L’opposition kosovare (une trentaine de députés) a de nouveau perturbé mardi les travaux du parlement à Pristina en lançant du gaz lacrymogène pour
L’opposition kosovare (une trentaine de députés) a de nouveau perturbé mardi les travaux du parlement à Pristina en lançant du gaz lacrymogène pour obtenir l’abandon d’accords visant à la normalisation avec la Serbie.
Ignorant un appel du président du parlement Kadri Veseli à laisser travailler l’assemblée, les frondeurs ont lancé du gaz lacrymogène dans l’hémicycle, tandis qu’un des leaders de l’opposition Albin Kurti a tenté d’asperger des ministres et députés de la coalition avec du gaz poivre.
Les travaux se sont néanmoins poursuivis dans une autre salle sans les députés de l’opposition.
Le Premier ministre kosovar Isa Mustafa a condamné un “acte criminel commis par des individus contre lesquels des mesures devraient être prises et qui devraient répondre de leurs actes devant la loi”. A l’extérieur du Parlement, des policiers anti-émeutes ont lancé du gaz lacrymogène contre une centaine de manifestants du mouvement Vetëvendosje, principale formation de l’opposition à l’origine de l’interruption des travaux parlementaires, qui jetaient des pierres en direction du bâtiment et de la police.
Un accord parrainé par l’Union européenne
L’opposition a déjà plusieurs fois perturbé le déroulement des séances parlementaires en lançant du gaz lacrymogène, jetant des oeufs sur les orateurs et sifflant pour empêcher la tenue de sessions.
Elle entend bloquer son fonctionnement jusqu‘à l’abandon de l’accord conclu en 2013 sous parrainage de l’Union européenne visant à la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, ancien territoire serbe majoritairement peuplé d’Albanais qui a proclamé unilatéralement son indépendance en 2008.
La Serbie, qui n’a pas reconnu l’indépendance du Kosovo, le considère toujours comme l’une de ses provinces.
L’opposition estime que cet accord pourrait approfondir les divisions ethniques à l’intérieur du pays et renforcerait l’influence de Belgrade au Kosovo. Elle exige également l’abandon d’un accord conclu en août avec le Monténégro voisin sur la démarcation de la frontière, qu’elle juge défavorable au Kosovo.