Abdallah II de Jordanie, voix discrète, et incontournable

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Par Euronews
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Le roi Abdallah II de Jordanie n‘était pas destiné à succèder à son père, le roi Hussein, père de la Jordanie moderne, mais à une prestigieuse

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Le roi Abdallah II de Jordanie n‘était pas destiné à succèder à son père, le roi Hussein, père de la Jordanie moderne, mais à une prestigieuse carrière militaire. Il en sera autrement. Le 24 janvier 1999, treize jours avant son décès, Hussein désigne son fils ainé pour lui succéder. Propulsé sur le trône du royaume hachémite le 7 février 1999, à l‘âge de 37 ans, Abdallah II est depuis connu et reconnu de la communauté internationale, une voix toujours discrète, mais incontournable, et très écoutée, au Moyen orient.

Né en 1962, Abdallah II est l’aîné des fils du roi Hussein et de la princesse Muna al-Hussein, la Britannique Antoinette Gardiner, épousée en secondes noces.

Formé dès son plus jeune âge sur les bancs d‘écoles anglo-saxonnes, passé par la British Military Academy de Sandhurst et Oxford, de retour en Jordanie en 82, il est affecté à la 40ème brigade blindée. Il repart ensuite aux États-unis, où il suit en 1985 des cours de commandement à l’École de Cavalerie de Fort Knox avant, notamment, de faire ses gammes en 1986 et 1987 dans une unité d’hélicoptères anti-chars.

Le 10 juin 1993, le prince se marie à Rania al-Yassin,une Palestinienne née en 1970 au Koweït. Ensemble, ils auront quatre enfants. En 1993-1994, il gravit les échelons du commandement des Forces Spéciales, unité d’élite de l’armée jordanienne, qu’il va considérablement moderniser, et qu’il dirige toujours actuellement.

Une carrière militaire détournée le 24 janvier 1999 quand le Roi Hussein le désigne finalement comme Prince Héritier, revenant sur la constitution qui stipule que les deux parents du roi doivent être arabes et musulmans de naissance. Le 7 février 1999, il prête serment devant les chambres réunies, le jour même du décès de son père, et désigne son demi-frère Hamze, né en 1980, comme Prince héritier.

Abdallah II se voit assuré du soutien de l’armée et de celui des tribus bédouines, la base de la famille Hachémite. L’origine palestinienne de son épouse, issue d’une riche famille de Tulkarem, est un autre atout dans un pays où la population d’origine palestinienne est majoritaire.

A la tête d’une monarchie constitutionnelle dans laquelle il a les pleins pouvoirs, le nouveau monarque va se fixer comme priorité la modernisation de l’économie et de la société jordaniennes. L’économie connaîtra un réel essor avec une croissance allant jusqu‘à 8% par an. Des réformes sociales ont été menées permettant à la population un accès aux soins et à l’éducation plus facile et le pays peut se vanter d’être un pays à 90% alphabétisé.

Mais si le roi de Jordanie, par ses choix politiques et économiques, se veut un exemple de modération et de modernité, son royaume a connu depuis janvier 2011 une vague de protestation politique et sociale. Les classes modestes et moyennes, qui pâtissent de la dégradation de la conjoncture économique, réclament plus de justice sociale et une lutte plus efficace contre la corruption. Et face aux aspirations des Jordaniens à des changements institutionnels, une réforme constitutionnelle a été lancée en septembre 2011, afin d’étendre les prérogatives de l’autorité judiciaire, renforcer les pouvoirs du parlement et créer une cour constitutionnelle. La loi électorale a été modifiée en juillet 2012. Des élections législatives se sont déroulées le 23 janvier 2013.

Sur le plan international, l’alliance avec les Etats-Unis constitue le fil rouge de la diplomatie conduite par le Roi Abdallah II. Les Etats-Unis fournissent à la Jordanie une aide militaire et économique importante. Un accord de libre échange a été signé en 2001 (le premier entre Washington et un pays arabe) et les Etats-Unis sont le 3ème fournisseur et le 1er client de la Jordanie.

Le roi, dont le pays est le second Etat arabe après l’Egypte, à avoir signé un accord de paix avec Israël en 1994, soutient de près le processus de paix israélo-palestinien, et rappelle régulièrement l’urgence de mettre en œuvre une solution à deux Etats sur la base de l’initiative arabe de paix.

Mais la Jordanie subit de plein fouet l’impact de la crise syrienne. Outre la menace sécuritaire due aux combats de l’autre côté de sa frontière nord, le flux important de réfugiés syriens (615.000 inscrits au HCR, plus de 1.300.000 selon les autorités en incluant les Syriens déjà présents en Jordanie avant le conflit) pèse sur les ressources du pays. Le camp de Zaatari, situé près de la frontière syrienne, compterait près de 80.000 résidents.

Naturellement, la monarchie Hachémite est très préoccupée par les conséquences des crises régionales sur sa propre stabilité. Membre du core group des Amis du peuple syrien, la Jordanie s’est mobilisée en faveur d’un règlement politique du conflit syrien. Abdallah II a apporté son appui au nouveau gouvernement irakien avec l’espoir que celui-ci conduira un processus politique impliquant toutes les composantes du peuple irakien. La Jordanie s’est associée à la Coalition internationale dans sa lutte contre l’organisation terroriste Daech. Dans ce cadre, elle a participé aux frappes aériennes conduites contre l’organisation terroriste en Syrie.

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