Tweets et messages sur les réseaux sociaux, inquiétude pour la liberté de la presse, vives critiques internationales et pétitions après le placement
Tweets et messages sur les réseaux sociaux, inquiétude pour la liberté de la presse, vives critiques internationales et pétitions après le placement sous tutelle du quotidien turc d’opposition Zaman et le raid musclé mené par la police dans les locaux du journal.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les policiers turcs ont utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau pour disperser des centaines de personnes qui s‘étaient rassemblées devant le siège du quotidien à Istanbul et pénétrer dans le bâtiment.
Le groupe Zaman est considéré comme étant proche de l’imam Fethullah Gülen, l’ennemi numéro un de Recep Tayyip Erdogan depuis un retentissant scandale de corruption qui a éclaboussé le plus haut sommet de l‘État fin 2013.
Exilé aux Etats-Unis, il est accusé de vouloir renverser le président turc. Depuis quelques années, assurent des journalistes turcs, quiconque ose critiquer la politique du gouvernement risque des poursuites, la prison ou une mise sous tutelle par le gouvernement.
“Le gouvernement se livre à une vaste chasse aux sorcières. Le président Erdogan a dit une fois : “si l’on veut appeler cela une chasse aux sorcières, très bien, nous allons le faire”. Donc, il a ouvertement déclaré qu’il allait s’exécuter et il le fait. Il s’adonne actuellement à une véritable chasse aux sorcières contre les opposants”, explique Sevgi Akarçeşme, rédactrice en chef de Today’s Zaman.
Cette affaire survient à deux jours d’un sommet entre l’UE et la Turquie sur la crise des migrants. Il doit avoir lieu lundi. En échange d’efforts pour enrayer le flot des candidats à l’exil, Ankara espère une accélération de sa procédure d’adhésion à l’Europe. Mais l’affaire Zaman pourrait lui porter préjudice. Une affaire qui préoccupe le Commissaire européen à l‘élargissement, Johannes Hahn, et qui pourrait, a-t-il, dit mettre en danger les progrès de la Turquie dans d’autres domaines.
La Turquie pointe à la 149e place sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières (RSF).