Procès du Carlton : Strauss-Kahn devrait s'en sortir avec une relaxe

Procès du Carlton : Strauss-Kahn devrait s'en sortir avec une relaxe
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Par Joël Chatreau
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Dominique Strauss-Kahn est passé sans surprise à travers les gouttes. L’ancien directeur général du Fonds monétaire international ressort du procès du Carlton éclaboussé, certes, par un nouveau scandale sexuel mais avec un casier judiciaire qui ne devrait pas être entaché par le délit de proxénétisme aggravé. Lors de son ultime réquisition mardi après-midi, le procureur de la République a en effet demandé sa relaxe devant le tribunal correctionnel de Lille. C’est en conformité avec le non-lieu qu’avait déjà requis le parquet en juin 2013. Dès lundi, le renoncement des avocats des ex-prostituées se faisant appeler Mounia et Jade à réclamer une condamnation à l’encontre de DSK donnait la tendance. “Nous avons la totale conviction que Dominique Strauss-Kahn savait pertinemment qu’il avait affaire à une prostituée, avait notamment déclaré Me Gilles Maton, mais devant un tribunal correctionnel, la question de l’intime conviction ne se pose pas, il faut des éléments de preuve”.

“Nous travaillons avec le code pénal mais pas avec le code moral”, a d’ailleurs prévenu le procureur Frédéric Fèvre dès le début de ses réquisitions mardi matin. Au cours des trois jours de son audition à la barre la semaine dernière, Dominique Strauss-Kahn n’a jamais été réellement bousculé. Soupçonné d’avoir profité de soirées torrides, organisées par deux de ses amis du nord de la France entre 2008 et 2011 à Lille mais aussi à Paris, Bruxelles et Washington, en sachant parfaitement qu’elles étaient “animées” par des professionnelles du sexe, DSK a toujours gardé sa ligne de défense : selon lui, il n’imaginait pas un instant que ces femmes puissent être des prostituées. L’affaire en général, estime le ministère public, a permis de mettre fin à “des pratiques d’un groupe d’amis” visant à “satisfaire des egos, des ambitions, voire tout simplement des désirs physiques” plutôt qu‘à un “réseau mafieux”.

“Dodo la saumure” et sa compagne, Béatrice Legrain, contre laquelle sont requis 3 mois de prison avec sursis et 5 000 euros d’amende

Dodo la saumure et Béatrice Legrain, un couple de proxénètes épanouis. #Carltonpic.twitter.com/pgsdNnnOwf

— Yannis Lantheaume (@lawyerdontpanik) February 17, 2015

En revanche, le ministère public n’a pas épargné certains des 13 autres prévenus, étant donné, ce qu’il a souligné, “l’absence totale de considération pour les femmes qui sont reléguées au simple objet de plaisir”. Une peine d’un an de prison ferme et de 10 000 euros d’amende a été demandée contre le folklorique “Dodo la saumure” qui, avec sa gouaille à la Michel Audiard mais sans le talent, gère des maisons de prostitution en Belgique. “Le boss, c’est lui !”, a tranché le procureur, bien que “Dodo” se voit plutôt comme un “souteneur” que comme un proxénète (Cherchez la nuance). A l’encontre de son vieil ami d’enfance, René Kojfer, par qui tout le scandale est arrivé, une peine de 15 mois de prison avec sursis et de 2 500 euros d’amende a été requise. Ce n‘était plus des relations publiques, dont il était chargé pour l’hôtel Carlton de Lille, que Kojfer organisait mais des relations privées entre des clients de l‘établissement de luxe et des prostituées fournies par “Dodo”.

René Kojfer, qualifié de “sergent-recruteur de la prostitution” par le procureur

#procès du #carlton : 15 mois de prison avec sursis requis contre #renékojferhttp://t.co/cgvJ9yQhhYpic.twitter.com/je50gBqsxL

— Routeur News (@RouteurNews) February 17, 2015

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