Vangelis Meimarakis : "Tsipras a beaucoup menti"

Vangelis Meimarakis : "Tsipras a beaucoup menti"
Par Euronews
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Evangelos Meimarakis est un homme politique grec, membre du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND). Il travaille depuis plusieurs années pour le

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Evangelos Meimarakis est un homme politique grec, membre du parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND). Il travaille depuis plusieurs années pour le gouvernement de centre-droit accusé par la gauche d’avoir conduit le pays à la crise financière.Leader par intérim de “Nouvelle Démocratie”, il tallonne maintenant Alexis Tsipras selon les derniers sondages. Il a répondu aux questions d’Euronews, quelques jours avant les législatives du 20 septembre.

Euronews : Bienvenue sur Euronews Monsieur Meimarakis.

Vangelis Meimarakis : Merci beaucoup de m’avoir invité.

Euronews : Il y a neuf mois, votre parti subissait une lourde défaite face à Syriza, mais maintenant Nouvelle Démocratie est devant le parti de Tsipras dans les sondages. Qu’est-ce qui a changé ?

Vangelis Meimarakis : La Grèce a changé et nous avons changé. M. Tsipras a beaucoup menti en janvier dernier.
Il y a neuf mois, la Grèce avait un excédent budgétaire et la perspective de croissance était en vue.
Maintenant le pays est de nouveau dans le rouge avec un déficit et un taux de chômage élevé.
Il n’y a plus d’investissements parce que Monsieur Tsipras les a écarté.
Au cours des neuf derniers mois, les Grecs ont eu l’occasion de voir comment le pays a évolué avec les fausses promesses que Tsipras leur a faites en janvier dernier.
Maintenant ils peuvent voir ce qu’on leur a promis et ce qui s’est vraiment passé.
Chaque jour qui passe est bien pire que ce qui se passait en janvier dernier où les choses commençaient à aller mieux. Maintenant la plupart des citoyens sont touchés.

Euronews: Oui mais vous dites que si vous gagnez les élections vous ferez des alliances avec d’autres partis, dont Syriza.

Vangelis Meimarakis : Ces dernières années, nous avons réalisé que sans compréhension mutuelle et sans collaboration la Grèce ne pouvait pas aller de l’avant.
Ce n’est pas un hasard si dans tous les autres pays concernés par un programme de sauvetage, les partis politiques s’entendent pour bâtir un programme commun, sans pour autant abandonner leur autonomie politique ou idéologique.
C’est pourquoi je crois fermement que dans la situation actuelle, seule une coopération entre les froces politiques et institutionnelles permettra au pays d’aller de l’avant.

Euronews : Votre parti a voté favorablement à l’accord entre M.Tsipras et les pays créanciers.
Si vous devenez le nouveau Premier ministre lundi prochain, allez-vous honorer cet accord ou allez-vous essayer de le changer, au moins un peu?

Vangelis Meimarakis : Ce que nous avons voté est dans la continuité de notre adhésion à l’UE parce que nous sommes bien conscient qu’il serait dévastateur pour la Grèce de sortir de l’UE.

Au moment où l’on parle, l’Europe nous aide, avec les subventions que nos éleveurs reçoivent pour leurs produits, avec le fonds de recherche, le fonds de solidarité, le paquet Juncker et l’aide au secteur bancaire. Tout cela serait perdu s’il n’y avait pas d’accord avec l’Europe. Mais les mesures actuelles d’austérité sont la conséquence des négociations de Tsipras.
Je sais que l’Europe ne veut pas nous détruire. L’Europe veut nous aider.

Avec ça en tête, si l’Europe voit qu’un nouveau gouvernement grec veut remettre les choses en ordre, veut rationnaliser, voit qu’il y a une volonté politique forte dans le pays de mettre en oeuvre le programme de sauvetage, alors je suis sûr que les engagements qui ont été pris mais qui ne pouvait pas être mis en oeuvre parce qu’il créaient plus de récession, pourront revenir sur la table des négociations dans quelques mois.

Ce serait faux de penser que la première année de l’accord on puisse renégocier avec nos créanciers alors qu’ils attendent la mise en oeuvre totale de l’accord.

Si nous voulons regagner leur confiance, nous devons avancer sur les privatisations, les réformes et les changements structurels conclus, cela alors que nous profitons des avantages, du financement de l’UE et des grandes occasions d’investissement pour avoir une meilleure coopération et compréhension avec l’Europe.

Malheureusement, pendant les négociations, le gouvernement de Tsipras, n’a donné aucun argument sérieux sur beaucoup de questions politiques majeures que nous avons nous mises sur la table quand nous avons parlé avec nos collègues européens.

Je voudrais vous donner un exemple sur le revenu des agricuteurs. Nous avons expliqué à nos homologues européens qu’ils n’ont pas un revenu mensuel fixe et que pour cela il ne pouvait pas être entièrement imposé d’avance.

Ils nous ont dit que ça n’avait jamais été dit par Monsieur Tsipras et ses ministres. Et donc, les ministres grecs, mal préparés et mal informés ont fait une mauvaise négociation qui a conduit à un mauvais accord.

Euronews : Si vous gagnez l‘élection, vous serez bientôt à la table de Monsieur Juncker, Madame Merkel, Monsieur Hollande et les autres leaders européens. Que leur direz-vous de différent par rapport à votre prédecesseur à Nouvelle Démocratie, Monsieur Samaras ?

Vangelis Meimarakis : Déjà, je leur expliquerai que jusqu‘à fin 2014 nous avons essayé de mettre en oeuvre l’accord de sauvetage de 2012 du mieux possible
en réduisant ses contours grossiers.
Nous sommes allés de l’avant avec les réformes.
Evidemment nous n’avions pas le bon rythme mais nous travaillions dans des circonstances extraordinaires.
Le marché était au plus bas et aucun acheteur ne voulait payer les prix que le gouvernement grec trouvait satisfaisant.
Personnellement, en tant que président du Parlement, j’ai essayé de faire entendre les opinions des trois groupes qui composaient la majorité parlementaire.

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Et malgré leurs fortes différences idéologiques sur des projets de loi cruciaux, nous avons réussi à avoir un Parlement au travail, avec des populistes et des extrêmistes à l’intérieur des chambres mais aussi à l’extérieur, avec ceux qui manifestaient.
Nous avons réussi à ramener le pays dans une normalité qui aurait continué si elle n’avait pas été stoppée par les élections législatives qui ont fait suite à la présidentielle de décembre dernier.

Εuronews :
Ces dernières semaines, de nombreux réfugiés sont passés par la Grèce. Que pensez-vous de cette situation et de la réaction des pays européens qui sont le dernier point de chute de ces migrants ?

Vangelis Meimarakis :
La crise des migrants est une bombe à retardement que nous devrons gérer quand nous remporterons les élections. C’est devenu une bombe à retardement parce que le gouvernement de Syriza n’a pas pris en main la situation comme il aurait dû.
On doit être proactif sur de tels sujets parce que quand le problème est là on ne peut trouver que des solutions d’urgence. Et nous sommes maintenant dans cette situation.
Même le gouvernement intérimaire qui a remplacé Syriza a fait plus en 7 jours que Monsieur Tsipras en 7 mois. Je suis sûre que la manière dont le gouvernement intérimaire gère la situation, avec l’aide précieuse du président de la République, qui a plaidé pour un sommet européen,permettra de trouver une solution.
Nous devons voir combien de réfugiés peuvent quitter le pays et, attention, il ne s’agit pas d’immigration irrégulière.
Il s’agit de victimes de la guerre en Syrie; des victimes de quelque chose hors du commun qui se passe dans leurs vies.
La question est profondément humanitaire et nous irons dans le sens des politiques européennes.
Un sommet permettra de décider de ces nouvelles politiques et les Nations Unies seront aussi impliquées. Nous avons besoin de meilleure coordination, d’un meilleur contrôle des frontières et de meilleurs centre d’accueil des réfugiés.

Nous devons aussi nous servir de l’aide économique que nous recevons de l’UE pour faire face à cette question urgente.

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