercheur au Citizen Lab. Téhéran mène par exemple des campagnes d'hameçonnage et des campagnes de diffamation sur les réseaux sociaux pour décridibiliser les opposants exilés à l'étranger.

Face à la répression, Noushin Keshavarznia, défenseuse des droits des femmes, demande à la communauté internationale de soutenir la société civile iranienne et les médias indépendants et ce, "pas seulement en temps de crise"

Retour des sanctions

À l'approche d'un retour imminent des sanctions contre l’Iran, l'eurodéputée allemande (Verts/ALE) Hannah Neumann appelle l'UE à intensifier la pression sur le régime iranien tout en soutenant les défenseurs des droits de l’Homme.

"Il est important que nous augmentions la pression sur ce régime brutal qui réprime son propre peuple, qui apporte aussi la terreur dans la région et avec la répression transnationale, même en Europe", déclare à Euronews Hannah Neumann.

"Mais en même temps, nous devons nous assurer que les sanctions sont très ciblées, qu’elles sont contre le régime, qu’elles rendent leur vie difficile, mais aussi que nous renforçons ceux qui à l’intérieur de l’Iran se battent pour la démocratie, qui luttent pour la liberté, la société civile, les militants et autres", ajoute-t-elle.

Face à l’impasse des négociations sur le nucléaire iranien, la troïka européenne (UE3), composée de l’Allemagne, la France, et le Royaume-Uni, a réactivé fin août le mécanisme de “snapback” qui vise à réimposer des sanctions contre l’Iran dans un délai de 30 jours. 

Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné son feu vert vendredi à un rétablissement des sanctions. Toutefois des négociations diplomatiques sont en cours et pourraient toujours déboucher sur un accord de dernière minute.  

De son côté le ministre des Affaires étrangères de l'Iran, Seyed Abbas Araghchi, a appelé l'ONU à "choisir la diplomatie plutôt que la confrontation" et affirme avoir proposé un plan d'action à l'UE3 "pour éviter une crise inutile et évitable", selon un message publié sur X le 18 septembre.

Il a également accusé Berlin, Paris et Londres d'agir "au nom d'Israël et des États-Unis" et "de poursuivre la pression sur le peuple iranien", en ajoutant que l'activation du mécanisme de "snapback" est "immoral, injustifié et illégal", dans un message publié sur X le 29 août.

Téhéran a augmenté ses réserves d'uranium enrichi à 60%, un niveau proche du seuil de 90% nécessaire à la production d'armes nucléaires, alors que l'accord de 2015 limite l'enrichissement à 3,67%. Avant la guerre des 12 jours contre Israël, les réserves iraniennes d'uranium enrichi à 60% s'élevaient à 440,9 kg, selon un rapport confidentiel de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

En l’absence d’un compromis, les sanctions économiques devraient être rétablies le 28 septembre. 

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