L’attente aura été interminable. Zsuzsa et sa fille scrutaient la mer sur l‘île grecque de Lesbos depuis vendredi dernier. Cette traductrice
L’attente aura été interminable. Zsuzsa et sa fille scrutaient la mer sur l‘île grecque de Lesbos depuis vendredi dernier. Cette traductrice hongroise, bénévole pour une association venant en aide aux migrants, espérait la venue de Samer, un Syrien réfugié en Turquie depuis plus de trois ans. Ils ont finalement été réunis ce lundi.
“ La nuit d’avant, il avait déjà tenté la traversée, mais le bateau avait coulé, explique-t-elle. Par la suite, la police est intervenue. Elle a confisqué les gilets de sauvetage et les canots. Nous nous sommes ensuite appelés toute la journée et toute la nuit. “
La dernière tentative aura été la bonne. A bord d’un canot qui a déjoué la vigilance de la police turque, Samer est arrivé sur Lesbos, mais rien ne garantit qu’il pourra suivre sa compagne en Hongrie. Pour cet ancien gérant de deux pharmacies à Alep, tout est à reconstruire.
“ Là maintenant, je n’ai pas encore de projets. J’ai enfin réussi. J‘étais de l’autre côté, elle m’attendait. Et je lui avais promis que j’allais la revoir, qu’on allait se retrouver “, dit-il, soulagé.
D’autres n’ont pas eu cette chance. 1 300 migrants qui comptaient aussi prendre la mer pour se rendre en Grèce ont été stoppés par la police turque et quatre passeurs ont été arrêtés. Priée par l’Union européenne de contenir les migrants, Ankara a accepté d’obtempérer en échange notamment d’une aide financière et de la reprise des négociations d’adhésion.