Agostini : "Je suis né pour les motos"

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Vainqueur de 15 titres mondiaux, de 122 Grand Prix dans les années 1960 et 1970, ll est le plus grand champion de moto de tous les temps, le pilote

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Vainqueur de 15 titres mondiaux, de 122 Grand Prix dans les années 1960 et 1970, ll est le plus grand champion de moto de tous les temps, le pilote le plus titré de l’histoire de son sport. L’italien Giacomo Agostini, aujourd’hui âgé de 73 ans, s’est confié à Euronews pour parler de sa carrière et de sa passion.

Bruno Sousa, Euronews : ‘Merci beaucoup pour cette interview, Mr Giacomo Agostini. Comment est née votre passion pour les motos?’‘

Giacomo Agostini : ‘‘Je pense que je suis né pour les motos. Quand j‘étais petit et j’ai commencé a penser, je pensais seulement que mon métier serait de faire de la moto et de faire des courses. J’ai commencé a faire des gymkhana, des petites épreuves, parce que mon père n’avait pas envie de m’autoriser à disputer des courses. Il disait toujours que c‘était tres dangereux, il ne voulait pas signer l’autorisation. Un jour, un ami à lui qui était notaire m’a demandé pourquoi j‘étais triste, pourquoi je n‘étais pas content. J’ai répondu que je voulais faire des courses et il a convaincu mon père de signer l’autorisation. Après le notaire a tout compliqué parce qu’il avait compris que je voudrais faire des courses en bicyclette, pas en moto. J’ai acheté une belle moto, j’ai commencé a faire des courses et j’ai gagné tout de suite. C‘était le debut de ma carrière.’‘

Bruno Sousa, Euronews : “Quand vous étiez jeune, qui était votre héros dans le monde des motos?”

Giacomo Agostini : ‘‘Quand j‘étais petit j’aimais deux italiens, Carlo Ubbiali et Tarquinio Provini, deux pilotes qui ont gagné beaucoup de championnats du monde. Je suis allé les voir dans deux ou trois circuits et j’ai toujours pensé que j’aimerais devenir comme eux.”

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Quand est-ce que vous vous êtes aperçu que vous étiez meilleur que les autres, que vous aviez énormement du talent?’‘

Giacomo Agostini : ‘‘Je ne savais pas, j’avais seulement la passion et l’amour pour la moto. Mon père disait toujours : “Qu’est ce que tu veux faire? Il y a des grands champions, qu’est ce que tu vas faire? Je lui disais que je voulais courir parce que j’aimais les motos et la course. Quand j’ai commencé a gagner, je me suis dit que j‘étais peut-être bon. Mais je ne pensais pas devenir champion du monde une fois, encore moins quinze. Il faut être content car j’ai eu de la chance.”

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Entre 1968 et 1970 vous avez gagné toutes les courses dans le championnat du monde. Comment arriviez-vous à maintenir la concentration?’‘

Giacomo Agostini : ‘‘C’est très difficile de gagner un championnat du monde et encore plus difficile le gagner une autre fois. Le podium c’est une drogue. Toutes les courses sont une histoire différente, c’est pour ça que quand tu gagnes beaucoup, tu as toujours envie de gagner une autre fois. C’est toujours une sensation différente.”

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Gagner est une drogue mais il faut savoir s’arrêter. Comment avez-vous pris cette décision? “

Giacomo Agostini : ‘‘C’est difficile de prendre une décision comme ça, mais il faut penser, il faut réflechir. Les années passent et il faut donner la possibilités aux jeunes de prendre ta place.”

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘N’avez-vous jamais eu la tentation de revenir dans le championnat du monde?’‘

Giacomo Agostini : “ Non parce que je pense que c’est difficile de prendre la décision de t’arrêter. Alors si je m’arrête, pourquoi recommencer? Dans ce cas je ne m’arrête pas…’‘

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Après la moto, vous avez connu une petite expérience en Formule 1. Quelle est la différence entre moto et voiture?”

Giacomo Agostini : “ J’avais la possibilité de faire des courses de F1 avant, à la moitié de ma carrière. Mr Enzo Ferrari m’avait donné la possibilité, j’ai beaucoup réfléchi pendant deux ou trois jours et j’ai décidé de rester en moto.
La moto c‘était mon amour, j’ai commencé avec la moto et quand je suis né je pensais à la moto, pas aux voitures. Alors changer aurait été trop égoiste, j’aurais été quelqu’un qui aurait voulu tout avoir. Dieu m’avait déjà donné quelque chose, il fallait être content. Mais à la fin de ma carrière, quand j’ai raccroché en moto, j’ai voulu essayer la voiture pour savoir comment était la conduite. C‘était une bonne expérience.’‘

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Vous couriez en même temps sur deux catégories, le 350cc et les 500cc. Est-il envisageable de voir quelqu’un faire la même chose aujourd’hui?’‘

Giacomo Agostini : “ Oui, c’est possible. Seulement, aujourd’hui, les pilotes n’en ont pas envie. Ils sont contents de ne courir que dans une catégorie et ils gagnent beaucoup pour ça. Ils n’ont pas besoin de faire les deux. Avant c‘était une habitude, tout le monde faisait les deux catégories, 125cc et 250cc ou 350cc et 500cc. Après ils se sont arrêtés mais Freddie Spencer, quand même, a pratiqué dans deux catégories, il a montré que c‘était possible et il a gagné les deux (le dernier a le faire, en 1985). Mais les pilotes d’aujourd’hui n’ont pas envie de travailler beaucoup.’‘

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘La dernière saison a été l’une des plus émotives des dernières années. Comment avez-vous jugé l’incident entre Marc Márquez et Valentino Rossi?’‘

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Giacomo Agostini : “Tout le monde veut gagner, alors c’est difficile de faire des courses et être gentleman, il faut toujours être agressif. Rossi et Márquez se sont fâchés mais c’est quelque chose que se passait aussi dans mon temps. Ce n’est pas bien, mais ça peut arriver.’‘

Bruno Sousa, Euronews : ‘‘Est-ce que quelqu’un peut battre vos records?’‘

Giacomo Agostini : “Les records sont faits pour être battus. Peut être un jour quelqu’un pourra le faire,Valentino (Rossi) ou Márquez.’‘

Bruno Sousa, Euronews : “Dernière question, que changeriez-vous dans les motos d’aujourd’hui?’‘

Giacomo Agostini : “Je n’aime pas beaucoup l‘électronique, je préfère que les pilotes travaillent plus. Peut être parce que je ne suis pas habitué. Mais les jeunes ont commencé avec des aides de l‘électronique, alors c’est difficile pour eux de changer.’‘

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