Equateur : l'aide humanitaire d'urgence après le séisme

Equateur : l'aide humanitaire d'urgence après le séisme
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Par Monica Pinna avec Olivier Péguy
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Le 16 avril, l’Equateur était touché par un séisme d’une magnitude de 7,8 (voir ici) Bilan : près de 700 morts, plus de 4000 blessés.

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Le 16 avril, l’Equateur était touché par un séisme d’une magnitude de 7,8 (voir ici)
Bilan : près de 700 morts, plus de 4000 blessés.
Aujourd’hui, 30 000 personnes vivent des abris de fortune.
Au total, 2 millions de personnes ont été touchées.

Quand un pays est frappé par une catastrophe à laquelle il ne peut répondre seul, alors l’aide internationale est vitale. Quand l’Equateur a été touché par le séisme, le mécanisme européen de protection civile a été activé. Il permet de mobiliser les autorités nationales de protection civile dans un réseau de 34 pays.

Aid Zone - EcuadorDenis Lopez, officier supérieur français, est un des responsables du mécanisme européen de protection civile.
Dès le lendemain du tremblement de terre les autorités équatoriennes ont fait appel a l’aide internationale, explique-t-il. Le mécanisme européen a tout de suite déployé des équipes de secours. L’Espagne est arrivée en premier avec, ensuite une équipe de Hongrois. Cela s’est fait dès le lendemain.”

Une équipe de 50 secouristes espagnols s’est déployée moins de 72 heures après le tremblement de terre. A ce stade, on considère que 80% des personnes ensevelies peuvent encore être sorties vivantes des décombres.

Euronews a envoyé une équipe de journalistes à Portoviejo, 10 jours après le séisme. La phase d’urgence était terminée. C‘était le temps de l‘évaluation technique.

#portoviejo#areazero around 200 people died here following the 16th April earthquake pic.twitter.com/FOiJtlOsyl

— Monica Pinna (@_MonicaPinna) 30 avril 2016

Les journalistes d’euronews ont suivi l‘équipe italienne de protection civile, déployée dans le cadre du mécanisme européen de protection civile. Ces hommes ont opéré pendant 15 jours dans ce qu’on appelle la “zone zéro”, celle la plus dévastée par le séisme.

Nous sommes ici pour évaluer les dégâts dans la structure des bâtiments. Il faut mesurer le danger, le risque d’effondrement, notamment en cas de répliques après le séisme. On vérifie en gros 70 bâtiments par jour.” Roberto Lupica, responsable de l‘équipe italienne de protection civile

Environ 500 bâtiments ont été inspectés à Portoviejo. La plupart ont été classés jaune ou rouge, ce qui veut dire soit sérieusement endommagés, soit condamnés à la destruction.

Ce bâtiment a déjà été classé ‘rouge’. Pourquoi est-ce que vous refaites une inspection ?“, interroge notre envoyée spéciale Monica Pinna.

On doit confirmer la première évaluation qui a été faite, et arrêter une décision : savoir s’il faut ou non démolir ce bâtiment“, répond le responsable italien.

Verdict : cette maison doit être démolie comme plusieurs autres dans le quartier.
Le plus dur, c’est de le dire à la famille propriétaire des lieux.

Ma mère vivait de la rente de cette maison. Nous, aujourd’hui, on n’a plus d’argent pour reconstruire tout ça ! Comment est-ce qu’on va faire ?“, se désole Julissa devant la maison.

La situation est tout aussi dramatique dans la ville de Manta. Ces habitants ont été autorisés à retourner chez eux, mais juste pour récupérer leurs affaires avant que les maisons ne soient démolies.

Je ne sais pas ce qu’on va devenir. Ce quartier était super. C‘était le meilleur quartier de la ville. Ici, c‘était le marché…Carlota, habitante du quartier de Tarqui

Coordination des opérations

A Portoviejo, nous avons pu nous rendre auprès du centre de coordination qui supervise l’action des différentes équipes européennes déployées sur le terrain.

Toutes les informations relatives au séisme sont centralisées ici, commente notre envoyée spéciale. C’est ici qu’on planifie les actions à mener et qu’on décide quelles équipes sont à déployer.

Juliàn Montero Caballero est un des responsables de cette structure. “L‘équipe de coordination est composée de 9 experts venus de 8 pays différents, explique-t-il. L‘équipe italienne s’occupe uniquement de l’ingénierie structurelle. L‘équipe française est chargée, entre autres, de la purification de l’eau. Il y a également 3 Britanniques qui, eux aussi, s’occupent de l’ingénierie structurelle.

L’Union européenne a débloqué un million d’euros d’aide humanitaire (voir ici). Cette aide se traduit par exemple, par des distributions d’eau et de nourriture.
Près de 347 000 colis ont ainsi pu être distribués dans les deux premières semaines après le séisme.
L’armée a été mise à contribution pour distribuer ces colis dans les zones rurales. L’opération est coordonnée par le Programme alimentaire mondial (PAM).

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Ma maison est très endommagée. Je n’ai plus d’endroit où aller. On nous donne des colis alimentaires tous les deux ou trois jours.Erva, sinistrée

Approvisionner en eau potable

Un des gros problèmes après de telles catastrophes, ce sont les pénuries d’eau potable.
Pour y faire face, un détachement spécialisé de la Sécurité civile française a été dépêché en Équateur. Issus de l’Unité d’instruction et d’intervention de la sécurité civile n°1, ces hommes sont arrivés dans la ville de Chone quelques jours après le séisme.
Ils ont mis en place un système qui, en trois semaines, a permis d’approvisionner en eau quelque 10 000 personnes.

Nous sommes en mesure de produire 70 mètres cubes (par jour) et nous distribuons une moyenne de 60 à 65 mètres cubes au profit de la population soit directement en rampe, soit avec des camions-citernes auprès de la population.”, capitaine Ghislain

Cette aide internationale a permis à l’Equateur d’adapter ses procédures d’urgence et d’assistance. Pour le pays, c’est un nouvelle étape qui va commencer : la reconstruction.

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