Japon : le « Beethoven contemporain » avait un nègre

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Par Euronews
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C’est l’histoire d’une arnaque longue de 20 ans.

Celui qu’on appelait « Beethoven contemporain », le Japonais Mamoru Samuragoshi, n’était ni sourd, ni compositeur de musique classique, contrairement à ce qu’il affirmait depuis près de 20 ans.

Ces informations viennent d’être révélées par son « nègre », Takashi Niigaki, dans une interview à un hebdomadaire. Ce dernier a déclaré avoir décidé de sortir de l’ombre en apprenant que le patineur japonais Dadais Wakizashi devait concourir avec des chances de médaille sur une musique attribuée au « Beethoven contemporain ».

Selon le récit de sa vie, Samuragoshi était devenu complètement sourd à l’âge de 35 ans, mais il a continué à composer, notamment la « Symphonie No.1, Hiroshima », dédiée aux victimes de la bombe nucléaire. Au fil des ans, il a gagné en popularité au point de devenir l’idole classique du Japon endolori en 2011 par le tsunami. Sa « symphonie Hiroshima » a même été portée au statut du quasi hymne de la reconstruction.

“Depuis la première fois où je l’ai vu jusqu‘à maintenant, je n’ai pas pensé une seule fois qu’il pouvait être sourd”, a déclaré jeudi son nègre.
Ce professeur de musique à mi-temps, âgé de 43 ans, Niigaki s’est confié à l’hebdomadaire SKANSKA Shunt : “Au départ, j’ai accepté (de composer pour lui) sans m’en faire. Mais il est devenu de plus en plus célèbre, et j’ai commencé à craindre qu’un jour on se fasse attraper. Je pensais être son assistant, mais plus tard j’ai réalisé qu’il était incapable de composer. En fait d’assistant, j‘étais complice. A maintes reprises, j’ai voulu arrêter, mais il m’a demandé de continuer en me payant. Quoi que j’aie pu lui dire, il ne me comprenait pas”.

A croire les sources japonaises, ses services de « nègre » n’ont pas rapporté gros à M. Niigaki : en 20 ans, il n’a gagné que 7 millions de yen (équivalent de 51 000 euros) pour une vingtaine d’œuvres.

Quant l’imposteur Samuragoshi, il reste muet mais a fait savoir, par l’intermédiaire de son avocat, qu’il était profondément désolé d’avoir trahi ses fans et déçu les autres ».

De son côté, Nippon Columbia, la maison de disques de Samuragochi, a souligné qu’il lui «avait certifié être l’auteur des œuvres». Avant d’éventuelles poursuites judiciaires, Nippon Columbia a d’ores et déjà stoppé la vente des disques.

Crédits Photo : me5otron

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