En télétravail, un député argentin embrasse un sein de sa femme, ça passe en direct au Parlement

L'écran panoramique installé au Parlement argentin à cause de la pandémie de Covid-19 - Buenos Aires, le 13 mai 2020
L'écran panoramique installé au Parlement argentin à cause de la pandémie de Covid-19 - Buenos Aires, le 13 mai 2020 Tous droits réservés JUAN MABROMATA/AFP
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Par Joël Chatreau
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Un geste intime - embrasser un sein de sa conjointe - peut devenir un scandale national si l'on n'est pas assez concentré sur son télétravail. En Argentine, un député en visioconférence avec le Parlement vient de l'apprendre à ses dépens. Les images de la scène passent sans cesse sur les médias.

Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets, les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées
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Cette tirade du "Tartuffe" de Molière pourrait résumer l'affaire qui fait tant parler et couler d'encre en Argentine.

Tout est parti, disons, d'un acte de tendresse : le député Juan Emilio Ameri, chez lui en télétravail, a embrassé un sein de sa compagne qui s'était assise sur ses genoux. Seulement voilà, à cause des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19, il se trouvait alors en visioconférence afin de participer à une session parlementaire qui se tenait jeudi 24 septembre à Buenos Aires. Et patatras ! Tous ses collègues ont assisté à la scène intime en direct sur l'écran géant installé dans l'hémicycle.

L'histoire a rapidement pris une dimension érotique et scandaleuse à travers tout le pays. La vidéo du "moment fatal" tourne désormais sur de nombreuses télévisions argentines et sur internet (voir ci-dessous le média en ligne Nexofin).

Une sorte d'apothéose après les autres déboires des députés

Résultat, l'élu de la province de Salta, dans le nord-est de l'Argentine (en photo ci-dessous), a été suspendu. Une commission disciplinaire parlementaire s'apprêtait à décider, ou non, d'une sanction à son encontre mais l'intéressé a finalement choisi de démissionner de sa fonction, comme l'ont annoncé les médias argentins au cours de la journée de vendredi.

En interrompant brutalement la session de jeudi, le président du Parlement argentin, Sergio Massa, s'est dit offusqué, rappelant au passage les différents déboires vécus par l'instance ces derniers mois :

Tout au long de ces mois en télétravail, nous avons vécu différentes situations où un député s'est endormi, où un autre s'est caché, mais aujourd'hui nous avons vécu une situation qui dépasse les règles de bienséance de cette maison

La faute à internet et à "pas de chance"

Le député, se confondant en excuses, exprimant des regrets et parlant de sa "grande honte"- d'autant qu'il appartient à une formation politique de Frente de Todos, la coalition gouvernementale - a expliqué qu'il pensait que sa connexion internet avait été interrompue pour des raisons techniques au moment où il a embrassé le sein de sa conjointe.

Ici, dans tout l'intérieur du pays, la connexion est très mauvaise. Ma conjointe est sortie des toilettes, je lui ai demandé comment étaient ses prothèses et je l'ai embrassée, car il y a dix jours elle a été opérée pour des prothèses mammaires
Juan Emilio Ameri
Député d'Argentine

Résigné, Juan Emilio Ameri, a aussi mis sa faute sur le dos de la malchance :

Cela n'aurait pas dû arriver et ça m'est arrivé !

Le parlementaire témoigne de la grande déconvenue de sa compagne qui, selon lui, n'arrête pas de pleurer. Il faut dire que les images de leur geste intime ont maintenant été vues par presque tous les Argentins, et bien d'autres personnes dans le monde. Comme d'habitude, le pire des commentaires salaces et de la bêtise humaine se déverse allègrement sur les réseaux sociaux.

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