Dernière séance pour le Parlement birman, place aux nouveaux, place à Aung San Suu Kyi

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Par Sophie Desjardin avec Sandrine Delorme
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Ils sont médecins, poètes, professeurs, agriculteurs, pêcheurs, ils sont pour la plupart novices en politique, ils ont d’ailleurs suivi des cours

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Ils sont médecins, poètes, professeurs, agriculteurs, pêcheurs, ils sont pour la plupart novices en politique, ils ont d’ailleurs suivi des cours accélérés de droit et de droit constitutionnel, à la demande de leur leader Aung San Suu Kyi. Ce sont les nouveaux députés birmans. Ils ont pris leurs fonctions ce vendredi matin. Un jour historique, 25 ans que la Ligue nationale pour la démocratie, que dirige le prix nobel de la Paix, attend ce moment.

Hier, le président Thein Sein, élu en février 2011, à l’issue d’un scrutin considéré par l’opposition et l’occident comme truqué, a fait ses adieux, même s’il restera en poste jusqu’en mars.

Adoubée par la junte autodissoute, la présidence de l’ex-général Thein Sein, malgré la polémique, a toutefois marqué l’ouverture du pays. Celle qui a permis d’arriver aux élections historiques de novembre 2015, les premières élections libres du pays, après un demi-siècle de dictature.

Des élections remportées donc haut la main par le parti d’Aung San Suu Kyi, qui a obtenu la majorité absolue au parlement. Ce jour-là, les Birmans, épris de démocratie et de la dame de Rangoun, ne boudaient pas leur plaisir.

Aung San Suu Kyi aura passé plus de 15 ans en résidence surveillée, dont sept années consécutives. Arrêtée en 1989, elle refuse la liberté contre l’exil. Durant sa détention, c’est à cet homme-là qu’elle tiendra tête, le général Than Shwe, dirigeant de la junte depuis 1992. Sous son régime, tout est interdit. Les partis d’opposition, la presse. Les minorités ethniques sont persécutées, le pays est mis au banc de la communauté internationale.

Depuis le 13 novembre 2010, jour où la police a enlevé les barrières devant sa maison, Aung San Suu Kyi est vraiment libre. Quelques jours plus tôt, le régime avait organisé et orchestré les premières élections du pays en 22 ans, dénoncées comme une mascarade. Le parti de Suu Kyi les avait boycottées.

Ce n’est donc qu’après une très longue attente, que “l’orchidée de fer” voit enfin l’aboutissement de sa lutte. Mais elle n’y est pas encore tout à fait. Pour accéder, comme elle et les Birmans le souhaitent, à la fonction suprême, la présidence du pays, il lui faudra convaincre l’armée qui détient encore 25 % des sièges au Parlement de changer la constitution.

Depuis la réforme menée par la junte en 2008, une clause interdit en effet à toute personne ayant des enfants de nationalité étrangère de se présenter à la présidence du pays. Si Aung San Suu Kyi parvient à convaincre les députés militaires de lever cet obstacle, il lui faudra alors affronter une tâche monumentale, remettre la Birmanie sur les rails. Un pays ruiné, l’un des plus pauvres de la région, où les secteurs élémentaires comme l’Education ou la Santé sont laminés.

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