Prudente, la Fed remet à plus tard le relèvement de ses taux directeur

Prudente, la Fed remet à plus tard le relèvement de ses taux directeur
Par Euronews
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Bienvenue dans Business Middle East. Dans cette édition, nous passerons en revue les réactions suscitées à l’issue de la dernière réunion de la Fed

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Bienvenue dans Business Middle East. Dans cette édition, nous passerons en revue les réactions suscitées à l’issue de la dernière réunion de la Fed. Et dans notre rubrique Business Snapshot, nous évoquerons le nouveau record atteint par les exportations de pétrole irakien.

Conformément aux attentes, la Réserve fédérale américaine a donc maintenu ses taux directeurs inchangés. Si la présidente de l’institution n’a pas évoqué de date en vue d’un éventuel relèvement des taux d’intérêt américains, cette option reste d’actualité.

Dans la foulée, le dollar a connu une forte baisse la semaine dernière, contrairement à l’or qui a su tirer profit de l’humeur morose qui a suivi l’annonce de la Fed.

Alors, quel impact cette décision a-t-elle eu sur les marchés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ? Le point avec ce reportage.

Plus de 8 mois après la fin de son dispositif d’assouplissement quantitatif ou QE, la Réserve fédérale américaine a une nouvelle fois repousser le relèvement de ses taux directeur, en dépit de ses promesses.

Pour Janet Yellen, la présidente de la Fed, rien ne sert de brusquer les choses. Ce qui prime avant tout, c’est la conjoncture économique :

“Je souhaite souligner un point important, à savoir que l’on a parfois tendance à trop insister sur la date à laquelle interviendra la première augmentation de nos taux d’intérêt. Ce qui compte le plus pour les marchés, c’est le processus dans son entier, c’est la trajectoire de notre politique dans son ensemble.”

Si les marchés américains et européens ont bien réagi suite à l’annonce de la Fed de maintenir sa politique monétaire inchangée, on ne peut en dire autant des marchés du Moyen-Orient, notamment à Dubaï et en Arabie Saoudite, qui ont clôturé à la baisse la semaine dernière à l’issue de la réunion de la banque centrale américaine, et ce, malgré l’ouverture de leur marché boursier aux investisseurs étrangers.

Le dollar a lui aussi perdu près de 1 % de sa valeur face aux principales devises ; quant à l’euro, il a repassé la barre des 1 dollar 14.

Le cours de l’or a lui également tiré son épingle du jeu, en enregistrant une hausse supérieure à 1,5 %.

Daleen Hassan, euronews :
“Accueillons à présent Nour Eldeen Al-Hammoury, Responsable en chef des Stratégies Marchés, chez ADS Securities, à Abu Dhabi, qui va analyser pour nous la réaction des marchés suite à la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine.

La présidente de la Fed, Janet Yellen, est restée assez vague quant à l‘évolution de la politique monétaire américaine. Selon vous, est-ce délibéré ? Ou la Fed se montre-t-elle prudente par manque de visibilité économique ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury, ADS Securities :
“Il y a sûrement un peu des deux. La Réserve fédérale américaine va continuer à jouer sur les mots, comme elle l’a fait par le passé. Et puis, il y a une vraie incertitude parmi les décideurs politiques au regard des chiffres économiques – positifs et négatifs – qui ont tendance à piétiner.

Comme nous l’avions noté cette saison et la saison précédente, la Fed semble déçue par la conjoncture ; elle est revenue sur sa promesse faite aux marchés et au monde de relever ses taux directeurs. Elle n’a pas modifié sa politique monétaire et l’annonce de Janet Yellen ne nous a pas surpris, car les performances de l‘économie américaine restent faibles et la Fed s’en est bien rendue compte, d’où le ton morose de Janet Yellen.

La question qu’il faut se poser, c’est : est-ce que la Fed a pris la bonne décision ? Est-ce qu’elle n’a pas raté le coche en ne relevant pas ses taux ?
Pour savoir ce que va décider la banque centrale américaine, il faut attendre la publication des prochaines données économiques .”

Daleen Hassan :
“Quelles ont été les réactions sur les marchés internationaux et le marché des changes notamment ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Le dollar a évidemment perdu du terrain face aux principales devises suite à la réunion de la Fed. Le marché des changes attend une hausse des taux directeurs depuis octobre 2014. Selon les estimations, un premier relèvement des taux pourrait intervenir en septembre ou en décembre. Donc le marché va commencer à ajuster ses prix en fonction de cette échéance. C’est pareil pour l’euro, il reste fort malgré les débats sur un éventuel défaut de la Grèce.”

Daleen Hassan :
“Pourquoi les marchés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ont-il clôturé dans le rouge, malgré la décision de la Fed de ne pas relever ses taux d’intérêt ?”

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Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Les marchés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord ont généralement tendance à voir d’un bon œil le fait que les grandes banques centrales internationales maintiennent leurs politiques accommodantes actuelles.
Cela dit, cette fois, c’est différent, c’est la période du Ramadan et donc des congés. La plupart des investisseurs liquident leurs positions et se détournent de la bourse. Ils reviendront une fois le Ramadan terminé. Du coup, on a un volume d‘échanges plus faible et il se peut que le marché baisse un petit peu. Par ailleurs, la peur d’un défaut de la Grèce pèse sur les marchés internationaux en général.”

Daleen Hassan :
“Merci Nour et à la semaine prochaine.”

En Irak, on observe des signes clairs de reprise sur le marché pétrolier. Depuis le mois dernier, le deuxième plus gros producteur d’or noir de l’OPEP a ainsi vu grimper ses exportations à plus de 3 millions de barils par jour. Pourquoi ? La réponse dans notre rubrique Business Snapshot.

Depuis le début du mois de juin, l’Irak enregistre une hausse de ses exportations de pétrole, atteignant les 3,2 millions de barils par jour.

Pour les spécialistes, la raison est simple : pour remédier à la qualité inégale du pétrole irakien, certaines compagnies ont décidé de scinder en deux leurs forages dans la région de Bassora : avec d’un côté la production de brut lourd, et de l’autre côté, de brut léger.

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Par chance, les gisements considérés comme les plus prolifiques et ceux offrant une qualité supérieure se situent dans le Sud du pays à bonne distance donc des zones contrôlées par l’organisation État islamique.

Dans ces conditions, l’Irak peut espérer conserver son niveau actuel d’exportation. D’autant que l’OPEP a dernièrement décidé de ne pas abaisser son plafond de production collectif, malgré la surabondance d’or noir sur les marchés.

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