Qui a armé Daech ?

Qui a armé Daech ?
Tous droits réservés 
Par Sophie Desjardin avec Agences, Amnesty, Sandrine Delorme
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

L’ONG Amnesty International apporte des éléments de réponse avec la publication d’un rapport qui fait mal. Amnesty a demandé l’aide d’experts en

PUBLICITÉ

L’ONG Amnesty International apporte des éléments de réponse avec la publication d’un rapport qui fait mal. Amnesty a demandé l’aide d’experts en armement membre d’une organisation indépendante et politiquement neutre ARES qui ont analysé des milliers d’images et des dizaines de documents.

Bilan : le groupe armé dispose aujourd’hui d’un imposant arsenal d’armes et de munitions conçues ou fabriquées dans plus de 25 pays, récupéré principalement en Irak.

Origine des armes

Selon Amnesty, la guerre Iran-Irak, entre 1980 et 1988, est “un moment majeur pour le développement du marché global d’armes modernes“.
Pendant cette période, 34 pays ont fourni des armes à l’Irak, 29 d’entre eux en ont également fourni à l’Iran. La France fut le deuxième fournisseur d’armes de l’Irak à l‘époque.

Puis 2003 et l’invasion américaine marquent un autre tournant. L’armée irakienne est dissoute et ses 300 000 hommes et leurs armes disséminés. L’embargo datant de la première guerre du Golfe est levé. Et les Etats-Unis arrivent avec tout un arsenal qui n’est ni contrôlé ni sécurisé. Amnesty estime alors à 650 000 tonnes les stocks de munitions sur le territoire irakien.

En 2011, les Etats-Unis se retirent d’Irak. Jusqu’en 2013, ils vont signer avec les autorités irakiennes des contrats de plusieurs milliards de dollars. Des chars de combat (140 M1A1 Abrams), des avions de combat F-16, des missiles sol-air portables (681 Stinger) et des batteries antiaériennes Hawk.

Bagdad achète aussi en Chine et à une trentaine d’Etats qui acceptent ces contrats malgré la fragilité des forces armées du pays.

Récupération par Daech

Mais en 2014, l’EI s’empare de plusieurs bases militaires stratégiques en Irak, des stocks non sécurisés qui constituent aujourd’hui un véritable arsenal international pouvant équiper 40 000 djihadistes.

Cet arsenal regroupe des armes légères américaines, chinoises, russes, tchèques, belges, des chars et des blindés russes, chinois et américains.

Pour Amnesty, “la quantité et la variété des stocks d’armes et de munitions détenus par Daech témoignent de décennies de transferts irresponsables d’armes vers l’Irak et de l’incapacité persistante de l’administration d’occupation dirigée par les Etats-Unis à gérer de façon sécurisée les livraisons d’armes et les stocks“. Amnesty dénonce aussi la corruption endémique en Irak.

L’ONG préconise donc aujourd’hui que tous les Etats adoptent un principe de “refus a priori” concernant l’exportation d’armes en Irak et veille à la destination et à la sécurisation des armes vendues.

Pour aller plus loin avec Amnesty

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Guerre en Ukraine : la défense aérienne reste la priorité

Attaque au couteau "terroriste" dans une église de Sidney

Un homme suspecté d'être membre actif du groupe Etat islamique arrêté en Italie