Idomeni, le camp de la honte

Idomeni, le camp de la honte
Par Stamatis Giannisis avec Christelle Pétrongari
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Cinq jours après la fermeture de la frontière gréco-macédonienne, la tension monte à Idomeni. Les migrants, frustrés de ne pas pouvoir poursuivre

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Cinq jours après la fermeture de la frontière gréco-macédonienne, la tension monte à Idomeni. Les migrants, frustrés de ne pas pouvoir poursuivre leur chemin à travers la route des Balkans vers l’Europe du nord, tentent de forcer le grillage.

C’est le premier incident grave enregistré dans ce qui va devenir un énorme camp improvisé où vont s’entasser plus de 11 000 personnes. Leur seul abri: des tentes qui poussent au milieu de la boue, en plein hiver.
Elles bloquent la voie ferrée qui fait la liaison entre la Gréce et Skopje, ce qui coupe la route et met à l‘épreuve la patience des habitants.

Les conditions de vie se dégradent, comme l’explique Liene Veide du Haut commissariat aux réfugiés (HCR) :

“Idomeni n’est pas un camp officiel, il ne répond pas aux standards humanitaires, ni à tous les besoins. Les services ne sont pas bien établis, ce n’est pas organisé, on va le dire comme ça. Il n’y a pas qu’un seul élément en cause. Il y a aussi l’assainissement, l’eau, la nourriture, l’aspect médical, et la vie privée.”

Des conditions misérables et un mot d’ordre sorti d’on ne sait où, vont pousser des centaines de personnes à traverser une dangereuse rivière en crue et faire une courte incursion en ex-République yougoslave de Macédoine, le 14 mars, avant d‘être ramenées manu militari à Idomeni par la police macédonienne.
Quelques jours plus tard, le 20 mars entre en vigueur l’accord UE-Turquie pour renvoyer tous ceux étant arrivés en Grèce irrégulièrement après cette date.

A Idomeni personne ne veut bouger. Le 25 mars, seulement quelques familles acceptent d‘être transferées en bus vers des centres d’accueil mis en place par le gouvernement grec. Seulement 4 des 20 bus envoyés à Idomeni vont finalement se remplir. Le gouvernement grec est dépassé par la situation et demande du temps.

Le 1er avril devant le Parlement, le ministre de l’immigration Yannis Mouzalas assure que ces camps fermeront un jour.

“La honte d’Idomeni, la disgrâce du port du Pirée s’arrêteront. Cela prendra du temps. Le gouvernement doit l’organiser. Mais ça va se faire. Souhaitez-vous l’intervention de la police anti-émeute ? Vous ne le voulez pas. Voulez-vous du gaz lacrymogène contre les enfants ? La réponse est non. Nous avons donc besoin de temps et d’organisation.”

En dépit de vives critiques, le plan du gouvernement grec se présente ainsi explique notre correspondant à Athènes, Stamatis Giannisis : quand les migrants seront excédés par les conditions effroyables des camps de fortune et ce, sans recourir à la force, alors ils auront la volonté de chercher eux-même un logement approprié dans les structures d’accueil déjà en place dans le pays.

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