Fébrilité des marchés avant la décision de la Fed

Fébrilité des marchés avant la décision de la Fed
Tous droits réservés 
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Dans cette édition, nous examinons la situation des marchés mondiaux à l’approche d’un possible relèvement des taux d’intérêt américains par la

PUBLICITÉ

Dans cette édition, nous examinons la situation des marchés mondiaux à l’approche d’un possible relèvement des taux d’intérêt américains par la Réserve fédérale (Fed) lors de sa prochaine réunion de mardi et mercredi. L’agitation règne sur les places boursières, notamment au Moyen-Orient, du côté des monnaies, des matières premières et des actions. Depuis le début de l’année, Janet Yellen a promis cette hausse tout en la reportant plusieurs fois. Ce qui a bien sûr pesé sur les nerfs des investisseurs. A quelques heures du verdict qui devrait marquer un tournant, de nombreuses questions se posent sur les options dont la Fed dispose.

Spirale baissière pour les devises et le pétrole

Mais commençons par revenir sur l‘évolution récente des marchés, notamment monétaires. Ces deux dernières semaines, les craintes de grande volatilité ont influencé les cours du dollar américain qui a reculé d’environ 3% face aux principales monnaies mondiales. La semaine dernière, le yuan a chuté face au dollar à sa plus faible valeur en quatre ans et demi : il a perdu 1,8% à la suite de commentaires émis par la Banque populaire de Chine.

En Europe, les places boursières ont reculé à un niveau jamais vu depuis environ deux mois. Depuis début décembre, le Dax allemand a perdu 8,24% tandis que le Footsie britannique a dérapé de 6%.

Aux Etats-Unis, Wall Street a terminé la semaine dans le rouge. Du 1er au 11 décembre, ces indices américains on accusé des replis de 3 à 4%, affichant leur plus bas niveau depuis octobre pour le Standard and Poor’s 500 et depuis novembre pour le Dow Jones.

Du côté des matières premières, le pétrole brut a atteint un plancher jamais enregistré depuis sept ans. La semaine dernière, le brut brent a reculé de plus de 5% et le WTI de 2,8%.

Les places du Moyen-Orient ont suivi la même tendance. Entre le 1er et le 13 décembre, les performances sur les marchés arabes ont pris une spirale descendante : – 10 % à Dubaï, – 6,5% en Arabie saoudite, -5,5% à Abu Dhabi
et -2,9% au Koweit.

D’après les analystes, les investisseurs de cette région du monde se montrent sensibles aussi bien à l‘évolution des cours du pétrole qu‘à la perspective de la réunion de la Fed.

“Un déclin du yuan pourrait être vu comme un message indirect à la Fed”

Pour évoquer les tendances sur les marchés, nous sommes comme à l’accoutumée avec Nour Eldeen Al-Hammoury, responsable en chef des stratégies marchés chez ADS Securities, à Abu Dhabi.

Daleen Hassan, euronews :
“Le dollar a reculé face à la plupart des principales monnaies sauf le yuan. Quelles sont aujourd’hui, les conséquences d’un yuan faible ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Un déclin du yuan pourrait être vu comme un message indirect à la Fed pour qu’elle ne relève pas ses taux cette semaine. La Chine pourrait commencer à dévaluer sa monnaie plus rapidement qu’avant pour renforcer la compétititivé de ses produits, pour soutenir son excédent commercial qui s‘était réduit récemment.
De plus, je voudrais rappeler que le yen japonais dont nous avons beaucoup parlé ces dernières semaines reste une monnaie-refuge et le dollar-yen a fortement reculé pour s’abaisser à près de 120 et on continue de privilégier ce type de monnaie.”

“Les investisseurs liquident leurs positions”

Daleen Hassan :
“La semaine dernière, le pétrole a beaucoup chuté tout comme les marchés. Dans quelle mesure la réunion de la Fed va-t-elle peser sur les cours des matières premières et des actions ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Tout au long de l’année, à l’approche des rendez-vous de la Fed, les marchés ont fortement baissé sachant que l’hypothèse d’une hausse des taux devenait plus crédible à chaque réunion. En retour, les marchés mondiaux ont dégringolé, notamment les actions et les matières premières. On a vu le pétrole reculer fortement aux côtés des actions et même le dollar a chuté. Les investisseurs sont peut-être en train de liquider leurs positions et de se détourner de la bourse en attendant la décision de la Fed.”

Daleen Hassan :
“Une vague baissière a aussi frappé les marchés actions du Moyen-Orient. Bien entendu, le pétrole y joue un rôle clé, mais d’autres facteurs entrent-ils en ligne de compte ?”

PUBLICITÉ

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“L’une des explications, évidemment, c’est le pétrole. Le brut brent est passé sous la barre des 40 dollars pour la première fois depuis plusieurs années. De plus, l’annonce de la mise en place d’une TVA dans les pays du Conseil de coopération du Golfe a eu un impact significatif sur les actions. Les titres du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord ont aussi été affectés par le contexte de baisse des actions au niveau mondial et par l’inquiétude liée à une potentielle hausse des taux par la Fed.”

Scénario le plus crédible : la Fed relèvera ses taux courts de 25 points de base

Daleen Hassan :
“Si on se fie aux données économiques américaines, quelles sont les options dont dispose aujourd’hui la Fed quant aux taux d’intérêt ?”

Nour Eldeen Al-Hammoury :
“Il y a trois scénarios possibles concernant cette décision : – le premier serait de remonter les taux courts de 25 points de base en y associant un discours négatif sur les futures hausses de taux : par exemple, la Fed pourrait dire qu’elle va attendre un temps considérable pour voir l’impact de ce premier relèvement avant d’envisager de toucher une nouvelle fois aux taux. C’est le scénario le plus probable qui d’ailleurs, ne va pas favoriser le dollar même en cas de hausse effective des taux.
Le deuxième scénario consiste à maintenir la politique actuelle et à reporter une nouvelle fois ce relèvement. Mais cela entamerait la crédibilité de la Fed. C’est pour cela qu’on pense que la Réserve fédérale tentera d‘éviter cette option.
Le troisième scénario que nous estimons peu probable, c’est que la Fed augmente ses taux en ayant un discours positif. Ce qui pourrait automatiquement faire grimper le dollar, mais la Fed ne veut pas d’un dollar fort.”

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Quel résultat en 2016 pour les politiques de relance économique

Les conséquences d'une forte production de pétrole

Le monde des affaires suspendu à la décision de la BCE