Les eurodéputés indiquent que les recherches montrent qu'un mineur sur quatre présente aujourd'hui une utilisation "problématique" du smartphone, comparable à une addiction.
Le rapport a été approuvé par une large majorité de 483 voix pour, 92 contre et 86 abstentions lors d'un vote non contraignant qui s'est tenu à Strasbourg.
La proposition suggère que les enfants et les adolescents de moins de 16 ans ne devraient pas avoir accès aux médias sociaux, aux plateformes de partage de vidéos et aux robots de conversation.
Cette décision intervient une semaine seulement après que le président français Emmanuel Macron a reproché aux grandes entreprises technologiques américaines et aux algorithmes chinois - en faisant référence à TikTok, sans le nommer - de créer une culture de harcèlement, d'intimidation et d'extrémisme.
Emmanuel Macron a déclaré que ces plateformes ne contribuaient pas à la liberté d'expression, mais favorisaient au contraire un environnement de "Far West" avec peu de contrôle.
Les défenseurs des médias sociaux en tant que plateforme de "liberté d'expression radicale", tels qu'Elon Musk, propriétaire de Tesla et de X, soutiennent que les autorités européennes tentent de faire taire les voix alternatives par le biais de la réglementation.
En début de semaine, un représentant américain s'est rendu à Bruxelles et a exhorté la Commission à revoir sa mise en œuvre des règles numériques en échange de meilleures conditions commerciales avec les États-Unis.
Jusqu'à présent, l'UE a refusé de modifier son cadre réglementaire historique dans le cadre de la loi sur les marchés numériques et de la loi sur les services numériques, estimant qu'il s'agissait d'une question de souveraineté.
Le président français appelle à davantage de mesures "pour créer une souveraineté numérique qui protège nos enfants, nos adolescents et notre espace démocratique".
La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, abonde dans le même sens.
Impact négatif sur la santé mentale des adolescents
Dans le rapport, les députés ont indiqué que les recherches montrent qu'un mineur sur quatre présente aujourd'hui une utilisation "problématique" du smartphone, comparable à une addiction.
Les législateurs ont mis en garde contre les conceptions manipulatrices, telles que le défilement infini ou le défilement doom. Ils ont également déclaré que les vidéos en lecture automatique et les algorithmes de recommandation personnalisée nuisent au bien-être, à la concentration et au sommeil des enfants.
Les législateurs ont salué les projets de la Commission visant à développer une application européenne de vérification de l'âge et à déployer le portefeuille européen d'identité numérique.
Les plateformes sont responsables de la sécurité de leurs services et de leur adaptation aux jeunes utilisateurs.
Le rapport préconise une application plus stricte des règles numériques existantes, en particulier la loi sur les services numériques, qui inclut la protection des mineurs en ligne.
Ursula von der Leyen, a déclaré lors de son discours annuel sur l'état de l'Union, en septembre, que la Commission envisagerait de suivre l'exemple de l'Australie, qui a interdit les médias sociaux aux adolescents.
"Je suis de près la mise en œuvre de leur politique pour voir quelles prochaines mesures nous pouvons prendre ici en Europe. Je vais charger un groupe d'experts de me conseiller d'ici la fin de l'année sur la meilleure approche à adopter pour l'Europe".
"Nous aborderons cette question avec prudence et nous écouterons tout le monde. Et dans tout ce travail, nous serons guidés par la nécessité de responsabiliser les parents et de construire une Europe plus sûre pour nos enfants", a-t-elle ajouté.