La présidente du conseil italien a fait part de ses réserves sur le projet d'Ursula von der Leyen de signer l'accord commercial entre l'UE et le Mercosur avant la fin de l'année. La position de l'Italie est déterminante pour la décision finale.
La signature de l'accord UE-Mercosur dans les prochains jours est "prématurée", a déclaré la présidente du conseil italien Giorgia Meloni lors d'une allocution devant le Parlement italien à Rome mercredi.
L'hésitation de l'Italie à soutenir l'accord pourrait être déterminante pour le succès ou l'échec du projet de la Commission européenne de signer l'accord commercial avec les pays d'Amérique du Sud samedi à Foz do Iguaçu, une ville frontalière entre l'Argentine et le Paraguay.
Rome se trouve face à une équation difficile, cherchant à conjuguer les intérêts de son industrie - la deuxième de l'UE - et de son important secteur agricole.
L'Italie est donc sous les feux de la rampe, car la majorité qualifiée est requise pour donner à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le mandat de signer l'accord.
"Il est nécessaire d'attendre que le paquet de mesures supplémentaires visant à protéger le secteur agricole soit finalisé, expliqué et discuté avec nos agriculteurs", a déclaré Mme Meloni dans son discours devant la Chambre des députés italienne avant le sommet du Conseil de l'UE de jeudi.
"Cela ne signifie pas que l'Italie a l'intention de bloquer ou de s'opposer (à l'accord), mais nous avons l'intention d'approuver l'accord uniquement lorsqu'il comprendra des garanties adéquates de réciprocité pour notre secteur agricole", a déclaré Mme Meloni.
"Je suis convaincu qu'au début de la nouvelle année, toutes ces conditions pourront être remplies", a-t-elle ajouté.
La position de l'Italie est cruciale, car la France, la Hongrie, la Pologne et l'Autriche s'opposent à l'accord. L'Irlande et les Pays-Bas, malgré leur opposition passée, n'ont pas officiellement fait connaître leur position. La Belgique s'abstiendra.
Après un quart de siècle de négociations, Bruxelles est parvenue il y a un an à finaliser un accord avec le Mercosur – marché commun sud-américain qui compte l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay, ainsi que la Bolivie qui n'est pas intégrée au traité commercial avec les Européens - que l'Union européenne présente comme le plus important jamais conclu en matière de réduction des droits de douane.