Ukraine : la Crimée assombrit la signature avec l'UE

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Par Euronews
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L’Ukraine n’a jamais été aussi proche de l’Union européenne. Le Premier ministre par intérim, Arseni Iatseniouk a signé à Bruxelles le volet politique de l’accord d’association. Ce n’est pas encore l’adhésion à l’UE, on en est loin, mais cette signature répond aux aspirations des manifestants pro-européens de Maïdan. En novembre dernier, c’est le refus de Viktor Ianoukovitch de signer l’accord d’association avec l’Union européenne qui avait provoqué la révolte populaire. Cette signature a été assombrie par le rattachement à la Russie de la Crimée, le même jour. C’est à ce sujet que notre correspondante ukrainienne à Bruxelles a interrogé Arseni Iatseniouk.

euronews : “ Que peuvent encore faire l’Ukraine et la communauté internationale pour maintenir la Crimée en Ukraine ? “

Arseni Iatseniouk : “ Il ne s’agit pas seulement de la Crimée. “

euronews : “ Mais que peut-on faire pour la Crimée maintenant ? “

Arseni Iatseniouk : “ Parlons de la sécurité mondiale. Ce qui s’est passé en Crimée est un hold-up armé commis par la Fédération de Russie. C’est une violation des normes internationales et du droit international. La question clé pour pour le monde entier, pas seulement pour l’Union européenne ou les Etats-Unis, mais pour la communauté internationale dans son ensemble, c’est de trouver une réponse appropriée pour contenir ce genre de voleurs. La Crimée sera sans doute un de ces conflits de longue durée. Mais je voulais être très clair parce que le temps va passer et Dieu seul sait si à court-terme ou moyen-terme nous reprendrons notre territoire. “

euronews : “ Est-ce que l’Ukraine est prête à une action militaire contre la Russie si nécessaire ? “

Arseni Iatseniouk : “ Si la Russie engage une guerre à l’intérieur du territoire, s’ils passent la frontière et commencent à tirer sur les militaires et les civils ukrainiens, nous répliquerons. “

euronews : “ Est-ce que vous pensez à des mesures de rétorsion contre la Russie ? Sur les visas par exemple. “

Arseni Iatseniouk : “ La Russie n’a pas seulement entamé une opération militaire. Elle a engagé une guerre sur les fronts politique et économique. J’ai dit un certain nombre de fois que nous nous en tenions à une solution pacifique, que nous pensions que la meilleure stratégie de sortie était d’entamer des négociations, entamer un vrai dialogue sur la résolution des problèmes économiques et politiques, et ne pas renouer mais repenser de zéro la relation entre l’Ukraine et la Russie. Mais vous savez que la Russie est sourde. Elle est comme un mur. “

euronews : “ Est-ce que vous êtes en contact avec les autorités russes ? Est-ce que vous leur parlez ? “

Arseni Iatseniouk : “ Nous l’avons fait un certain nombre de fois. Une fois seulement, j’ai pu parler au Premier ministre russe et lui dire clairement : monsieur le Premier ministre, il vaudrait mieux que nous parlions de nos relations économiques mais vous devez décider quel est votre choix historique : le déclenchement de la guerre avec l’Ukraine ou la cessation de la guerre avec l’Ukraine.
Malgré cela, les Russes sont réticents à avoir toute forme de contact avec le gouvernement légitime ukrainien. Mais attendons et nous verrons. Nous bâtirons l’avenir ukrainien en Ukraine. Nous savons que la Russie fera tout ce qu’elle peut pour déstabiliser la situation en Ukraine, elle utilisera tous les leviers, le levier commercial, le levier politique, le levier militaire, le levier diplomatique.
C’est ce que faisaient les soviétiques et c’est que la Russie fera. Mais nous acceptons cela. Nous acceptons ce défi et nous trouverons une solution appropriée. “

euronews : “ Est-ce que vous pensez que l’Union européenne va introduire des sanctions économiques contre la Russie ? “

Arseni Iatseniouk : “ Nous pensons que la communauté internationale fera tout ce qui est en son pouvoir pour stopper ce désastre provoqué par la Russie. Parce qu’il s’agit de la sécurité mondiale, il s’agit de l‘économique mondiale et c’est une provocation contre la charte des Nations Unies, contre les Nations Unies, contre l’Acte final d’Helsinki, contre l’OSCE et les résultats de la Seconde guerre mondiale. “

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