Le satellite européen Planck remonte jusqu'à la nuit des temps

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Par Euronews
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Des scientifiques ont réalisé une nouvelle carte de la lumière originelle de l’univers. Une carte qui soulève des questions de fond sur le Big Bang. “L’idée derrière Planck, c‘était de réaliser la meilleure cartographie possible du rayonnement thermique issu du Big Bang”, explique Bruce Partridge, professeur d’astronomie au Haverford College. Et cette cartographie, la plus précise qui soit, renferme des informations scientifiques auxquelles personne ne s’attendait. “Cette carte est très spéciale : elle représente le rayonnement de fond cosmologique hyperfréquence, réalisée grâce au satellite Planck,” dit Jan Tauber, un scientifique du projet Planck de l’ESA, en montrant une carte arrondie aux couleurs oranges et bleu.

Le rayonnement de fond cosmologique hyperfréquence, c’est le rayonnement lumineux ou thermique, émis 380.000 ans après le Big Bang. Le rayonnement était alors intimement lié à la matière. C’est pourquoi le représenter sous forme de carte permet de mieux comprendre la structure de l’univers primordial. Cette carte confirme certaines connaissances, mais en remet aussi certaines en cause : “nous avons détecté des éléments surprenants, des éléments qui ne collent pas,” ajoute Jan Tauber. “Par exemple, à un endroit de la carte, on peut voir ce que l’on appelle un point froid, c’est-à-dire une vaste zone dans le ciel où nous observons un déficit de signal. Nous nous attendions à voir plus de signaux ici, mais ce n’est pas le cas. C’est clairement une anomalie.”

Planck est une mission de l’Agence Spatiale Européenne qui intéresse les scientifiques du monde entier, notamment aux Etats-Unis. Selon Bruce Partridge, l’un des premiers contributeurs au projet, “Planck est le premier instrument qui pratique des relevés sur la totalité du ciel quelque soit la sensibilité. Rappelez-vous des avancées qu’ont connu les appareils photo, quand ils sont passés de quelques méga-pixels à six, huit, puis douze méga-pixels. Planck fait le même bond en avant : des résolutions bien plus élevées et une plus forte sensibilité pour cartographier cette surface.”

Malgré cette haute résolution, les scientifiques devaient s’assurer de ne pas capter de mauvaises interférences issues d’objets bien plus proches de la terre. Car notre galaxie elle-même émet un rayonnement thermique qui peut biaiser ou imiter la chaleur issue du Big Bang. Planck a donc été conçu de façon à isoler les signaux cosmologiques issus du Big Bang.

Cette mission va vraisemblablement apporter un éclairage nouveau sur la transformation de l’univers, de sa naissance à aujourd’hui et sur son évolution future. “Quel âge a l’univers ? Est-il vraiment en expansion ? Cela a-t-il commencé avec le Big Bang ? Grâce à ces observations, on trouve des réponses à ces questions. Oui, ça a commencé avec le Big Bang. Nous savons quand il s’est produit: il y a 13,7 milliards d’années, pas 14, pas 15, mais 13,7 milliards d’années. Ce sont des réponses basées sur des observations,” s‘émerveille le professeur Bruce Partridge.

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