De plus en plus de témoignages font état de viols de masse et de massacre ethniques. Les responsables en seraient les membres des services de sécurité du président Nkurunziza.
Au Burundi, les enquêteurs des Nations Unies découvrent peu à peu l’horreur. Après la découverte de charniers dans ce pays en proie aux violences et à la crise politique depuis avril, des témoignages font maintenant état de viols de masse et de nettoyage ethnique.
Une des femmes abusées a dit que son agresseur lui avait dit qu'elle payait le prix d'être Tutsi
Sont pointés du doigt les membres des services de sécurité du président Pierre Nkurunziza.
Rupert Colville est le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux Droits de l’Homme :
“Le fait qu’une dimension ethnique est en train d‘émerger est renforcé par le témoignage d’une des femmes abusées, qui a dit que son agresseur lui avait dit qu’elle payait le prix d‘être Tutsi. Un autre témoin a déclaré que les Tutsis étaient systématiquement tués, alors que les Hutus étaient épargnés. Et dans un quartier de Bujumbura, il a été rapporté par plusieurs témoins que la décision d’arrêter des gens se faisaient sur une base ethnique”.
Après un coup d’Etat manqué contre lui, Pierre Nkurunziza a été réélu en juillet à la présidence. Mais une nouvelle rébellion serait en train de voir le jour. De nouvelles violences ethniques sont à craindre, ce qui fait dire aux Nations Unies que le Burundi est menacé aujourd’hui par un “effondrement complet de l’ordre public”.