[Exclusif] Yémen : les laissés-pour-compte des hauteurs de Sanaa
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Ici, il n’y a plus rien ou presque, tout a été ravagé par les bombardements de la coalition arabe. Selon les habitants qui vivent encore dans ces ruines, l‘équipe d’euronews serait la première à venir à leur rencontre.
Ce petit village historique a été construit sur le mont Faj Attan.
Il surplombe la capitale yéménite Sanaa.
Regardez autour de vous, nous n'avons plus rien et personne ne se soucie de nous
Un habitant d'Attan Fort
Bâti par les montagnards yéménites, il y a des centaines d’années, Attan Fort qui tire son nom d’un fort érigé au sommet du mont et de ses fortifications, n’a pas résisté à la guerre qui fait rage depuis un an et demi. Il a été l’un des premiers villages bombardés par les frappes intensives de la coalition arabe. Pourquoi ? Parce qu’il abritait des stocks d’armes appartenant à l’armée yéménite.
Sévèrement pilonnés, les habitants, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants, ont été grièvement blessés par des éclats d’obus, les bâtiments qui se sont effondrés…
Les gens qui vivent ici sont venus s’installer il y a une dizaine d’années parce qu’ils étaient pauvres, ils essayaient alors de trouver un lieu sûr pour leur famille, mais aujourd’hui, retour à la case départ ou presque, ils sont de nouveau menacés, les frappes ont détruit une grande partie des maisons, laissant encore nombre d’entre eux sans abris, explique notre reporter Mohammed Shaikhibrahim.
53 familles yéménites vivent là malgré tout. Dans la capitale, plus bas, à Sanaa, avant le conflit, on les considérait déjà comme les familles les plus nécessiteuses.
Un grand nombre d’enfants souffrent de maladie, le résultat d’un manque d’accès aux soins. Le peu de nourriture et d’eau, après la destruction des réservoirs, a encore augmenté leurs souffrances au quotidien.
L’aide humanitaire, très limitée, a dû mal à arriver jusqu’ici. Et surtout, ils ne comprennent pas l’enjeu de ce conflit et estiment en payer le prix sans en être partie prenante.
Les habitants de ce village font partie des 10 millions de Yéménites, victimes de cette guerre oubliée qui les a fait sombrer dans la famine ; résultat de l’effondrement complet de l‘économie, des infrastructures, et des blocus terrestre et maritime qui font de leur vie un enfer.